Passé par les conservatoires de Nice et de Paris, sous la houlette de Manuel Rocheman, Adrien Brandeis sort son premier album, Euforia, en 2018. Après des études à La Havane avec Ernán Lopéz-Nussa, Brandeis publie Meetings en 2020, avec un quartet constitué de Damian Nueva, Inor Sotolongo et Arnaud Dolmen, plus Orlando Poleo en invité. En 2021, Brandeis se produit au Mexique et en tire Simpre más allá, en compagnie de musiciens sud-américains rencontrés lors de la tournée.
Le 2 mais 2025 le pianiste sort Résurgence chez Mantodea Music Productions, avec son quintet composé de Felipe Cabrera à la contrebasse, Abraham Masfarroll et Yaroldy Abreu Robles aux percussions et Arnaud Dolmen à la batterie. Pour le concert de lancement qui a lieu le 20 mars à l’Espace Sorano, Andy Berald remplace Dolmen et Abreu est seul aux percussions. Le concert reprend des titres de Simpre más allá et de Résurgence, et reflète parfaitement l’état d’esprit des disques.
La plupart des mélodies sont des thèmes-riffs (« Cha-Cha Blue »), vifs (« Aguas Profundas ») et entraînants (« Zig Zag Road »). Qu’ils se rapprochent de la salsa (« Un air de fête ») ou de la samba (« Samba para un Sol »), les airs sont toujours dansants (« Au fil du temps »), avec çà et là des accents funky (« Illusion ») et autres passages sautillants (« Samba para un Sol »). Au milieu de cette luxuriance latine, le quintet glisse un morceau be-bop sur-vitaminé (« Just in Time »). Brandeis joue deux morceaux en solo dans une veine lyrique (« Pôr do Sol »), même romantique (« Nayeli »), et le quintet interprète également une ballade élégante en hommage à McCoy Tyner (« Dear McCoy »). Les développements marient les codes des musiques sud-américaines et ceux du bop : arabesques du piano avec les deux mains à l’unisson (« Cha-Cha Blue »), jeu en accords (« Au fil du temps »), phrases staccato (« Keep on Grooving »), foisonnement (« Dear McCoy »), arpèges véloces (« Aguas Profundas »), traits virtuoses (« Au fil du temps »)… Musique latino oblige, les poly-rythmes sont de rigueur (« Illusion »), avec des congas exubérantes (« Cha-Cha Blue »), une clave typique (« Un air de fête »), des percussions puissantes (« Zig Zag Road »), voire déchaînées (« Samba para un Sol »), et une batterie aussi chaloupée (« Aguas Profundas ») que subtile (« L'Instant »). Quant à la contrebasse, au son plein et rond, elle joue tantôt des lignes minimalistes (« L'Instant »), tantôt des motifs profonds (« Illusion »). Sa walking inaltérable complète à merveille le chabada de la batterie dans « Just In Time ».
Le latin-jazz de Brandeis est dynamique et malicieux, Résurgence va irrésistiblement faire dodeliner les têtes et déhancher les bustes !
Le disque
Résurgence
Andrien Brandeis
Adrien Brandeis (p), Felipe Cabrera (b), Abraham Masfarroll et Yaroldy Abreu Robles (perc) et Arnaud Dolmen (d).
Mantodea Music Production – MMP002
Sortie le 2 mai 2025
Les morceaux
01. « Cha-Cha Blue » (4:50).
02. « Keep on Grooving » (5:11).
03. « Un air de fête » (6:27).
04. « Aguas Profundas » (4:44).
05. « Pôr do Sol » (5:26).
06. « Illusion » (6:45).
07. « Zig Zag Road » (3:44).
08. « L'Instant » (5:28).
09. « Just in Time » (5:24).
10. « Au fil du temps » (4:58).
11. « Dear McCoy » (5:44).
12. « Nayeli » (3:01).
13. « Samba para un Sol » (5:07).
Tous les morceaux sont signés Brandeis.