A
suivre…, Méditerranéo, Pais 24 H, The Big Live, Source(s)… autant de disques du Paris
Jazz Big Band qui ont fait la renommée de Pierre Bertrand, tout autant que ses
nombreuses réalisations aux côtés de Minino Garay, Jean-Pierre Como, André Ceccarelli… ou
Claude Nougaro (Embarquement immédiat). Sans oublier Joy, avec Caja Negra, sorti en septembre 2016 chez Cristal Records. En bref : un artiste à découvrir absolument !
La
musique
J’ai
découvert le jazz en Juillet 1977 lors de La Grande Parade du Jazz de Nice :
j’avais cinq ans et j’ai assisté aux concerts du Count Basie Big Band, Dizzy
Gillespie et Professor Longhair.
Les deux saxophonistes ténors qui accompagnaient Professor Longhair m’ont
fasciné et j’ai su que c’était de cet instrument que je voulais jouer !
A dix ans je
commence le saxophone classique au Conservatoire de Cagnes sur Mer.
A douze ans
j’écris mes premiers arrangements, en autodidacte, pour un Big Band de
collégiens que j’ai réunis…
A quatorze
ans je mets au jazz.
A seize ans
je forme un quartet qui joue l’été dans la région niçoise.
De dix-sept à
vingt ans je suspends mes études musicales pour faire Math Sup et Math Spé…
A vingt ans
je retourne au conservatoire : je m’inscris au Diplôme d’Etudes Musicales
de saxophone classique et au cursus d’écriture classique du Conservatoire à
Rayonnement Régional de Nice.
A vingt-trois
ans, j’entre sur concours au Conservatoire National Supérieur de Musique et de
Danse de Paris dans les classes de jazz et d’écriture classique.
A vingt-six
ans je sors du CNSMDP avec un Diplôme de Formation Supérieur de Jazz – équivalent
à un BAC + 4 – et des premiers prix en Contrepoint et Harmonie Classique.
Depuis que
j’ai vingt-sept ans je suis professeur d’écriture au CRR de Paris. Plus
récemment, j’ai également rejoins le CRR de Nice et le CNSMDP pour les Masters 1
et 2 en jazz.
A vingt-sept
ans, en 1999, je fonde le Paris Jazz Big Band avec Nicolas Folmer. Le PJBB sera actif jusqu’en 2012.
En 2009, je
monte Caja Negra, mon groupe Flamenco Jazz.
Depuis 2013
j’assure la direction musicale du show « Fugain & Pluribus ».
Par ailleurs,
j’ai arrangé, composé et réalisé de nombreux albums pour Claude Nougaro, Charles
Aznavour, Pascal Obispo, Maurane, Michel Fugain, Murray Head…
et écrit des musiques de films et de téléfilms.
Les
influences
Mon influence
principale pour le saxophone, c’est Joe
Henderson. Mais mon jeu est également marqué par Charlie Parker, Phil Woods,
Cannonball Adderley, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Bill Evans,
Keith Jarret, Stan Getz, John Coltrane,
Paco De Lucia…
Côté
composition, Johann Sebastian Bach, Maurice Ravel, Erik Satie, Robert Schumann,
Sergueï Prokofiev, Giacomo Puccini, Belá Bartók, György Ligeti,
Henri Dutilleux.
Pierre Bertrand (c) Alexandre Lacombe
Cinq
clés pour le jazz
Qu’est-ce que le jazz ?
C’est à la fois la
« musique-mère » de toutes les musiques actuelles – R’n’B, Rock, Pop,
etc. – mais aussi un art polymorphe qui continue d’évoluer par métissage
et enrichissements incessants…
Pourquoi la passion du jazz ?
Parce que le jazz allie
composition et improvisation.
Où écouter du jazz ? N’importe où, mais pas en faisant une
activité qui exige de la réflexion : au casque dans son lit, dans son
canapé, en voiture… ou en faisant du rangement !
Comment découvrir le jazz ?
Pour découvrir le jazz, il faut
attaquer avec Kind of Blue de Davis, Ella and Basie! et Night Train d’Oscar Peterson.
Après, on peut continuer tranquillement…
Une anecdote autour du jazz ?
J’ai parlé une fois à Henderson.
J’avais vingt-et-un ans. Il m’a demandé ce que je faisais et je lui ai dit : «
j’étudie le saxophone ». Il m’a répondu : « ça par exemple ! Moi
aussi ! ».
Le
portrait chinois
Si j’étais un animal, je serais un papillon,
Si j’étais une fleur, je serais un ibiscus,
Si j’étais un fruit, je serais une cerise,
Si j’étais une boisson, je serais un Palette rouge,
Si j’étais un plat, je serais un beignet de fleur de courgette,
Si j’étais une lettre, je serais A,
Si j’étais un mot, je serais passion,
Si j’étais un chiffre, je serais 5,
Si j’étais une couleur, je serais bleu,
Si j’étais une note, je serais Mi bémol.
Les
bonheurs et regrets musicaux
Madre, un opéra chorégraphique flamenco écrit
pour Sharon Sultan, et mon dernier
album en date, Joy, sont, pour moi,
deux réussites.
Je regrette
de ne pas avoir eu le temps d’inviter Henderson avant sa mort, pour jouer avec le Paris Jazz Big Band.
Sur
l’île déserte…
Quels disques ? Le Concerto
en sol de Ravel, le Concerto pour
orchestre de Bartók, Les concertos pour violon et pour pianos de Prokofiev,
le Clavier bien tempéré de Bach par Glenn Gould, les sonates et partitas
pour violon de Bach, les suites pour violoncelle de Bach, L’oiseau de feu d’Igor
Stravinsky, mais aussi Nina Simone,
Ella Fitzgerald avec des Big Band…
Il vaut mieux s’arrêter là : c’est compliqué de ne pas déménager ma
discothèque…
Quels livres ? Platon,
Le Nombre d’Or de Matila Ghyka et Denis Diderot.
Quels films ? Spartacus, La vie est
belle, Star Wars et Mission.
Quelles peintures ? Je n’ai pas les moyens d’avoir des
œuvres à emporter sur l’île, mais j’adore Johannes
Vermeer, Le Caravage, Vincent Van Gogh, Francisco de Zurbarán, Pablo
Picasso, Heni Matisse, Joan Miró et Marc Chagall.
Quels loisirs ? La marche, la nage, les visites, le vélo, la
moto…
Les
projets
Je veux développer
Caja Negra en formation habituelle – dix musiciens – mais aussi en quintet, avec
des cordes et en Big Band. En 2017 et 2018, j’ai également un projet avec une
grande formation et un disque en effectif très réduit. Sinon je voudrais enregistrer
un concerto que j’ai composé pour saxophone et orchestre symphonique…
Trois
vœux…
1. Plus de
fraternité.
2. Plus de
culture.
3. Plus de
tolérance.