Pour clôturer sa
cinquième saison jazz, le 26 mai 2018, l’Espace Sorano a programmé le duo
Terramondo à l’auditorium Jean-Pierre Miquel, qui affiche complet... Après
avoir remercié les équipes et les partenaires, Vincent Bessières, directeur
artistique de Jazz à Sorano, nous donne rendez-vous au mois d’octobre pour de
nouvelles aventures…
Complices depuis une trentaine d’années, le pianiste Jacky Terrasson et le trompettiste Stéphane Belmondo ont formé le duo Terramondo
en 2013, lors du Saint-Emilion Jazz Festival. Trois ans plus tard, en septembre
2016, Mother sort chez Impulse!.
Le programme du concert reprend en grande partie des morceaux
du disque : « You Are The Sunshine of My Life » de Stevie Wonder, le saucisson « Lover Man », « In Your Own Sweet
Way » de Dave Brubeck, « Hand
In Hand » et « Mother » de Terrasson, « La chanson d’Hélène »
de Philippe Sarde (bande originale
des Choses de la vie de Claude Sautet), « Les valseuses »
de Stéphane Grappelli (pour le film
éponyme de Bernard Blier) et « Que
reste-t-il de nos amours ? », le tube de Léo Chauliac et Charles
Trénet. Le duo joue également « La Marseillaise » et « Caravan »,
le standard de Duke Ellington, Juan Tizol et Irving Mills.
Terramondo se délecte de ballades intimistes et élégantes (« Hand
In Hand »). Les voix se croisent dans des dialogues mélodieux (« Lover
Man »), teintés de lyrisme, voire de solennité (« Mother »). Terrasson
et Belmondo s’écoutent et se renvoient la balle avec la connivence de deux
vieux briscards : des unissons délicats, des contrechants subtils, des
questions – réponses raffinées… le tout parsemé de citations, d’allusions (la
Marche funèbre de Frédéric Chopin),
de clins d’yeux (Mission Impossible),
ou encore, de touches folk (« La chanson d’Hélène »), d’accents
bluesy (« La Marseillaise »), de traces funky (« In Your Own Sweet
Way »), d’accords latinos (« Caravan »)… La musique du duo s’inscrit
dans une lignée néo-bop moderne, mais les deux musiciens s’adaptent à tous les
styles : du New Orleans, avec le stride de Terrasson et la trompette
bouchée avec un verre à pied de Belmondo, qui imite Louis Armstrong (« Les valseuses »), à la musique minimaliste.
Le timbre clair et net du piano répond à la sonorité chaleureuse et ronde de la
trompette ou du bugle. Le piano assure la pulsation avec des lignes d’accords, des
walking (« You Are The Sunshine of My Life »), des pompes (« Caravan »),
des riffs et des ostinatos vigoureux, servie par un touché puissant.
Terrasson et Belmondo proposent une heure quarante-cinq d’une
musique dense, une conversation personnelle entre deux amis qui se devinent
à l'oreille…