05 juin 2018

Terramondo à l'Auditorium Jean-Pierre Miquel...


Pour clôturer sa cinquième saison jazz, le 26 mai 2018, l’Espace Sorano a programmé le duo Terramondo à l’auditorium Jean-Pierre Miquel, qui affiche complet... Après avoir remercié les équipes et les partenaires, Vincent Bessières, directeur artistique de Jazz à Sorano, nous donne rendez-vous au mois d’octobre pour de nouvelles aventures…

Complices depuis une trentaine d’années, le pianiste Jacky Terrasson et le trompettiste Stéphane Belmondo ont formé le duo Terramondo en 2013, lors du Saint-Emilion Jazz Festival. Trois ans plus tard, en septembre 2016, Mother sort chez Impulse!.


Le programme du concert reprend en grande partie des morceaux du disque : « You Are The Sunshine of My Life » de Stevie Wonder, le saucisson  « Lover Man », « In Your Own Sweet Way » de Dave Brubeck, « Hand In Hand » et « Mother » de Terrasson, « La chanson d’Hélène » de Philippe Sarde (bande originale des Choses de la vie de Claude Sautet), « Les valseuses » de Stéphane Grappelli (pour le film éponyme de Bernard Blier) et « Que reste-t-il de nos amours ? », le tube de Léo Chauliac et Charles Trénet. Le duo joue également « La Marseillaise » et « Caravan », le standard de Duke Ellington, Juan Tizol et Irving Mills.


Terramondo se délecte de ballades intimistes et élégantes (« Hand In Hand »). Les voix se croisent dans des dialogues mélodieux (« Lover Man »), teintés de lyrisme, voire de solennité (« Mother »). Terrasson et Belmondo s’écoutent et se renvoient la balle avec la connivence de deux vieux briscards : des unissons délicats, des contrechants subtils, des questions – réponses raffinées… le tout parsemé de citations, d’allusions (la Marche funèbre de Frédéric Chopin), de clins d’yeux (Mission Impossible), ou encore, de touches folk (« La chanson d’Hélène »), d’accents bluesy (« La Marseillaise »), de traces funky (« In Your Own Sweet Way »), d’accords latinos (« Caravan »)… La musique du duo s’inscrit dans une lignée néo-bop moderne, mais les deux musiciens s’adaptent à tous les styles : du New Orleans, avec le stride de Terrasson et la trompette bouchée avec un verre à pied de Belmondo, qui imite Louis Armstrong (« Les valseuses »), à la musique minimaliste. Le timbre clair et net du piano répond à la sonorité chaleureuse et ronde de la trompette ou du bugle. Le piano assure la pulsation avec des lignes d’accords, des walking (« You Are The Sunshine of My Life »), des pompes (« Caravan »), des riffs et des ostinatos vigoureux, servie par un touché puissant.

Terrasson et Belmondo proposent une heure quarante-cinq d’une musique dense, une conversation personnelle entre deux amis qui se devinent à l'oreille…