13 décembre 2020

Papier ciseau – Roberto Negro

Depuis
Quand hurlent les haut-parleurs, duo avec Xavier Machault publié en 2010, Roberto Negro n’a pas chômé : il compte désormais treize albums sous son nom et le quatorzième, Papier ciseau, sort le 13 novembre 2020 chez Label Bleu.

Le pianiste se produit dans les configurations les plus variées : solo (Kings and Bastards – 2018), duo avec Théo Ceccaldi (Babies – 2016 et Montevago – 2019), trio (Garibaldi Plop – 2017 et Saison 3 – 2017), quartet (La Scala – 2014, Kimono invite Christophe Monniot – 2015 et Musique de chambre avec… – 2017), quintet (Happy Meal – 2015), sextet (Downtown Sorry – 2010 et Loving Suite pour Birdy So – 2014) et grand format (Tribute to Lucienne Boyer – 2017).

Pour Papier ciseau, Negro s’entoure d’un quartet de compagnons au long cours. Emile Parisien est au saxophone soprano. Il joue en duo avec Negro dans Les Métanuits, projet bâti autour des Métamorphoses Nocturnes de György Ligeti, mais aussi dans le trio Dadada. Trio dans lequel Michele Rabbia tient les percussions et glisse des effets électro, comme dans Papier ciseau. Quant au quatrième larron, il s’agit du violoncelliste Valentin Ceccaldi, à la contrebasse pour l’occasion, et qui a déjà participé à La Scala, Loving Suite pour Birdy So, Garibaldi Plop et Tribute to Lucienne Boyer. Autant dire que les quatre musiciens se connaissent sur le bout des notes !

Au programme, huit morceaux signés Negro. Le chifoumi nous ramène à l’école et plusieurs compositions évoquent les cours de récréation : « Lime » et ses voix d’enfants ou le côté potache de « Solarels ». Les ambiances oniriques peuvent aussi rappeler l’enfance (« Missa »), tout comme la bande son de jeux d’arcade (« Apotheke ») et les atmosphères de science-fiction (« tOOt »). A l’instar du créacollage, comme diraient les québecois, le quartet copie colle des effets électro (nappes de sons dans « Missa »), des voix off (lecture de la notice d’un médicament dans « Apotheke »), des pépiements (« Solarels »)… Avec ses ostinatos (« Odile »), discours minimalistes (« Telex »), pédales (« Missa ») et autres cliquetis de notes (« Solarels »), le piano de Negro s’aventure souvent sur les voies de la musique contemporaine. Les lignes aériennes de Parisien (« tOOt ») explosent dans un lyrisme exacerbé (« Telex »), véritable marque de fabrique du saxophoniste. De son côté, la rythmique interagit avec subtilité (« Lime »). Les motifs boisés (« Odile ») et les boucles («  Solarels ») de la contrebasse répondent aux bruissements des percussions (« Odile »), mais ils s’entendent bien aussi pour mettre la pression (« Telex »). Tension particulièrement palpable dans « Neunzehn », avec les phrases sourdes de la contrebasse, les frappes puissantes de la batterie, les contre-chants décalés du piano et les envolées free du soprano.

Papier Ciseau mêle musique contemporaine, jazz, électro, free… dans des collages sonores chamarrés, comme un album de souvenirs.

Le disque

Papier ciseau
Roberto Negro
Emile Parisien (ss), Roberto Negro (p, electro), Valentin Ceccaldi (b) et Michele Rabbia (d, electro).
Label Bleu – LBLC6735
Sortie le 13 novembre 2020

Liste des morceaux

01. « Lime » (3:38).
02. « Odile » (9:19).
03. « tOOt » (4:11).
04. « Apotheke », Nergro & Ceccaldi (3:05).
05. « Telex » (5:40)
06. « Neunzehn » (4:31).
07. « Missa » (5:54).
08. « Solarels » (3:30).

Toutes les compositions sont signées Negro, sauf indication contraire.