01 mai 2021

Tall Man Was Here – Surnatural Orchestra

Surnatural Orchestra est un grand ensemble d’une vingtaine de musiciens formé en 2000. Il publie un premier opus éponyme en 2003, suivi de
Sans Tête (2009), Pluir (2012), Profondo rosso : notes pour un ciné-spectacle (2013), The Lost Tapes (2015), Ronde (2016), Esquif (2018) et Tall Man Was Here, sorti le 20 novembre 2020.

Associé à la plasticienne Elizabeth Saint-Jalmes, Tall Man Was Here est un « concert scénarisé-scénographié » créé en novembre 2018 au Nouveau Théâtre de Montreuil. Le spectacle a été, entre autres, représenté aux Nuits des Arènes de Lutèce, en juin 2019. Le disque compact se présente dans un coffret en bois artisanal, peint en noir, dans lequel se trouvent une craie (pour se lâcher sur le coffret…), le livret et le disque. Le livret est un patchwork touffu de chansons, photos du spectacle, poèmes, partitions, croquis, citations (Alain Damasio), explications, distribution…

Pour Tall Man Was Here, Surnatural Orchestra réunit vingt-deux musiciens et Le petit chœur de Faux-la-Montagne. Dix compositions originales, dont quatre OS (objets sonores), signées Fanny Ménégoz, Cléa Torales, Adrien Amey (membre fondateur de l’orchestre, mais qui ne joue pas sur ce disque), Boris Boublil, Baptiste Bouquin, Nicolas Stephan et Fabrice Theuillon. Pas de chef d’orchestre, mais les musicien orientent la musique en utilisant notamment la technique du Soundpainting, développée par Walter Thompson depuis le milieu des années soixante-dix.

Tall Man Was Here s’ouvre sur le chant des baleines (« Baleines boréales ») et se poursuit dans des ambiances bigarrées, du cirque (« Yusef ») au funk (« Heavy Yak »), en passant par le bal musette (« Tarenrella ally-pally »), la musique répétitive (« En requiem »), le mystère (« Le battement de ses paupières »), une élégance aérienne (« Veracruz »), la folk (« Tall Man Is Dead »)… Mais Surnatural Orchestra s’amuse à brouiller les pistes avec beaucoup d’humour : la java tourne à l’opéra bouffe et se conclut sur un pastiche de final mozartien (« Tarenrella ally-pally »), une ode baroque à la Henry Purcell laisse place à une chanson irlandaise, puis aux cris déchirés du saxophone baryton (« Tall Man Is Dead »), des textes dada décalés se mêlent aux foisonnements instrumentaux (« La condamnation du yak »)… Croisement de voix dans tous les sens (« Yusef »), superposition de plans (« Baleines boréales »), fuges (« Tarentella ally-pally »), contre-chants (« Yusef »), chœurs (« Retreat »), questions-réponses (« Heavy Yak »), brouhaha organisé (« Tall Man Is dead ») et rythmique puissante avec deux batteurs et un percussionniste (« Retreat ») : les maître-mots du Surnatural Orchestra sont interaction et expressivité.

Tall Man Was Here propose une musique d’avant-garde joyeuse et pétillante de malice. Surnatural Orchestra, c’est le plein de bonne humeur assuré !

Le disque

Tall Man Was Here
Surnatural Orchestra
Fanny Ménégoz (fl, afl, piccolo, voc), Robin Fincker (cl), Baptiste Bouquin (as, cl, voc), Basile Naudet (as), Jeannot Salvatori (as, cavaquinho, voc), Camille Secheppet (as, bs cl), Cléa Torales (as, fl, voc), Guillaume Christophel (ts, bcl, cl, voc), Nicolas Stephan (ts, voc), Morgane Carnet (bs), Fabrice Theuillon (bs), Antoine Berjeaut (tp, bugle, synthé), Pierre Millet (tp, bugle), Julien Rousseau (tp, bugle, euphonium), Hanno Baumfelder Hanno (tb, voc), François Roche-Juarez (tb, voc), Judith Wekstein (btb), Fabien Debellefontaine (sousaphone), Boris Boublil (kbd, synthé, g, p, voc), Sven Clerx (perc), Emmanuel Penfeunteun (d) et Ianik Tallet (d), avec Le petit choeur de Faux-la-Montagne.
Sortie le 20 novembre 2020

Liste des morceaux

01. « Baleines Boréales », Boublil (9:07).
02. « Retreat », Boublil (4:57).
03. « Le battement de ses paupières », Ménégoz (4:30).
04. « OS2 - Heavy Yak », Amey (2:37).
05. « Yusef », Stephan (3:46).
06. « Veracruz », Theuillon (3:43).
07. « OS4 - Tall Man is dead », Stephan & Torales (6:14).
08. « OS3 - La condamnation du yak », Amey (3:15).
09. « Tarantella ally-pally », Bouquin (9:14).
10. « OS1 - En requiem », Stephan (4:44).