Entre ses
relectures de l’œuvre de Charles Mingus – dont Cuernavaca, disque sorti en septembre
2014 –, ses Concerts Thématiques au Sunside, son quintet avec la chanteuse
Isabelle Carpentier, le saxophoniste Pierrick Pédron, le tromboniste Daniel Zimmermann
et le percussionniste Xavier Desandre-Navarre, son quartet avec le guitariste
Gilles Clément, le pianiste Richard Turegano et le batteur Eric Dervieu, son
trio (Carpentier et Turegano) et tout le reste… le contrebassiste Jacques Vidal
donne moult raisons pour partir à sa découverte !
La
musique
Quand j’avais
quatorze ans, j’habitais Athis-Mons où il y avait beaucoup de musiciens. Le père
de l’un de mes amis était batteur amateur et jouait très régulièrement, entre
autres avec Mowgli Jospin. Il m’invitait souvent pour écouter des disques… qui
m’ont fait découvrir le jazz !
Comme il n’y
avait pas de bassiste dans le coin, mes amis musiciens m’ont quasiment « imposé »
de jouer de la contrebasse ! Je m’y suis donc mis et commencé son apprentissage
en autodidacte. J’ai juste rencontré une fois un contrebassiste de l’harmonie
municipale de Juvisy qui m’a montré en gros où placer les mains ! J’écoutais
beaucoup de disques et reproduisais ce que je pouvais, comme je pouvais… A
cette époque, à l’école de musique de Longjumeau, il n’y avait de pas
professeur de contrebasse, mais Kenny
Clarke y donnait des cours de batterie et je les ai suivis pendant un an.
Jacques Vidal © Jean-Baptiste Millot
Par la suite,
j’ai rencontré un musicien qui m’a fermement conseillé de m’inscrire au conservatoire.
J’ai d’abord atterri au conservatoire du dixième arrondissement de Paris, en
classique, puis au conservatoire de Versailles, dans la classe de Jacques Cazauran. Ensuite, j’ai été
pris dans l’Orchestre Pasdeloup et dans un orchestre de chambre.
De 1967 à 1974,
je joue beaucoup : Magma, Mal
Waldron, Graham Monchur III, Ted
Curson, Joachim Kuhn, Siegfried Kessler… En 1973 j’ai monté TRIJOUMS, mon premier
groupe ! Avec le guitariste Frédéric
Sylvestre, rencontré en 1976, nous avons donné beaucoup de concerts et enregistré
plusieurs disques. En 1978, j’ai pris des cours de piano. De 1983 à 1985 je suis
parti enseigner la contrebasse classique à Taipei. De retour à Paris, je rejoue
avec Christian Vander et Francis Lockwood, mais également avec Sylvestre,
Florin Niculescu, Michel Graillier, Simon Goubert… et j’enregistre plusieurs disques, dont, en 1999, Ramblin’, un album important pour moi, car
c’est un hommage à des contrebassistes. Je monte ensuite un septette qui sort Sans Issue, en 2005, puis d’autres disques
autour de la musique de Mingus ou inspirée par Mingus.
Les
influences
Difficile de répondre : j’aime beaucoup de choses différentes et ne m’arrête
pas un style ou une période. Par exemple, au niveau de la dynamique, je
citerais Glenn Gould, Ludwig van Beethoven… Mais on peut dire
que le premier choc a été John Coltrane…
et, bien sûr, Miles Davis, Bill Evans, Mingus – évidemment ! –,
Paul Chambers, Scott LaFaro, Miroslav Vitous…
Cinq
clés pour le jazz
Qu’est-ce
que le jazz ? Le jazz est une attitude, une façon de vivre… C’est ce
qui m’a attiré à mes débuts.
Pourquoi la
passion du jazz ? Le jazz permet à chacun de s’exprimer et d’obtenir
des résultats d’une grande qualité avec ses moyens, même s’ils sont limités.
Où écouter
du jazz ? Le mieux, c’est d’écouter du jazz en live dans des
petits clubs, des petites salles, où l’on est proche des musiciens.
Une anecdote
autour du jazz ? Evans ne voulait pas engager La Faro !!!!! Quand
on sait ce qu’il est advenu de leur collaboration par la suite…
Les
bonheurs et regrets musicaux
Ma
plus belle réussite, dans le domaine musical, c’est d’avoir toujours l’envie de
travailler, de faire de la musique… Et je regrette de ne pas avoir étudié la
musique dès l’âge de trois ou quatre ans !
Sur
l’île déserte…
Quels
disques ? Johann Sebastian
Bach,
Gustav Mahler, Beethoven, Johannes Brahms… ou, encore, Gould, des
symphonies dirigées par Claudio Abbado…
Mais aussi Davis, Errol Garner, Ornette Coleman, Keith Jarrett, Django
Reinhardt et du fado !
Quels
livres ? Fiodor Dostoïevski et Charles
Dickens.
Quels
films ? Tout Stanley Kubrick,
mais surtout Orange Mécanique… Et Charlie Chaplin, Buster Keaton…
Quelles
peintures ? Vincent Van Gogh et Jérôme Bosch.
Quels
loisirs ? Pas le temps pour des loisirs : il faut survivre et
construire un radeau pour m’enfuir au plus vite de l’île déserte !
Les
projets
Continuer...
Je ne parle pas de projets concrets, même si j’ai bien une ou deux choses dans
un coin de la tête !
Trois
vœux…
1. Rester en bonne santé pour jouer et
travailler mon instrument le plus longtemps possible.
2.
Que les humains aient plus de considération
envers les animaux…
3. Que toute personne qui entreprend une
activité artistique avec sincérité connaisse épanouissement et réussite !