Un trio
piano – contrebasse – jazz, un premier disque pour Laborie Jazz en mars 2016 et
des idées précises sur sa musique, partons à la découverte de Lorenzo Naccarato…
La musique
Au départ,
c'est la rencontre avec un professeur particulier de piano et de chant,
d'origine suisse italienne, qui a déclenché mon envie de me consacrer au
piano... J'avais sept ans. Ma mère a su me soutenir et m'encourager. Je me suis
donc accroché pour continuer mon apprentissage de la musique et, de sept à
dix-huit ans, j'ai pris des cours particuliers de piano, principalement
classique. Après le bac, je suis parti à Toulouse. Initialement je devais aller
en hypokhâgne, la classe prépa lettres… Mais j'ai pris la décision de me
consacrer pleinement à l'étude de la musique et du jazz ! Je me suis donc
inscrit en musicologie, spécialité jazz, à l'Université Jean-Jaurès de Toulouse
II.
Quand j’étais
petit, j'assistais au festival Jazz dans le Bocage, un festival dans l'Allier,
région où j'ai grandi. C’est là que j’ai découvert des artistes comme Marcus Miller, James Carter, Sophie Alour...
Mais c'est vraiment vers l’âge de dix-sept ans que je me suis intéressé au
jazz, grâce à la musique cubaine : je suis allé exprès à Jazz in Marciac
pour écouter Roberto Fonseca, Bebo et Chucho Valdes, Richard Bona,
Jamie Cullum…
Les influences
Le premier musicien
qui m’a vraiment marqué et qui a réellement déclenché une autre approche de la
musique, je l’ai découvert dans le film du Buena
Vista Social Club, c’est Ruben
Gonzales. Evidemment, Frédéric
Chopin et Erik Satie, que je joue
depuis toujours, sont aussi des références ! Vers dix-huit ans, j’ai aussi
découvert Giovanni Mirabassi. Mais
il y a deux grandes figures qui me tiennent lieu de repères absolus : Thelonious Monk, dont la musique – et plus
particulièrement les silences – m'ont accompagné pendant les deux années de mon
master, et Andy Emler, avec qui j'ai
eu l'immense plaisir d'échanger au cours de ces dernières années autour de mes
compositions, de mon approche de la musique, mais aussi de la vie…
Cinq clés pour le jazz
Qu’est-ce que le
jazz ? C’est une belle manière d'approcher la
musique… Selon moi, le jazz privilégie les notions de partage, d'esprit
d'aventure et d'audace !
Pourquoi la passion du jazz ? Il me permet de façonner mon ressenti
et de comprendre celui des musiciens avec qui je joue…
Où écouter du jazz ? N’importe où, mais avec son cœur !
Comment découvrir le jazz ? Il faut aller écouter des concerts...
Une anecdote autour du jazz ? Pendant l'enregistrement de « The
Man I love », Monk et Miles Davis
ne se comprennent pas et Monk arrête de jouer : c’est le plus célèbre des
silences monkiens.
Le portrait chinois
Si j’étais un animal, je serais Un bouc, têtu, joueur et tenace…
Si j’étais une fleur, je serais un perce neige parce que c'est la fleur préférée
de ma maman !
Si j’étais un fruit, je serais une papaye, parce que je suis né en Guyane
française et j'ai une photo de moi bébé, devant une énorme papaye…
Si j’étais une boisson, je serais du Chinotto ou du café
Si j’étais un plat, je serais du risotto
Si j’étais une lettre, je serais Z
Si j’étais un mot, je serais infini
Si j’étais un chiffre, je serais 2
Si j’étais une couleur, je serais rouge
Si j’étais une note, je serais ré bémol
Les bonheurs et regrets
musicaux
Je suis
heureux d’être musicien, de vivre en jouant la musique qui m'anime, avec des
gens que j'aime… Et je n’ai aucun regret ! Je pense qu'il faut avoir
beaucoup de patience et de ténacité pour réussir à grandir et à se développer
dans le domaine du jazz aujourd'hui. Parfois, j'ai pu me sentir lassé de tous
les efforts qu'il faut déployer pour trouver des scènes, pour continuer à faire
vivre le trio, pour se faire une place... Mais j'ai plutôt tendance à regarder
devant moi, donc il n’y a aucun regret possible… Bien au contraire !
Sur l’île déserte…
Quels
disques ? Yesterday You Said Tomorrow de Christian Scott, Live in Tokyo de Monk et Another
One de Mac DeMarco.
Quels livres ? Tout ce que je pourrais trouver d'Italo Calvino, des Tintin et un Sherlock Holmes.
Quels films ? Les lumières de la
ville de Charlie Chaplin et le Buena Vista Social Club.
Quelles peintures ? Vassily
Kandinsky, Jean-Michel Basquiat…
Quels loisirs ? Mon jeu de cartes napolitaines et de
quoi jouer : un piano, un ballon, du ping-pong…
Les projets
Avant tout,
continuer de grandir musicalement dans le projet du trio : c’est la
première fois depuis que je suis musicien professionnel, donc depuis mes dix-neuf
ans, que je travaille avec une maison de disque, un manager et une maison
d'édition… Je peux donc, pour la première fois, me consacrer exclusivement à la
pratique de la musique et à la création ! Et j’attends avec impatience l'enregistrement
de mon deuxième album au Studio Sextan, toujours pour Laborie Jazz et toujours avec
le trio !
Trois vœux…
- Aimer.
- Jouer.
- Vivre.