05 septembre 2017

Le cœur des vivants

Le cœur des vivants
Les Doigts de l’Homme
Olivier Kiktteff (g), Benoît Convert (g), Yannick Alcocer (g), Tanguy Blum (b) et Nazim Aliouche (perc).
Lamastrock
Sortie le 28 avril 2017

En 2002 Olivier Kiktteff monte un duo avec le contrebassiste Tanguy Blum et enregistre Dans le monde, qui sort en 2003. C’est l’acte de naissance des Doigts de l’homme. En 2004, en compagnie de Marc Laverty à la guitare rythmique, le trio sort Gipsy Jazz Nucléaire. Yannick Alcocer remplace Laverty pour le disque éponyme, publié en 2005. En 2008, c’est au tour du guitariste Benoît Convert de rejoindre le groupe pour Les doigts dans la prise, paru chez Cristal Records. 1910 est un hommage à Django Reinhardt (Cristal Records – 2010) dans lequel le quartet invite Adrien Moignard et Stéphane Chausse sur quelques morceaux. En 2013, l’accordéoniste Antoine Girard est l’hôte des Doigts de l’Homme pour Mumbo Jumbo.

Cela fait donc près d’une dizaine d’années que le quartet écume clubs, festivals et scènes diverses. Pour leur nouvel opus, sorti en avril 2017 chez Lamastrock, Les Doigts de l’Homme ont fait appel au percussionniste Nazim Aliouche et c’est une première ! Comme dans la plupart de leurs derniers disques, le quintet joue ses propres compositions et reprend « Love Song » de Tigran Hamasyan (Aratta Rebirth – 2008). Une mention pour l’élégante illustration de la pochette, signée de l’artiste Benjamin Flao, bien connu des amateurs de bandes-dessinées (Kililana Song, La ligne de fuite, Va’a…).

La musique manouche imprègne Le cœur des vivants : l’instrumentation, bien sûr, avec les guitares rythmiques (même si les pompes sont plutôt discrètes) et les lignes de contrebasse, d’une régularité irréprochable (« Là-haut »), mais aussi les plaisirs mélodiques (« The Wait »), sans oublier les longues phrases véloces (« Le cœur des vivants »). Cela dit, Les Doigts de l’Homme partent rapidement sur des chemins de traverse grâce à l’apport des percussions : le cajón donne du corps aux morceaux (« Le vrai tombeau des morts ») et, surtout, libère les guitares de leur rôle traditionnel de pompe. Dès lors elles peuvent mettre l’accent sur des contre-chants (« 4 BC ») et des soutiens plus mélodiques (« I See The Light »). Sous l’impulsion du cajón, les morceaux deviennent dansants (« Califas »), avec des touches africaines (« Amir Across The Sea »), voire funky-africain (« Le vol du colibri »).

Des développements élégants aux tourneries méditatives, en passant par des valses et autres airs de boléro, le tout sur fond de musique manouche et d'influences africaines… La musique des Doigts de l’Homme est séduisante.

Liste des morceaux

01.  « 4 BC » (3:52).
02.  « Le cœur des vivants » (3:49).
03.  « Là-haut » (5:38).
04.  « The Wait » (4:13).
05.  « I See The Light » (5:50).
06.  « Amir Across The Sea » (4:21).
07.  « Love Song », Hamasyan (5:45).
08.  « Le vol du colibri » (3:33).
09.  « Califas » (4:46).
10.  « Le vrai tombeau des morts » (4:37).
11.  « La valse du gros » (3:36).
12.  « Back To Life » (3:33).

Toutes les compositions sont signées Les doigts de la main, sauf indication contraire.