Le 21 novembre 2017,
une partie du petit monde du jazz s’est donnée rendez-vous au Studio de l’Ermitage pour célébrer la Saison 3
de Dadada : des musiciens, bien sûr, parmi lesquels Vincent Peirani, Théo
Ceccaldi, Manu Codjia, Xavier Desandre Navarre… mais aussi des professionnels
du secteur, à l’instar de l’ingénieur du son Philippe Teissier du Cros, l’attachée
de presse Valérie Mauge, l’agent artistique Marion Piras, le directeur de Sons
d’hiver Fabien Barontini, le photographe Bruno Charavet… et bien d’autres
encore !
Après des études au Conservatoire à Rayonnement Régional de
Chambéry et au Centre des Musiques Didier Lockwood, puis la formation du trio
Buffle!, Roberto Negro prend part à
la création du collectif Tricollectif en 2011. Suivent le quartet La Scala,
avec les Valentin et Théo Ceccaldi
et Adrien Chennebault, la pièce pour
quintet à corde et voix, Loving Suite
pour Birdy So, avec Elise Caron
(2012). Le pianiste anime également le trio Garibaldi Plop, avec les frères
Ceccaldi et Sylvain Darrifourcq, le
quartet Kimono aux côtés de Christophe
Monniot, Stéphane Decolly et
Chennebault, les duos Danse de Salon, en compagnie de Théo Ceccaldi, et Les Métanuits, projet autour de la
musique de György Ligeti, avec Emile Parisien. En 2016, il monte le
trio Dadada avec Parisien et Michele
Rabbia.
Enregistré dans le studio Gil Evans de la Maison de la Culture d’Amiens par Teissier du Cros, Saison
3 sort sur Label Bleu en octobre 2017. Les douze titres sont signés Negro.
A l’image d’une série, il s’agit de courtes pièces (trois minutes trente en
moyenne) qui se succèdent avec une grande cohérence d’ensemble. Pour le
concert, le trio reprend des morceaux du disque, mais les développe davantage.
Dadada joue une musique d’équipe : pas de leader, mais des
interactions permanentes et tendues, comme la course poursuite de « Bagatelle »,
les échanges déjantés de « Nano », les va-et-vient de « Brimborion »… le
tout dans un esprit musique de chambre contemporaine (« Rudi »). D’ailleurs
les mélodies de Negro ont souvent un parfum de vingtième siècle (« Ceci
est un meringué »). Volontiers minimaliste (« Gloria e la poetessa »),
le pianiste parsème son discours de dissonances subtiles (« Rudi »), d’ostinatos
(« Brimborion »), de pédales (« Sangu »), d’unissons (« Shampoo »)
et dissocie efficacement ses deux mains (« Rudi »). La sonorité à la
fois ronde, soyeuse et proche (« Brimborion ») du soprano de Parisien
sert à merveille son discours impressionniste délicat (« Sangu »), parfois
méditatif (« Gloria e la poetessa »), mais également ses envolées virevoltantes
(« Bagatelle ») et free (« Brimborion »). Que ce soit avec un
sachet en plastique (« Sangu »), des billes dans des coupelles (« Poucet »),
des claquements de doigts, des chiffons sur les peaux, des gongs et autres clochettes
(« Gloria e la poetessa »), Rabbia en met partout dans un feu d’artifice de
rythmes. Il passe de frappes légères (« Rudi ») à un déchainement de
coups brutaux (« Bagatelle »). Les effets électro qu’il distille, comme
les nappes de son aigue dans « Gloria e la poetessa », s’insèrent parfaitement
dans les propos du trio.
Suspens, accentué par la brièveté des morceaux, interplay d’une
habileté redoutable, humour dans les dialogues… la Saison 3 de Dadada est captivante de bout en bout. Il n’y a plus qu’à
espérer que les saisons 1, 2 et 4 sortent bientôt !
Le disque
Saison 3
Dadada
Emile Parisien (ss), Roberto Negro (p) et Michele Rabbia
(d).
Label Bleu – LBLC6725
Sortie en octobre 2017
Liste des morceaux
01. « Sangu » (3:25).
02. « Gloria E La Poetessa » (6:35).
03. « Bagatelle » (2:12).
04. « Shampoo » (3:37).
05. « Poucet » (2:49).
06. « Nano » (5:34).
07. « Ceci Est Une Merengue » (4:04).
08. « The
Vanishing Of Sally Queen » (2:07).
09. « Brimborion »
(2:11).
10. « The
Upside Down » (2:28).
11. « Rudi »
(5:10).
12. « Behind The Scene » (1:58).
Tous les morceaux sont signés Negro.