Le 29
novembre 2019 Manuel Anoyvega Mora se produit au Studio de l'Ermitage
pour célébrer la sortie de Cuba
Cuba
chez Universal Music. Il a fallu près de quarante ans de
carrière avant que le pianiste cubain sorte son premier disque en
leader, grâce à Fo Feo Productions, structure montée
par Jean-Louis Perrier en 2005.
Formé
d'abord à la musique classique à l'Ecole Nationale des Arts de La
Havane, Anoyvega Mora a bifurqué vers le jazz, comme moult de ses
confrères, de Chucho
Valdés à Omar
Sosa, en
passant par Gonzalo
Rubalcaba, Roberto
Fonseca, Harold
Lopez Nussa...
Anoyvega
Mora se présente avec son quintet, constitué de Guillaume
Naturel au
saxophone ténor et à la flûte, Pierre
Guillemant à
la contrebasse, Abraham
Mansfarroll à
la batterie et Inor
Solotongo aux
percussions. Sont également invités à la soirée, la chanteuse
Melissa, petite-fille
de Tito
Puentes,
le trompettiste Alexis
Emilio Gonzales
et le saxophoniste ténor (et frère cadet de Anoyvega Mora) Nicolas
Anoyvega Mora.
Anoyvega Mora reprend le répertoire de Cuba
Cuba,
ajoute des morceaux de Puentes, accompagne Melissa dans « Le
rendez-vous », chanson signée Martine
Demary,
et le quintet ou septet part aussi dans des descarga endiablées :
deux heures de musique non-stop !
Histoire
de chauffer le public – tout acquis à sa cause – Anoyvega Mora
commence par « Veneracion », une rumba dansante à
souhait. Une fois que Naturel a exposé le joli thème nostalgique au
saxophone ténor, Mansfarroll et Solotongo se déchaînent
et
chantent en chœur avec Annoyvega Mora un riff vocal
typique de
la musique latino. Dans « Alizé », Naturel passe à la
flûte et alterne unissons et contre-chants avec le piano sur les
poly-rythmes foisonnants
des percussions et de la batterie. Retour au calme avec « Preludiosa
Matanzas », un court solo romantique d’Anoyvega, à peine
perturbé par le tintinnabulement discret du chimes (construit avec
des clés). Le combo enchaîne ensuite « Marinna », un
boléro élégant, magnifié
par un saxophone ténor nonchalant et un piano énergique. Danzón
vigoureux, « Ilduara
Carrandy » est dédié
à
la
professeure d’Anoyvega Mora. Le pianiste part
dans un développement salsa, puis s’accompagne de la voix. Le
premier tribut
à
Puentes retrouve le chemin d’un latin-jazz lyrique, avec Gonzales
et Anoyvega Mora frère en soutien. Après « Le rendez-vous »,
davantage variété que jazz ou musique latino, le deuxième tribut
à Puentes a tout d’une descarga, avec
ses « chase » entre les soufflants (et un petit clin
d’œil
à « Caravan » en passant), un piano luxuriant, des
chœurs
en boucles et une section rythmique enjouée. « Cuba !
Cuba ! Perla preciosa » est une rumba enlevée qui donne
l’occasion à Anoyvega Mora de faire chanter le public. Anoyvega
Mora et Guillemant se partagent l’ouverture
majestueuse
de « Frescoson », mais c’est la flûte de Naturel qui
ouvre le bal
sur
ce
son qui balance terriblement.
Un motif funky de la contrebasse introduit « Bianco Mango,
Bianco Blanco » (?) avant que le morceau se
transforme en une
descarga trépidante.
En
bis, Annoyvega joue d’abord une ballade mélancolique, aux
parfums de
« Solplos de musa », et la soirée s’achève sur un
« Mira como vengo yo Echando candela » enthousiaste, qui
met définitivement le feu à l’auditoire !
Musique
virtuose marquée par une joie de vivre et une sensualité
contagieuses, l'hommage
d'Anoyvega Mora à Cuba est à l'image de son île natale :
chaleureux et chatoyant...
Cuba Cuba
Manuel Anoyvega Mora
Guillaume Naturel (ts, fl), Manuel Anoyvega Mora (p), Pierre Guillemant (b), Abraham Mansfarroll (d) et Inor Solotongo (perc).
Universal Music -
Sortie le 15 novembre 2019
Liste des morceaux
01. « Veneration » (7:15).
02. « Alizé » (5:04).
03. « Preludiosa mantanzas » (2:08).
04. « Marinna »(5:45).
05. « Ilduara carrandy » (4:58).
06. « Soplos de musas »(5:02).
07. « Cuba cuba! perla preciosa » (6:21).
08. « Frescoson » (6:58).
Tous les morceaux sont signés Anoyvega Mora.