09 juillet 2020

Whirlwind Recordings (2/3)


Voici six albums publiés en 2019 par Whirlwind Recordings avec les formations du contrebassiste Harish Raghavan, des saxophonistes Tory Freestone, Seamus Blake et Quinsin Nachoff, du batteur Jeff Williams et du quartet Partisans.


Harish Raghavan
Immanuel Wilkins (as), Joel Ross (vib), Micah Thomas (p), Harish Raghavan (b), Kweku Sumbry (d).
Whirlwind Recordings – WR4749
Sortie le 8 novembre 2019

Harish Raghavan a choisi Whirlwind Recordings pour publier son premier disque : Calls For Action. Le contrebassiste a écrit les quinze morceaux de l’album et s’est entouré d’Immanuel Wilkins au saxophone alto, Joel Ross au vibraphone, Micah Thomas au piano et Kweku Sumbry à la batterie.

Dès les premières mesures de l’« Intro » Raghavan dévoile une belle sonorité grave, profonde, épaisse et un sens musical indiscutable. Musicalité qui se retrouve dans les thèmes, plutôt vifs (« Seaminer »), modernes (« 4560 Round Trip ») et nerveux (« Seven »). Mêmes quand ils ressemblent à des ritournelles (« Sangeet »), ils ne restent pas tranquilles bien longtemps (« Calls For Action ») ou se déroulent avec majesté (« Lunatico »). Cette tension est entretenue par la contrebasse et ses motifs grondants (« Newe »), pédales sourdes (« Los Angeles »), lignes profondes (« Shift »), walking entraînante (« Calls For Action »)… Sans oublier que Sumbry est un batteur pour le moins puissant (« Newe ») aux frappes qui crépitent (« Seven ») avec fureur sur les peaux (« I’ll Go and Come Back ») et frénésie sur les cymbales (« The Meters »), à l’instar du chorus de « 4560 Round Trip ». La sonorité cristalline du vibraphone pourrait presque détonner dans cette atmosphère surchauffée (« Calls For Action »), mais Ross souligne les thèmes à l’unisson (« Lunatico »), se joint au piano pour soutenir les solistes (« Calls For Action »), dialogue avec ses compères (« Seven »), arbitre les débats (« Newe »), en bref, donne de l’éclat aux échanges. Un peu comme Ross, Thomas alterne passages rythmiques (« 4560 Round Trip ») et mélodiques (« Los Angeles »), croise sa voix avec celles de ses compagnons (« Sangeet »), joue des contrepoints malins (« The Meters ») et part dans des développements véloces (« Seaminer ») aux parfums free (« Seven »). Wilkins n’est pas en reste : son saxophone alto est à la fête pour magnifier les mélodies (« I’ll Go and Come Back »), discuter habilement avec ses acolytes (le vibraphone dans « Junior »), renforcer les effets de boucles (« 4560 Round Trip »), mais aussi virevolter autour de la rythmique (« Seaminer ») et prendre des solos résolument modernes (« Shift »).

Le premier disque de Raghavan est une réussite : Calls For Action est dynamique et stimulant, avec son lot d’innovations !

Liste des morceaux

01. « Intro » (01:21).    
02. « Newe » (03:42).  
03. « Los Angeles » (05:33).
04. « Sangeet » (04:50).
05. « I'll Go and Come Back » (03:33).
06. « Caged » (00:51).
07. « Seaminer » (09:56).
08. « The Meters » (04:06).   
09. « 4560 Round Trip » (03:49).
10. « Shift » (08:34).
11. « Lunatico » (05:16).
12. « Junior » (05:18).
13. « Calls For Action » (04:46).
14. « Seven » (06:09).
15. « AS » (02:46).

Tous les morceaux sont signés Raghavan.


Tori Freestone Trio
Tori Freestone (ts, vl, voc), Dave Manington (b) et Tim Giles (d).
Whirlwind Recordings – WR4739
Sortie le 31 mai 2019

Voilà maintenant près d’une dizaine d’années que Tori Freestone tourne avec son trio, constitué de Dave Manington à la contrebasse et Tim Giles à la batterie. Après In The Chop House (2014) et El Barranco (2016), les trois musiciens proposent El Mar de Nubes, qui sort en mai 2019, toujours chez Whirlwind Recordings.

Le disque et son morceau éponyme puisent leur inspiration dans la mer de nuages de Tenerife. Aux quatre compositions de la saxophoniste, s’ajoutent deux morceaux signés Manington, « Beatrice » de Sam Rivers et la chanson traditionnelle américaine « Shenandoah », interprétée d’abord dans une version jazz, puis reprise dans une ambiance folk, avec Freestone au violon et au chant.

Freestone a donc adopté une formule chère à Rivers bien sûr, mais aussi à Sonny Rollins : le trio sans piano. Les musiciens prennent leur temps pour développer leurs idées : les morceaux durent autour de sept à huit minutes. La saxophoniste et ses collègues s’amusent sur des thèmes-riffs (« Los indianos », « Hasta la vista »), des mélodies dansantes (« La Nochevieja »), parfois parfumée d’accents klezmer (« Hiding Jekyll »), sans oublier l’élégante « Beatrice » et la majestueuse « Shenandoah ». Comme ses illustres prédécesseurs, Freestone combine des lignes mélodieuses avec des embardées fougueuses (« El mar de nubes »). Sa belle sonorité ronde et velouté (« Los indianos ») sert aussi bien les jolies ballades (« Shenandoah ») que les développements endiablés (« Beatrice »). Sa mise en place précise donne à son phrasé une agilité réjouissante (« Hasta la vista »). Porté par un son boisé et profond, Manington déroule des walking imperturbables (« Hasta la vista ») ou des motifs minimalistes (« Shenandoah »), et assure toujours une carrure solide (« El mar de nubes »). Ses chorus sont plus chantants les uns (« El Camino ») que les autres (« La Nochevieja »). Giles est énergique (« Hiding Jekyll ») sans jamais étouffer ses acolytes. Son chabada  enlevé (« Beatrice »), ses frappes musclées, parfaitement maîtrisées (« Hasta La Vista ») et nuancées (« Shenandoah ») ainsi que ses solos dansants (« Los indianos ») contribuent grandement à la dynamique du trio. Mais le plus intéressant dans ce trio, ce sont les interactions. La connivence entre les musiciens est claire : questions-réponses subtiles (« El mar de nubes »), conversations débridées (« Hiding Jekyll »), dialogues pleins d’humour (« La nochevieja »), échanges profonds (« El camino ») et bon équilibre des chorus.

Si la cohésion fait la force, Freestone, Manington et Giles l’ont indiscutablement trouvée… Le free hard-bop de El Mar de Nubes est un plaisir du début à la fin !

Liste des morceaux

01. « El Mar de Nubes » (08:11).    
02. « Hiding Jekyll » (08:21).
03. « Shenandoah », Traditionnel (08:48).
04. « Hasta La Vista », Manington (07:07).
05. « El Camino », Manington (07:48).
06. « Beatrice », Sam Rivers (08:00).
07. « Los Indianos » (08:01).
08. « La Nochevieja » (07:18).
09. « Shenandoah », Traditionnel (06:26).

Tous les morceaux sont signés Freestone sauf indication contraire.


Partisans
Phil Robson (g), Julian Siegel (ts, ss, bcl), Thaddeus Kelly (b) et Gene Calderazzo (d).
Whirlwind Recordings – WR4738
Sortie le 17 mai 2019

Partisans est un quartet fondé en 1996 par le guitariste Phil Robson et le saxophoniste Julian Siegel, avec Thaddeus Kelly à la basse et Gene Calderazzo à la batterie. Après cinq albums en studio, Partisans sort son premier opus enregistré lors de deux concerts au London’s Vortex Club, en septembre 2018.

Nit De Nit propose cinq compositions de Robson, trois signées Siegel, dont une relecture de « Klact-Oveeseds-Tene » de Charlie Parker, et « John I'm Only Dancing » de David Bowie.

Dès « Klact-Oveeseds-Tene Intro Max », Partisans annonce la couleur : démarrage sur les chapeaux de roue avec des questions-réponses nerveuses du saxophone et de la guitare, suivi d’abord d’un chorus énervé de Siegel, puis d’un solo tout aussi tendu de Robson avec une sonorité rock, le tout sur une basse mélodieuse et sourde, et une batterie athlétique qui en met partout. Kelly introduit « That's Not His Bag » avec un sens mélodique évident, avant que Siegel et Robson ne développent ce thème dansant, à coup de contrepoints tourbillonnants, tandis que Calderazzo continue son festival de frappes puissantes et entraînantes. Les roulements de la batterie accueillent « Nit De Nit », thème aux accents bop, exposé à l’unisson par le ténor et la guitare, sur une ligne de basse subtile. Le duo rythmique emballe ensuite le morceau avec une walking et un chabada véloces, sur laquelle la guitare s’envole dans un discours staccato be-bop, bientôt récupéré par le ténor, dans une veine similaire. « John I'm Only Dancing » s’ouvre sur une ligne de basse mystérieuse et de brefs accords wawa à la guitare, ponctués de quelques splash de la batterie. Solennel, le ténor entre dans la danse, puis la rythmique plante un décor rock, dans lequel la guitare et ses envolées nagent comme un poisson dans l’eau. Siegel malaxe le thème, puis cède la place à Kelly pour une conclusion feutrée. Robson introduit son morceau, « 3.15 (On the Dot) » et expose le thème, aérien et délicat, à l’unisson avec Siegel, passé à la clarinette basse, accompagnés des motifs sinueux de Kelly et de la batterie frémissante. Après ce morceau vaporeux, Partisans joue « The Overthink », composition qui oppose un rock alternatif puissant – batterie binaire, vrombissements de la basse et saturations de la guitare – à du be-bop, avec la walking, le chabada et les phrases virtuoses. Dans « Eg » la guitare s’engage dans une discussion animée avec le soprano, sur une rythmique qui finit par s’enflammer. Les frappes mates et puissantes de Calderazzo, la pédale de Robson et les grondements de Kelly lancent « Pork Scratching ». Dans cette ambiance funky, le ténor expose une mélodie d’autant plus énigmatique qu’elle est bientôt accompagnée de bruitages électro. Autre morceau signé Robson, « Last Chance » débute dans une atmosphère éthérée avec un duo délicat entre la guitare et la clarinette, mais un riff de la basse, puis les roulements brutaux de la batterie et les boucles saturées de la guitare emportent de nouveau le quartet sur des rivages rocks alternatifs, avant une conclusion tranquille et moderne de la clarinette basse.

Partisans déménage : Nit De Nit ne laisse que peu de répit aux auditeurs, emportés dans une furia de rythmes et de notes !

Liste des morceaux

01. « Klact-Oveeseds-Tene Intro Max », Charlie Parker, Siegel (08:18). 
02. « That's Not His Bag », Robson (06:14).
03. « Nit De Nit », Robson (05:57).
04. « John I'm Only Dancing », David Bowie (09:02).
05. « 3.15 (On the Dot) », Robson (04:59).
06. « The Overthink », Siegel (06:15).
07. « Eg », Robson (09:39).
08. « Pork Scratching », Siegel (06:04).
09. « Last Chance », Robson (10:40).


Jeff Williams
Carmen Staaf (p), Michael Formanek (b) et Jeff Williams (d)
Whirlwind Recordings – WR4737
Sortie le 26 avril 2019

Troisième disque de Jeff Williams pour Whirlwind Recordings, Bloom sort en avril 2019. Le batteur avait réuni un quintet pour Outler (2016), puis un sextet pour Lifelike (2017). Dans Bloom, Williams adopte la formule du trio, avec Carmen Staaf au piano et Michael Formanek à la contrebasse.

Le répertoire de Bloom s’articule autour de quatre compositions de Williams, trois de Staaf, deux de Formanek, « Scattershot », co-signés par les trois musiciens, et « Air Dancing » de Buster Williams.

Le trio de Williams interagit avec finesse (« Scattershot ») dans des ambiances néo-bop (« Another Time »), monkiennes (« Scrunge - Search Me »), bluesy (« New York Landing »), graves (« Chant »)… Les thèmes ne recherchent pas la joliesse, mais sont avant tout des socles qui permettent au trio d’exprimer ses idées. Staaf déroule délicatement ses lignes (« She Can’t Be A Spy »), avec une sonorité presque cristalline (« Chant »), mais se montre également dansante, avec des touches latinos (« Scrunge - Search Me »), voire saccadées (« A Word Edgewise »). Avec sa sonorité charnue et intense, Formanek fait chanter sa contrebasse (« Ballad of the Weak »), lance des walking irrésistibles (« New York Landing ») et ses variations sont mélodieuses (« Northwest »). Williams ne s’en laisse pas conter et maintient une pulsation solide (« Short Tune »,), même dans les morceaux plus calmes (« Air Dancing »), foisonne avec agilité (« Ballad of the Weak »), glisse des chabada entre ses lignes (« A Word Edgewise »), exécute des stop-chorus énergiques (« She Can’t Be A Spy »)…

Avec Bloom, Staaf, Formanek et Williams proposent une musique sophistiquée, sans être complexe pour autant. 

Liste des morceaux

01. « Scattershot », Williams, Staaf & Formanek (03:03).
02. « Another Time », Williams (05:32).  
03. « Short Tune », Staaf (05:20).
04. « Scrunge - Search Me », Williams (06:23).
05. « Ballad of the Weak », Formanek (06:03).
06. « New York Landing », Staaf (05:21).
07. « She Can't Be A Spy », Williams (05:37).   
08. « Air Dancing », Buster Williams (06:32).
09. « A Word Edgewise », Formanek (05:17).
10. « Northwest », Williams (07:08).
11. « Chant », Staaf (03:54).

  
Seamus Blake
Seamus Blake (sax, voc), Tony Tixier (p), Florent Nisse (b) et Gautier Garrigue (d).
Whirlwind Recordings – WR4735
Sortie le 15 mars 2019

Cela fait plus de vingt-cinq ans que Seamus Blake sillonne le globe avec son saxophone. Il compte près de quatre-vingt-dix disques à son actif, dont seize en tant que leader. En 2017 il crée The French Connection, un quartet avec Tony Tixier au piano, Florent Nisse à la contrebasse et Gautier Garrigue à la batterie.

Guardians of The Heart Machine sort en mars 2019 chez Whirlwind Recordings et propose sept compositions originales de Blake, une de Tixier et « I’m Okay », du compositeur argentin Eddie del Barrio.

Des thèmes entraînants (« Guardians of The Heart Machine ») aux ambiances bop (« Betty in Rio »), bluesy (« Blues for the Real Human Beings »), funky (« Sneaky D ») jouxtent des mélodies tranquilles (« Vaporbabe »), nonchalantes (« I'm Okay»), voire langoureuses (« Wandering Aengus ») ou carrément pop (« The Blasted Heath »). La section rythmique sert essentiellement de faire-valoir à Blake. Le saxophoniste peut compter sur la vivacité subtile de Garrigue (à l’instar de son solo dans « Betty in Rio »), les lignes mélodieuses et souples de Nisse (comme dans le chorus de « Wandering Aengus ») et le lyrisme dansant de Tixier (« Guardians of The Heart Machine »). Sonorité aigüe du saxophone (« Blues for the Real Human Beings »), registre medium-haut pour la plupart des discours (« Betty in Rio »), phrases nerveuses et denses (« Sneaky D »), boucles véloces (« Lanota »), mise en place irréprochable (« Vaporbabe »)… le jeu de Blake a des points communs avec celui de John Coltrane (sauf dans « The Blasted Heath », chanson pop improbable qui clôture l’album…).

Virtuose et tendue, la musique de Blake est résolument moderne et Guardians of The Heart Machine s’inscrit parfaitement dans l’ère du temps.

Liste des morceaux

01. « Guardians of The Heart Machine » (08:17).
02. « Vaporbabe » (07:09).
03. « Sneaky D » (06:54).
04. « I'm Okay», Eddie del Barrio (07:40).
05. « Lanota » (05:21).
06. « Wandering Aengus » (07:53).
07. « Betty in Rio » (04:50).
08. « Blues for the Real Human Beings » Tony Tixier (04:19          ).
09. « The Blasted Heath » (04:37).

Tous les morceaux sont signés Blake sauf indication contraire.


Quinsin Nachoff’s Flux
David Binney (as), Quinsin Nachoff (ts, ss), Matt Mitchell (p, kbd), Kenny Wollesen (d, perc) et Nate Wood (d), avec Jason Barnsley (org), Mark Duggan (vib, marimba, percu), Carl Maraghi (bs, bcl), Dan Urness, Matt Holman (tp), Ryan Keberle (tb), Alan Ferber (tb, btb), Orlando Hernández (claquettes) et David Travers-Smith (synth).
Whirlwind Recordings – WR4733
Sortie le 8 février 2019

Flux est l’un des nombreux projets de Quinsin Nachoff. Monté en 2017, le quintet réunit David Binney au saxophone alto, Matt Mitchell aux claviers, Kenny Wollesen et Nate Wood à la batterie. Pour leur deuxième opus, Path Of Totality, qui sort en février 2019 chez Whirlwind Recordings, Flux invite une pléthore de musiciens…

Path Of Totality est un double-album, avec trois compositions dans chaque disque, toutes signées Nachoff. La durée des morceaux va de six à dix-neuf minutes, soit une heure vingt de musique. Path of Totality n’est pas construit autour de fils conducteurs mélodiques, mais plutôt autour d’une matière sonore cohérente. Le disque peut s’écouter comme une suite, avec des mouvements qui ne suivent d’ailleurs pas forcément le découpage des morceaux, car les pièces les plus longues sont elles aussi formées de différents tableaux.

Nachoff s’appuie sur une section rythmique robuste, tour à tour rock (« Path of Totality »), bouillonnante (« Bounce »), frémissante (« Toy Piano Meditation »), emphatique (« Toy Piano Meditation »), bruitiste (« March Macabre »), minimaliste (« Splatter »), luxuriante et débridée (« Orbital Resonances »)… mais toujours charnelle (« Bounce ») et chaloupée, comme ce foisonnement free sur une charleston régulière dans « Toy Piano Meditation ». Le piano soutient les batteurs avec des ostinatos (« Path of Totality »), des unissons à l’octave (« Bounce ») et des motifs puissants à la main gauche (« Bounce »). Influencés par la musique contemporaine (« Orbital Resonances ») et minimaliste (« Splatter »), les solos de Mitchell crépitent de mille feux (« Toy Piano Meditation »). Pour étoffer sa palette sonore, Nachoff intègre des nappes d’accords synthétiques (« Bounce »), complète la rythmique avec la sonorité cristalline d’un vibraphone (« Toy Piano Meditation ») ou boisée d’un marimba (« Toy Piano Meditation »), joue avec le roulement sec des claquettes (« March Macabre »), rajoute un chœur de soufflants imposant (« March Macabre ») ou un bourdon, à l’orgue d’église (« Bounce »). Mitchell se glisse également derrière des claviers électriques, jongle dans les cordes (« March Macabre »), interprète une introduction baroque au clavecin (« Splatter »)… Quant aux deux saxophonistes, ils entrelacent leurs voix (« Path of Totality »), déboulent à toute allure (« Bounce ») et tourbillonnent avec frénésie (« Splatter »). Toujours énergique et pertinent, Binney bondit d’une phrase à l’autre avec vélocité (« Path of Totality ») et beaucoup d’intensité (« March Macabre »). Il en va d’ailleurs de même pour Nachoff (au soprano dans « March Macabre »), peut-être un peu plus aérien (« Path of Totality ») et sinueux (« Toy Piano Meditation ») que son compère. En tous cas, leurs contrepoints exaltés (« Orbital Resonances ») confirment qu’ils sont au diapason !

Nachoff explique qu’il a été inspiré par l’éclipse solaire du 21 août 2017... Les mânes astraux l’ont fort bien guidé : disque ambitieux, d’un free à la fois expressionniste et contemporain, Path Of Totality est une réussite totale !


Liste des morceaux

Disque 1

01. « Path of Totality » (06:32).      
02. « Bounce » (19:15).
03. « Toy Piano Meditation » (19:25).

Disque 2

04. « March Macabre » (13:59).
05. « Splatter » (13:23).
06. « Orbital Resonances » (08:06).

Tous les morceaux sont signés Nachoff.