Voici six albums publiés en 2019
par Whirlwind Recordings avec les formations du contrebassiste Harish Raghavan,
des saxophonistes Tory Freestone, Seamus Blake et Quinsin Nachoff, du batteur
Jeff Williams et du quartet Partisans.
Harish
Raghavan
Immanuel
Wilkins (as), Joel Ross (vib), Micah Thomas (p), Harish Raghavan (b), Kweku
Sumbry (d).
Whirlwind
Recordings – WR4749
Sortie le
8 novembre 2019
Harish Raghavan a choisi Whirlwind Recordings
pour publier son premier disque : Calls For Action. Le contrebassiste a écrit les quinze morceaux de l’album et
s’est entouré d’Immanuel Wilkins au saxophone alto, Joel Ross au
vibraphone, Micah Thomas au piano et Kweku Sumbry à la batterie.
Dès les premières mesures de
l’« Intro » Raghavan dévoile une belle sonorité grave, profonde,
épaisse et un sens musical indiscutable. Musicalité qui se retrouve dans les
thèmes, plutôt vifs (« Seaminer »), modernes (« 4560 Round Trip ») et nerveux
(« Seven »). Mêmes quand ils ressemblent à des ritournelles (« Sangeet »), ils
ne restent pas tranquilles bien longtemps (« Calls For Action ») ou se déroulent
avec majesté (« Lunatico »). Cette tension est entretenue par la contrebasse et
ses motifs grondants (« Newe »), pédales sourdes (« Los Angeles »), lignes profondes (« Shift »),
walking entraînante (« Calls For Action »)… Sans oublier que Sumbry est un
batteur pour le moins puissant (« Newe ») aux frappes qui crépitent (« Seven ») avec fureur sur les
peaux (« I’ll Go and Come Back ») et frénésie sur les cymbales (« The Meters
»), à l’instar du chorus de « 4560 Round Trip ». La sonorité cristalline du
vibraphone pourrait presque détonner dans cette atmosphère surchauffée (« Calls
For Action »), mais Ross souligne les thèmes à l’unisson (« Lunatico »), se
joint au piano pour soutenir les solistes (« Calls For Action »), dialogue avec
ses compères (« Seven »), arbitre les débats (« Newe »), en bref, donne de l’éclat aux échanges. Un peu comme Ross,
Thomas alterne passages rythmiques (« 4560 Round Trip ») et mélodiques (« Los
Angeles »), croise sa voix avec celles de ses compagnons (« Sangeet »), joue
des contrepoints malins (« The Meters ») et part dans des développements
véloces (« Seaminer ») aux parfums free (« Seven »). Wilkins n’est pas en
reste : son saxophone alto est à la fête pour magnifier les mélodies («
I’ll Go and Come Back »), discuter habilement avec ses acolytes (le vibraphone
dans « Junior »), renforcer les effets de boucles (« 4560 Round Trip »), mais
aussi virevolter autour de la rythmique (« Seaminer ») et prendre des solos
résolument modernes (« Shift »).
Le premier disque de Raghavan est
une réussite : Calls For Action est dynamique et stimulant, avec
son lot d’innovations !
Liste des morceaux
01. « Intro » (01:21).
02. « Newe » (03:42).
03. « Los
Angeles » (05:33).
04. « Sangeet » (04:50).
05. « I'll Go
and Come Back » (03:33).
06. « Caged » (00:51).
07. « Seaminer » (09:56).
08. « The
Meters » (04:06).
09. « 4560
Round Trip » (03:49).
10. « Shift » (08:34).
11. « Lunatico » (05:16).
12. « Junior » (05:18).
13. « Calls For
Action » (04:46).
14. « Seven » (06:09).
15. « AS » (02:46).
Tous les morceaux sont signés Raghavan.
Tori
Freestone Trio
Tori
Freestone (ts, vl, voc), Dave Manington (b) et Tim Giles (d).
Whirlwind
Recordings – WR4739
Sortie le 31 mai 2019
Voilà maintenant près d’une
dizaine d’années que Tori Freestone tourne avec son trio, constitué de Dave
Manington à la contrebasse et Tim Giles à la batterie. Après In
The Chop House (2014) et El Barranco (2016), les trois musiciens
proposent El Mar de Nubes, qui sort en mai 2019, toujours chez Whirlwind
Recordings.
Le disque et son morceau éponyme
puisent leur inspiration dans la mer de nuages de Tenerife. Aux quatre compositions
de la saxophoniste, s’ajoutent deux morceaux signés Manington,
« Beatrice » de Sam Rivers et la chanson traditionnelle
américaine « Shenandoah », interprétée d’abord dans une version jazz,
puis reprise dans une ambiance folk, avec Freestone au violon et au chant.
Freestone a donc adopté une
formule chère à Rivers bien sûr, mais aussi à Sonny Rollins : le
trio sans piano. Les musiciens prennent leur temps pour développer leurs
idées : les morceaux durent autour de sept à huit minutes. La saxophoniste
et ses collègues s’amusent sur des thèmes-riffs (« Los indianos », « Hasta la
vista »), des mélodies dansantes (« La
Nochevieja »), parfois parfumée d’accents klezmer (« Hiding Jekyll »), sans oublier l’élégante
« Beatrice » et la majestueuse « Shenandoah ». Comme ses
illustres prédécesseurs, Freestone combine des lignes mélodieuses avec des
embardées fougueuses (« El mar de nubes »). Sa belle sonorité ronde
et velouté (« Los indianos ») sert aussi bien les jolies ballades
(« Shenandoah ») que les développements endiablés
(« Beatrice »). Sa mise en place précise donne à son phrasé une
agilité réjouissante (« Hasta la vista »). Porté par un son boisé et
profond, Manington déroule des walking imperturbables (« Hasta la
vista ») ou des motifs minimalistes (« Shenandoah »), et assure toujours une carrure solide (« El mar de
nubes »). Ses chorus sont plus chantants les uns (« El Camino ») que les autres (« La Nochevieja »). Giles est énergique (« Hiding Jekyll ») sans jamais étouffer ses acolytes. Son chabada enlevé (« Beatrice »), ses frappes musclées,
parfaitement maîtrisées (« Hasta La Vista ») et nuancées (« Shenandoah ») ainsi que ses solos dansants (« Los indianos »)
contribuent grandement à la dynamique du trio. Mais le
plus intéressant dans ce trio, ce sont les interactions. La connivence entre
les musiciens est claire : questions-réponses subtiles (« El mar de nubes »), conversations débridées (« Hiding Jekyll »), dialogues pleins d’humour (« La
nochevieja »), échanges profonds (« El camino ») et bon équilibre
des chorus.
Si la cohésion fait la force,
Freestone, Manington et Giles l’ont indiscutablement trouvée… Le free hard-bop
de El Mar de Nubes est un plaisir du début à la fin !
Liste des morceaux
01. « El Mar de Nubes » (08:11).
02. « Hiding Jekyll » (08:21).
03. « Shenandoah », Traditionnel (08:48).
04. « Hasta La Vista », Manington (07:07).
05. « El Camino », Manington (07:48).
06. « Beatrice », Sam Rivers (08:00).
07. « Los Indianos » (08:01).
08. « La Nochevieja » (07:18).
09. « Shenandoah », Traditionnel (06:26).
Tous les morceaux sont signés Freestone sauf indication
contraire.
Partisans
Phil Robson (g), Julian Siegel (ts, ss, bcl), Thaddeus
Kelly (b) et Gene Calderazzo (d).
Whirlwind
Recordings – WR4738
Sortie le 17 mai 2019
Partisans est un quartet fondé en
1996 par le guitariste Phil Robson et le saxophoniste Julian Siegel,
avec Thaddeus Kelly à la basse et Gene Calderazzo à la batterie.
Après cinq albums en studio, Partisans sort son premier opus enregistré lors de
deux concerts au London’s Vortex Club, en septembre 2018.
Nit De Nit propose cinq compositions de Robson, trois signées Siegel, dont
une relecture de « Klact-Oveeseds-Tene » de Charlie
Parker, et « John I'm Only Dancing » de David Bowie.
Dès « Klact-Oveeseds-Tene Intro Max », Partisans annonce
la couleur : démarrage sur les chapeaux de roue avec des
questions-réponses nerveuses du saxophone et de la guitare, suivi d’abord d’un
chorus énervé de Siegel, puis d’un solo tout aussi tendu de Robson avec une
sonorité rock, le tout sur une basse mélodieuse et sourde, et une batterie
athlétique qui en met partout. Kelly introduit « That's Not His Bag » avec un
sens mélodique évident, avant que Siegel et Robson ne développent ce thème
dansant, à coup de contrepoints tourbillonnants, tandis que Calderazzo continue
son festival de frappes puissantes et entraînantes. Les roulements de la
batterie accueillent « Nit De Nit », thème aux accents bop, exposé à
l’unisson par le ténor et la guitare, sur une ligne de basse subtile. Le duo
rythmique emballe ensuite le morceau avec une walking et un chabada véloces,
sur laquelle la guitare s’envole dans un discours staccato be-bop, bientôt
récupéré par le ténor, dans une veine similaire. « John I'm Only Dancing »
s’ouvre sur une ligne de basse mystérieuse et de brefs accords wawa à la
guitare, ponctués de quelques splash de la batterie. Solennel, le ténor entre
dans la danse, puis la rythmique plante un décor rock, dans lequel la guitare
et ses envolées nagent comme un poisson dans l’eau. Siegel malaxe le thème,
puis cède la place à Kelly pour une conclusion feutrée. Robson introduit son
morceau, « 3.15 (On the Dot) » et expose le thème, aérien et délicat,
à l’unisson avec Siegel, passé à la clarinette basse, accompagnés des motifs
sinueux de Kelly et de la batterie frémissante. Après ce morceau vaporeux,
Partisans joue « The Overthink », composition qui oppose un rock
alternatif puissant – batterie binaire, vrombissements de la basse et
saturations de la guitare – à du be-bop, avec la walking, le chabada et les
phrases virtuoses. Dans « Eg » la guitare s’engage dans une
discussion animée avec le soprano, sur une rythmique qui finit par s’enflammer.
Les frappes mates et puissantes de Calderazzo, la pédale de Robson et les
grondements de Kelly lancent « Pork Scratching ». Dans cette ambiance
funky, le ténor expose une mélodie d’autant plus énigmatique qu’elle est
bientôt accompagnée de bruitages électro. Autre morceau signé Robson,
« Last Chance » débute dans une atmosphère éthérée avec un duo
délicat entre la guitare et la clarinette, mais un riff de la basse, puis les
roulements brutaux de la batterie et les boucles saturées de la guitare
emportent de nouveau le quartet sur des rivages rocks alternatifs, avant une
conclusion tranquille et moderne de la clarinette basse.
Partisans déménage : Nit
De Nit ne laisse que peu de répit aux auditeurs, emportés dans une furia de
rythmes et de notes !
Liste des
morceaux
01. « Klact-Oveeseds-Tene
Intro Max », Charlie Parker, Siegel (08:18).
02. « That's Not
His Bag », Robson (06:14).
03. « Nit De Nit
», Robson (05:57).
04. « John I'm
Only Dancing », David Bowie (09:02).
05. « 3.15 (On
the Dot) », Robson (04:59).
06. « The
Overthink », Siegel (06:15).
07. « Eg », Robson (09:39).
08. « Pork
Scratching », Siegel (06:04).
09. « Last
Chance », Robson (10:40).
Jeff
Williams
Carmen
Staaf (p), Michael Formanek (b) et Jeff Williams (d)
Whirlwind Recordings – WR4737
Sortie le 26 avril 2019
Troisième disque de Jeff Williams
pour Whirlwind Recordings, Bloom sort en avril 2019. Le batteur avait
réuni un quintet pour Outler (2016), puis un sextet pour Lifelike
(2017). Dans Bloom, Williams adopte la formule du trio, avec Carmen
Staaf au piano et Michael Formanek à la contrebasse.
Le répertoire de Bloom
s’articule autour de quatre compositions de Williams, trois de Staaf, deux de
Formanek, « Scattershot », co-signés par les trois musiciens, et
« Air Dancing » de Buster Williams.
Le trio de Williams interagit avec finesse («
Scattershot ») dans des ambiances néo-bop (« Another Time »), monkiennes (« Scrunge - Search Me »), bluesy («
New York Landing »), graves (« Chant »)… Les thèmes ne recherchent pas la joliesse, mais sont avant tout
des socles qui permettent au trio d’exprimer ses idées. Staaf déroule
délicatement ses lignes (« She Can’t Be A Spy »), avec une sonorité presque
cristalline (« Chant »), mais se montre également dansante, avec des touches
latinos (« Scrunge - Search Me »), voire saccadées (« A Word Edgewise »). Avec
sa sonorité charnue et intense, Formanek fait chanter sa contrebasse (« Ballad
of the Weak »), lance des walking irrésistibles (« New York Landing ») et ses
variations sont mélodieuses (« Northwest »). Williams ne s’en laisse pas conter
et maintient une pulsation solide (« Short Tune »,), même dans les
morceaux plus calmes (« Air Dancing »), foisonne avec
agilité (« Ballad of the Weak »), glisse des chabada entre ses lignes (« A Word
Edgewise »), exécute des stop-chorus énergiques (« She Can’t Be A Spy »)…
Avec Bloom, Staaf, Formanek
et Williams proposent une musique sophistiquée, sans être complexe pour
autant.
Liste des
morceaux
02. « Another
Time », Williams (05:32).
03. « Short Tune
», Staaf (05:20).
04. « Scrunge -
Search Me », Williams (06:23).
05. « Ballad of
the Weak », Formanek (06:03).
06. « New York
Landing », Staaf (05:21).
07. « She Can't
Be A Spy », Williams (05:37).
08. « Air
Dancing », Buster Williams (06:32).
09. « A Word
Edgewise », Formanek (05:17).
10. « Northwest
», Williams (07:08).
11. « Chant », Staaf (03:54).
Seamus
Blake
Seamus
Blake (sax, voc), Tony Tixier (p), Florent Nisse (b) et Gautier Garrigue (d).
Whirlwind Recordings
– WR4735
Sortie le 15 mars 2019
Cela fait plus de vingt-cinq ans
que Seamus Blake sillonne le globe avec son saxophone. Il compte près de
quatre-vingt-dix disques à son actif, dont seize en tant que leader. En 2017 il
crée The French Connection, un quartet avec Tony Tixier au piano, Florent
Nisse à la contrebasse et Gautier Garrigue à la batterie.
Guardians of The Heart Machine sort en mars 2019 chez Whirlwind Recordings et propose sept
compositions originales de Blake, une de Tixier et « I’m Okay », du
compositeur argentin Eddie del Barrio.
Des thèmes entraînants (« Guardians
of The Heart Machine ») aux ambiances bop (« Betty in
Rio »), bluesy (« Blues for
the Real Human Beings »), funky (« Sneaky D ») jouxtent
des mélodies tranquilles (« Vaporbabe »),
nonchalantes (« I'm Okay»), voire langoureuses (« Wandering Aengus ») ou carrément pop (« The
Blasted Heath »). La section rythmique sert
essentiellement de faire-valoir à Blake. Le saxophoniste peut compter sur la
vivacité subtile de Garrigue (à l’instar de son solo dans « Betty in
Rio »), les lignes mélodieuses et souples de Nisse (comme dans le chorus
de « Wandering Aengus ») et le lyrisme dansant de Tixier (« Guardians of The Heart Machine »). Sonorité aigüe du saxophone (« Blues for the Real Human Beings »), registre medium-haut pour la plupart des discours (« Betty in Rio »), phrases nerveuses et denses (« Sneaky D »), boucles véloces (« Lanota »), mise en
place irréprochable (« Vaporbabe »)… le jeu de Blake a des points communs avec celui de John
Coltrane (sauf dans « The Blasted Heath », chanson pop improbable qui clôture l’album…).
Virtuose et tendue, la musique de
Blake est résolument moderne et Guardians of The Heart Machine s’inscrit
parfaitement dans l’ère du temps.
Liste des
morceaux
02. « Vaporbabe
» (07:09).
03. « Sneaky D » (06:54).
04. « I'm Okay», Eddie
del Barrio (07:40).
05. « Lanota » (05:21).
06. « Wandering
Aengus » (07:53).
07. « Betty in
Rio » (04:50).
08. « Blues for
the Real Human Beings » Tony Tixier (04:19 ).
09. « The Blasted Heath » (04:37).
Tous les morceaux sont signés Blake sauf indication
contraire.
Quinsin
Nachoff’s Flux
David Binney (as), Quinsin Nachoff (ts, ss), Matt
Mitchell (p, kbd), Kenny Wollesen (d, perc) et Nate Wood (d), avec Jason
Barnsley (org), Mark Duggan (vib, marimba, percu), Carl Maraghi (bs, bcl), Dan
Urness, Matt Holman (tp), Ryan Keberle (tb), Alan Ferber (tb, btb), Orlando
Hernández (claquettes) et David Travers-Smith (synth).
Whirlwind Recordings – WR4733
Sortie le 8 février 2019
Flux est l’un des nombreux projets
de Quinsin Nachoff. Monté en 2017, le quintet réunit David Binney
au saxophone alto, Matt Mitchell aux claviers, Kenny Wollesen et Nate
Wood à la batterie. Pour leur deuxième opus, Path Of Totality, qui
sort en février 2019 chez Whirlwind Recordings, Flux invite une pléthore de
musiciens…
Path Of Totality est un double-album, avec trois compositions dans chaque disque,
toutes signées Nachoff. La durée des morceaux va de six à dix-neuf minutes,
soit une heure vingt de musique. Path of Totality n’est pas construit
autour de fils conducteurs mélodiques, mais plutôt autour d’une matière sonore
cohérente. Le disque peut s’écouter comme une suite, avec des mouvements qui ne
suivent d’ailleurs pas forcément le découpage des morceaux, car les pièces les
plus longues sont elles aussi formées de différents tableaux.
Nachoff s’appuie sur une section
rythmique robuste, tour à tour rock (« Path of Totality »), bouillonnante («
Bounce »), frémissante (« Toy Piano Meditation »), emphatique (« Toy Piano Meditation »), bruitiste (« March Macabre »), minimaliste (« Splatter »), luxuriante et
débridée (« Orbital Resonances »)… mais toujours
charnelle (« Bounce ») et chaloupée,
comme ce foisonnement free sur une charleston régulière dans « Toy Piano Meditation ». Le piano soutient les batteurs avec des ostinatos (« Path of Totality »), des unissons à l’octave (« Bounce ») et des motifs
puissants à la main gauche (« Bounce »). Influencés par la musique
contemporaine (« Orbital Resonances ») et minimaliste (« Splatter »), les solos de
Mitchell crépitent de mille feux (« Toy Piano Meditation »). Pour étoffer sa
palette sonore, Nachoff intègre des nappes d’accords synthétiques (« Bounce »), complète la rythmique avec la sonorité cristalline d’un
vibraphone (« Toy Piano Meditation ») ou boisée d’un
marimba (« Toy Piano Meditation »), joue avec le roulement sec des
claquettes (« March Macabre »), rajoute un chœur
de soufflants imposant (« March Macabre ») ou un bourdon, à l’orgue
d’église (« Bounce »). Mitchell se
glisse également derrière des claviers électriques, jongle dans les cordes (« March Macabre »), interprète une introduction baroque au clavecin (« Splatter »)… Quant aux deux saxophonistes, ils entrelacent leurs voix (« Path of Totality »), déboulent à toute allure (« Bounce »)
et tourbillonnent avec frénésie (« Splatter »). Toujours
énergique et pertinent, Binney bondit d’une phrase à l’autre avec vélocité
(« Path of Totality ») et beaucoup d’intensité (« March
Macabre »). Il en va d’ailleurs de même pour Nachoff (au soprano dans
« March Macabre »), peut-être un peu plus aérien (« Path of
Totality ») et sinueux (« Toy Piano Meditation ») que son compère.
En tous cas, leurs contrepoints exaltés (« Orbital
Resonances »)
confirment qu’ils sont au diapason !
Nachoff explique qu’il a été
inspiré par l’éclipse solaire du 21 août 2017... Les mânes astraux l’ont fort
bien guidé : disque ambitieux, d’un free à la fois expressionniste et
contemporain, Path Of Totality est une réussite totale !
Liste des morceaux
Disque 1
02. « Bounce » (19:15).
03. « Toy Piano
Meditation » (19:25).
Disque 2
04. « March
Macabre » (13:59).
05. « Splatter » (13:23).
06. « Orbital
Resonances » (08:06).
Tous les morceaux sont signés Nachoff.