13 février 2022

Héliotropiques – Alula

Au début des années deux mille,
Christophe Lehoucq crée Alula, du plumage des oiseaux... Parmi ses inspirations, le saxophoniste et claviériste cite volontiers l’Ecole de Canterbury, les musiques orientales et africaines, le jazz européen, Gong et Hadouq. Après Anemokory en 2007 et Finis Terrae en 2016, Alula sort Héliotropiques le 3 octobre 2021.

Outre Lehoucq, le sextet de base est constitué de la chanteuse Swala Emati, du saxophoniste Philippe Razol, du guitariste Alex Stuart, du bassiste Gilles Sonnois et de Gérald Portocallis à la batterie. Dans Héliotropiques, au grès des morceaux, Alula invite également Didier Malherbe et son doudouk ou son khên, le tromboniste Sam Isaac, le claviériste Julien Lecomble, le percussionniste Georges Dieme et Grégoire Terrier pour ses effets électro. Héliotropiques s’articule autour de six thèmes de Lehoucq et cinq intermèdes librement proposés par Emati et Malherbe.

Cohérents avec leurs sources d’inspiration, les titres des morceaux évoquent le monde : du rite initiatique gabonais, « Banzi Iboga », à « Tubbataha », sanctuaire marin dans mer de Sulu, aux Philippines, en passant par « Biyadhoo », île déserte des Maldives, le temple cambodgien « Angkor », les plaines de sel - « Khadabsakar » - du Danakil, en Ethiopie, et les « Mwinda » (nom des interludes), la lampe en kikongo, mais aussi une référence à ce qui est lumineux. Héliotropiques se conclut sur « Résilience », une ode à la force de l’amour… Quant à la photo esthète de la pochette du disque, signée Lehoucq, elle représente le Deadvlei, dans le désert namibien.

Lehoucq soigne ses mélodies (« Biyadhoo »), le plus souvent entraînantes (« Khadabsakar »), comme le thème-riff « Banzi Iboga ». Alula s’appuie sur des rythmes puissants (« Angkor »), parfois binaires (« Banzi Iboga »), souvent dansants (« Khadabsakar ») et toujours percussifs (« Biyadhoo »), dans des ambiances poly-rythmiques (« Angkor »), éthio-jazz (« Biyadhoo »), descarga (« Résilience »)… Le sextet privilégie les mouvements d’ensemble plutôt que les exploits individuels : contrepoints (« Khadabsakar »), chœurs (« Tubbataha »), fanfare (« Résilience »)… sont servis par les envolées de la guitare en style rumba congolaise (« Banzi Iboga »), rock (« Résilience ») ou éthérées (« Angkor »), les chorus des saxophones tantôt mainstream (« Banzi Iboga ») et harmonieux (« Biyadhoo »), tantôt aériens (« Angkor ») ou shouter (« Résilience »), sans oublier les lignes effilées et boisées du doudouk (« Tubbataha »). Emati chante en anglais, espagnol et français. Sa voix chaude (« Banzi Iboga ») d’alto et ses modulations naviguent autant dans le flamenco (« Biyadhoo ») que dans la world jazzy (« Khadabsakar »). Les cinq « Mwinda » sont des tourneries, entre berceuses et prières, dans lesquelles les vocalises répondent aux phrases légèrement nasillardes du khên (orgue à bouche de l’Asie du sud-est), sur fond d’atmosphère extrême-orientale.

Alula propose un opus ouvert sur le monde et ensoleillé, le titre du disque annonce la température : Héliotropiques sera chaud ou ne sera pas !

Le disque

Héliotropiques
Alula
Swala Emati (voc), Christophe Lehoucq (as, kbd), Philippe Razol (ss, ts, electro), Alex Stuart (g), Gilles Sonnois (b) et Gérald Portocallis (d, perc), avec Didier Malherbe (doudouk, khên), Sam Isaac (tb), Julien Lecomble (kbd), Georges Dieme (percu) et Grégoire Terrier (electro).
Sortie le 3 octobre 2021

Liste des morceaux

01. « Banzi Iboga » (09:19).
02. « Mwinda 1 », Malherbe & Emati (00:55).
03. « Biyadhoo » (07:24).
04. « Mwinda 2 », Malherbe & Emati (00:47).
05. « Khadabsakar » (07:39).
06. « Mwinda 3 », Malherbe & Emati (00:45).
07. « Angkor » (15:38).
08. « Mwinda 4 », Malherbe & Emati (01:01).
09. « Tubbataha » (08:39).
10. « Mwinda 5 », Malherbe & Emati (00:37).
11. « Résilience » (10:32).

Tous les morceaux sont signés Lehoucq et Emati, sauf indication contraire.