En 2017 Hélène Duret monte Synestet avec Sylvain Debaisieux au saxophone, Benjamin Sauzereau à la guitare, Fil Caporali à la contrebasse et Maxime Rouayroux à la batterie. Le quintet sort deux albums remarqués : Les usures (2019) et Rôles (2022). Comme le raconte la clarinettiste, Jazz à Porquerolles souhaite inviter Synestet pour l’édition 2019, mais, prévenue tardivement, elle ne peut proposer qu’un trio, avec Sauzereau et Rouayroux. Cette expérience avec une instrumentation en trio quasiment inédite - peut-être que Jimmy Giuffre aurait pu s’y lancer (mais c’est plutôt la batterie qu’il écartait…) - s’avère fructueuse : le Sysnestet Trio est né. Pour se distinguer du quintet, il est renommé Fur. Boîte noire, premier opus auto-produit du trio, est publié en 2021. Quant à Bond, dans les bacs le 26 avril 2024, il a été produit par Budapest Music Center Records en association avec Tricollectif.
Au programme de Bond, onze compositions signées pour moitié par Duret et Sauzereau, plus un titre de Rouayroux. Les morceaux, plutôt courts, sont construits comme des chansons finement ciselées (« Travers »), des ritournelles (« Barely Spreng ») ou des boucles minimalistes (« Minuscule »), un peu dans un esprit musique de chambre (« Entrer sortir »). Les mélodies plutôt douces (« La maison préfabriquée ») et les airs élégants (« Fils de trader »), parfois teintés de folk (« Rozenn »), sont habilement écrits (« En attendant ») et servent de socle à des développements passionnants souvent structurés en plusieurs tableaux (« Barely Spreng ») faits de motifs intercalés (« Tout tombe »), lignes superposées (« Fils de trader »), dialogues subtils (« En attendant ») et autres alternances de contre-chants et d’unissons (« Travers »). L’interaction est le maître mot de Fur dont la sonorité reste naturelle et proche de l’acoustique, même si des effets électro donnent un caractère psychédélique à « Minuscule » ou de musique concrète à « Trouble », et des vocalises aériennes plongent « Rozenn » dans une ambiance éthérée. Côté rythmique, si Rouayroux joue évidemment un rôle primordial, Duret et Sauzereaux contribuent largement au swing qui emballe tous les morceaux, d’abord avec un phrasé toujours entrainant, mais aussi avec des ostinatos (la guitare dans « Travers », la clarinette dans « Minuscule »), des phrases de basse profondes (« La maison préfabriquée »), des traits cristallins (« Faiblesse »)… Pendant ce temps, la batterie foisonne sans jamais s’imposer (« En attendant »), souligne les propos de la clarinette et de la guitare à l’aide de splash et cliquetis adroits (« La maison préfabriquée »), de frappes légères et dansantes (« Faiblesse ») ou de balais frémissants (« Fils de trader »), sans négliger des passages puissants (« Entrer sortir ») parsemés de roulements énergiques (« Tout tombe »).
Fur réussit le tour de force de proposer une musique très personnelle, mais immédiatement familière, à la fois intime et festive, raffinée et accessible. Bond est juste impressionnant !
Au programme de Bond, onze compositions signées pour moitié par Duret et Sauzereau, plus un titre de Rouayroux. Les morceaux, plutôt courts, sont construits comme des chansons finement ciselées (« Travers »), des ritournelles (« Barely Spreng ») ou des boucles minimalistes (« Minuscule »), un peu dans un esprit musique de chambre (« Entrer sortir »). Les mélodies plutôt douces (« La maison préfabriquée ») et les airs élégants (« Fils de trader »), parfois teintés de folk (« Rozenn »), sont habilement écrits (« En attendant ») et servent de socle à des développements passionnants souvent structurés en plusieurs tableaux (« Barely Spreng ») faits de motifs intercalés (« Tout tombe »), lignes superposées (« Fils de trader »), dialogues subtils (« En attendant ») et autres alternances de contre-chants et d’unissons (« Travers »). L’interaction est le maître mot de Fur dont la sonorité reste naturelle et proche de l’acoustique, même si des effets électro donnent un caractère psychédélique à « Minuscule » ou de musique concrète à « Trouble », et des vocalises aériennes plongent « Rozenn » dans une ambiance éthérée. Côté rythmique, si Rouayroux joue évidemment un rôle primordial, Duret et Sauzereaux contribuent largement au swing qui emballe tous les morceaux, d’abord avec un phrasé toujours entrainant, mais aussi avec des ostinatos (la guitare dans « Travers », la clarinette dans « Minuscule »), des phrases de basse profondes (« La maison préfabriquée »), des traits cristallins (« Faiblesse »)… Pendant ce temps, la batterie foisonne sans jamais s’imposer (« En attendant »), souligne les propos de la clarinette et de la guitare à l’aide de splash et cliquetis adroits (« La maison préfabriquée »), de frappes légères et dansantes (« Faiblesse ») ou de balais frémissants (« Fils de trader »), sans négliger des passages puissants (« Entrer sortir ») parsemés de roulements énergiques (« Tout tombe »).
Fur réussit le tour de force de proposer une musique très personnelle, mais immédiatement familière, à la fois intime et festive, raffinée et accessible. Bond est juste impressionnant !
Le disque
Bond
Fur
Hélène Duret (cl, bcl, voc), Benjamin Sauzereau (eg) et Maxime Rouayroux (perc, d).
Budapest Music Center Records – BMC CD 339
Sortie le 26 avril 2024
Liste des morceaux
01. « La maison préfabriquée », Sauzereau (05:07).
02. « En attendant », Duret (04:19).
03. « Rozenn », Duret (04:01).
04. « Minuscule », Duret (05:26).
05. « Entrer sortir », Duret (03:57).
06. « Faiblesse », Sauzereau (03:01).
07. « Trouble », Sauzereau (03:25).
08. « Tout tombe », Rouayroux (02:43).
09. « Fils de trader », Duret (04:44).
10. « Barely Spreng », Sauzereau (05:53).
11. « Travers », Sauzereau (02:28).