Monté en 2012 par le trompettiste Rémi Gaudillat, le Possible(s) Quartet rassemble Fred Roudet, également à la trompette, Loïc Bachevillier au trombone et Laurent Vichard à la clarinette basse. Le quartette a publié Le Chant des Possibles en 2013, Orchestique en 2015 et Songs From Bowie en 2019. Gymnostrophy, dernier opus en date du Possible(s) Quartet, sort le 21 février 2025 sur le label Les ImproFreeSateurs.
Mot-valise formé à partir de « Gymnopédie » et « Epistrophy », Gymnostrophy fait donc référence à Erik Satie et Thelonious Monk. deux compositeurs qui, comme le disent les notes de la pochette, « partageaient une excentricité, un sen de l’humour, une conception du silence et de l’espace qui ont fait d’eux des personnages à la douce folie singulière ». Possible(s) Quartet reprend quatre compositions de Monk : le classique « I Mean You », enregistré pour la première fois en 1946 par Coleman Hawkins, « Teo », hommage à Teo Macero (1964 – Monk), le blues « Misterioso » (1948 – Milt Jackson and the Thelonious Monk Quintet) et la valse « Ugly Beauty » (1967 – Underground). De Satie, les quatre musiciens interprètent la « Gnossienne n° 1 » (1890) et « Danse de travers II » (1897). La « Gnossienne de minuit » est, bien entendu, un clin d’œil aux « Gnossiennes » et à « « ‘Round Midnight », LE tube de Monk (1944). Vichard propose quatre morceaux, aux titres évocateurs : « Spherik », combinaison de Sphere et Erik, les deux « Gnomienne », ou « Le présent du passé », sans doute en référence à « Reflections ». Quant à Gaudillat, il résume la bizarrerie de ces deux compositeurs dans « Douce folie »...
Dès « I Mean You », qui ouvre Gymnostrophy, Possible(s) Quartet s’affirme comme un brass band free, joueur et plein d’humour, à l’image de l’exquise combinaison des mélodies de « ‘Round Midnight » et de la première « Gnossienne », digne d’une ambiance début XXe (« Gnossienne de minuit »). Il est vrai que le quartette apporte un soin particulier à l’organisation des voix (« Le présent du passé ») et ses partitions sont d’une élégance rare (« Ugly Beauty »). L’architecture des morceaux est souvent complexe (« Douce folie ») avec des entrelacs sophistiqués (« Misterioso »), moult citations (par exemple, « I Mean You » repris dans la « Gnossienne de minuit »), des contre-chants raffinés (« Spherik ») et autres questions-réponses tirés à quatre épingles (« Danse de travers II »). Cette atmosphère de musique de chambre aux digressions croustillantes (« Gnossienne 1 ») est une constante dans Gymnostrophy (« Teo »). Et si l’interprétation des thèmes reste fidèle aux originaux, elle n’en est pas moins personnelle (« Misterioso »), ne serait ce que par l’instrumentation du quatuor. En l’absence de section rythmique piano – contrebasse – batterie ou de percussions, le quartette rivalise d’ingéniosité, en jouant sur les superpositions de voix et des formules habiles, pour maintenir une pulsation constante : contrepoints sautillants («Spherik »), riffs, pédales et ostinato frétillants (« I Mean You »), motifs pétaradants (« Douce folie »), boucles entêtantes (« Gnossienne 1 »), phrases entraînantes (« Danse de travers II »), mouvements de valse (« Le présent du passé »), lignes en pointillés (« Teo »)…
Les musiques de Satie et de Monk s’accordent à merveille, Possible(s) Quartet l’a parfaitement entendu et Gymnostrophy s’écoute ad libitum !
Mot-valise formé à partir de « Gymnopédie » et « Epistrophy », Gymnostrophy fait donc référence à Erik Satie et Thelonious Monk. deux compositeurs qui, comme le disent les notes de la pochette, « partageaient une excentricité, un sen de l’humour, une conception du silence et de l’espace qui ont fait d’eux des personnages à la douce folie singulière ». Possible(s) Quartet reprend quatre compositions de Monk : le classique « I Mean You », enregistré pour la première fois en 1946 par Coleman Hawkins, « Teo », hommage à Teo Macero (1964 – Monk), le blues « Misterioso » (1948 – Milt Jackson and the Thelonious Monk Quintet) et la valse « Ugly Beauty » (1967 – Underground). De Satie, les quatre musiciens interprètent la « Gnossienne n° 1 » (1890) et « Danse de travers II » (1897). La « Gnossienne de minuit » est, bien entendu, un clin d’œil aux « Gnossiennes » et à « « ‘Round Midnight », LE tube de Monk (1944). Vichard propose quatre morceaux, aux titres évocateurs : « Spherik », combinaison de Sphere et Erik, les deux « Gnomienne », ou « Le présent du passé », sans doute en référence à « Reflections ». Quant à Gaudillat, il résume la bizarrerie de ces deux compositeurs dans « Douce folie »...
Dès « I Mean You », qui ouvre Gymnostrophy, Possible(s) Quartet s’affirme comme un brass band free, joueur et plein d’humour, à l’image de l’exquise combinaison des mélodies de « ‘Round Midnight » et de la première « Gnossienne », digne d’une ambiance début XXe (« Gnossienne de minuit »). Il est vrai que le quartette apporte un soin particulier à l’organisation des voix (« Le présent du passé ») et ses partitions sont d’une élégance rare (« Ugly Beauty »). L’architecture des morceaux est souvent complexe (« Douce folie ») avec des entrelacs sophistiqués (« Misterioso »), moult citations (par exemple, « I Mean You » repris dans la « Gnossienne de minuit »), des contre-chants raffinés (« Spherik ») et autres questions-réponses tirés à quatre épingles (« Danse de travers II »). Cette atmosphère de musique de chambre aux digressions croustillantes (« Gnossienne 1 ») est une constante dans Gymnostrophy (« Teo »). Et si l’interprétation des thèmes reste fidèle aux originaux, elle n’en est pas moins personnelle (« Misterioso »), ne serait ce que par l’instrumentation du quatuor. En l’absence de section rythmique piano – contrebasse – batterie ou de percussions, le quartette rivalise d’ingéniosité, en jouant sur les superpositions de voix et des formules habiles, pour maintenir une pulsation constante : contrepoints sautillants («Spherik »), riffs, pédales et ostinato frétillants (« I Mean You »), motifs pétaradants (« Douce folie »), boucles entêtantes (« Gnossienne 1 »), phrases entraînantes (« Danse de travers II »), mouvements de valse (« Le présent du passé »), lignes en pointillés (« Teo »)…
Les musiques de Satie et de Monk s’accordent à merveille, Possible(s) Quartet l’a parfaitement entendu et Gymnostrophy s’écoute ad libitum !
Le disque
Gymnostrophy
Possible(s) Quartet
Rémi Gaudillat (tp), Fred Roudet (tp), Loïc Bachevillier (tb) et Laurent Vichard (bCl).
Les ImproFreeSateurs
Sortie le 21 février 2025
Liste des morceaux
01. « I Mean You », Monk (4:36).
02. « Gnossienne de minuit », Satie & Monk (2:41).
03. « Spherik », Vichard (2:52).
04. « Gnomienne 1 », Vichard (1:22).
05. « Gnossienne 1 », Satie (3:33).
06. « Danse de travers II », Satie (3:15).
07. « Teo », Monk (4:00).
08. « Le présent du passé », Vichard (2:33).
09. « Gnomienne 3 », Vichard (2:30).
10. « Misterioso », Monk (3:33).
11. « Douce folie », Gaudillat (5:48).
12. « Ugly Beauty », Monk (3:02).
