The Meridian Suite
Antonio Sanchez & Migration
CamJazz –
CAMJ 7890-2
Sortie le
10 juillet 2015
Entre le Pat Metheny Unit
Group (Kin), le trio d’Enrico
Pieranunzi (Stories) et ses
propres projets (Three Times Three), AntonioSanchez est sur tous les fronts ! Toujours chez CamJazz, le batteur publie
The Meridian Suite en compagnie de son
quartet Migration – Seamus Blake au saxophone ténor, John Escreet
aux claviers et Matt Brewer à la basse – auquel s’ajoutent deux invités :
la chanteuse Thana Alexa et le guitariste Adam Rogers.
Sanchez a composé les cinq
mouvements de The Meridian Suite sans
se préoccuper des contraintes de temps, ni de styles, mais de manière à « refléter
tout ce que je suis aujourd’hui, en tant que compositeur, artiste et être
humain ». Les moreaux durent de quatre (« Magnetic Currents ») à
vingt minutes (« Pathways Of The Mind »), se succèdent parfois sans
transition (à partir de « Channels Of Energy »), enchaînent les décors
(les interludes de « Grids And Patterns ») et mettent en musique des ambiances
qui traduisent les différents langages qu’affectionne Sanchez : « Grids
And Patterns » part d’un motif latin jazz, « Imaginary Lines » explore
la chanson, « Channels Of Energy » s’aventure dans l’électro, quant à
« Magnetic Currents » et « Patways Of The Mind », ils
relèvent de l’avant-garde, un peu dans un esprit « shorterien ». Même
si la batterie est puissante et touffue de bout en bout, The Meridian Suite s’attache avant tout au collectif, avec des unissons
efficaces entre le saxophone ténor et la voix, des lignes de basse qui
grondent, des montées en tension vigoureuses, des chorus nerveux, des échanges
denses…
The Meridian Suite propose une musique à la
fois exubérante et personnelle, le miroir d’une œuvre en pleine maturation.
Kjølvatn
Nils Økland Band
ECM – 377
0508
Sortie le
10 juillet 2015
Violiste, violoniste et
spécialiste du violon Hardanger (violon norvégien avec des cordes doublées pour
la résonnance), Nils Økland navigue entre la musique contemporaine, le
folk et le jazz. Il rejoint ECM en 2009 pour enregistrer en solo Monograph. Suivront Hommage à Ole Bull (2011), en duo avec le pianiste Sigbjørn
Apeland, dans une veine romantique, puis Lumen Drones (2015), un trio fusion, avec le guitariste Per
Steinar Lie et le batteur Ørjan Haaland.
Pour Kjølvatn, Økland joue avec son quintet : Apeland à
l’harmonium, Rolf-Erik Nylstrøm au saxophone, Mats Eilertsen à la
contrebasse et Håkon Mørch Stene aux percussions. Toutes les compositions
sont signées Økland. Le disque a été enregistré dans l’Hoff Church d’Østre
Toten : l’église donne de l’ampleur et de la majesté à a prise de son.
Økland place Kjølvatn sous le signe de la
méditation de groupe : mélopées langoureuses (« Mali »),
mélodies étirées (« Undergrunn »), atmosphères éthérées (« Fivreld »),
mouvements aériens (« Kjølvatn »), développements sombres (« Skugge »)
et solennels (« Amstel »), déroulés majestueux (« Puis »)…
Les tourneries aux accents celtes (« Drev »), médiévaux (« Drev »)
ou extrême-orientaux (« Fivreld ») du violon et de la viole s’appuient
sur une rythmique sourde, entretenue par les peaux qui grondent (« Start »)
et la contrebasse qui vrombit (« Undergrunn »), mais aussi par le
bourdon de l’harmonium (« Blå Harding ») et les effets mystérieux du
saxophone (« Kjølvatn »).
Introspective, mystique et romantique,
la musique d’Økland est une affaire sérieuse et Kjølvatn reflète à merveille la volonté de Manfred Eicher de
vouloir ouvrir les frontières entre les musiques improvisées, la musique
contemporaine et les musiques folkloriques.
Home
Anoushka Shankar
Deutsche
Grammophon – 4794785
Sortie le
10 juillet 2015
Anoushka Shankar doit bien entendu une grande partie de sa
maitrise des ragas à son père, Ravi Shankar, mais, depuis 1998 et son
premier disque, Anoushka, la joueuse
de sitar a su développer son propre univers qui mêle ragas et différents
styles de musiques occidentales : fusion dans Rise (2005), electro dans Breathing
Under Water (2007), flamenco dans Traveller
(2011)… Avec Home, Shankar
revient à la musique classique hindoustanie.
Home s’articule autour de deux ragas, puisés dans le
répertoire de son père : « Guru », basé sur Raga Jogeshwari (Deutsche
Gramophon – 1980) et « Celebration », construit sur « Raga Manj
Khamaj » (In Concert 1972 –
Apple Records).
« Guru » reprend
la structure classique d’un raga : exposition du cadre mélodique sur un
rythme lent (« Alaa »), montée en tension (« Jor »)
jusqu’au point culminant (« Jhala »), puis développement avec les
percussionnistes (« Gat in Rupaktal »). « Celebration »
commence par une exposition courte (« Aochar ») et part directement
dans des variations aux rythmes entraînants (« Dadra »,
« Teental »).
Sur un bourdon aigu, les
glissandos, modulations, pédales, contrepoints et autres riffs se succèdent
dans une ambiance indienne typique qui évoque, ça-et-là, la musique médiévale
occidentale.
Dans une discothèque, Home trouve sans doute davantage sa
place au rayon musiques du monde ou musique classique, qu’au rayon jazz, mais
qu’importe : gardons les oreilles curieuses !
Músicas para Churrasco – Volume 2
Seu Jorge
Emarcy –
470
Sortie le
10 juillet 2015
Acteur, musicien, chanteur,
compositeur de musiques pour la télévision et le cinéma… Seu Jorge
compte une dizaine de disques sous son nom. Músicas
para Churrasco – Volume 2 annonce la couleur dès son titre : Jorge
propose une bande-son pour le barbecue hebdomadaire…
Les dix moreaux relèvent
tous plus ou moins d’une samba-pop qui habille le rythme emblématique du Brésil
de sonorités soul des années soixante-dix (« Faixa De Contorno »),
funky vintage (« Papo Reto »), afro-beat en filigrane (« Felicidade »),
slow désuet (« Babydoll »), disco des années quatre-vingt
(« Everybody Let’s Go »)… soutenues par les chœurs des cuivres (« Na
Verdade Não Tá »), une trompette bouchée à la Miles Davis (« Tá
Em Tempo »), un vocodeur (« Ela É Bipolar »)…
Músicas para Churrasco – Volume 2 fera la joie des danseurs
et autres inconditionnels de samba.