Cross Ways
Myriam Alter
Luciano Biondini (acc), John Ruocco (cl), Michel Massot
(tuba, tb), Michel Bisceglia (p), Nic Thys (b) et Lander Gyselinck (d).
Enja – ENJ-9626 2
Sortie le 7 décembre 2015
Sortie le 7 décembre 2015
Myriam Alter a
suivi un parcours pour le moins inhabituel : cours de piano classique,
licence de psychologie, publiciste, directrice d’une école de danse… avant d’en
venir au jazz. En 1994, elle enregistre Reminiscence,
puis, en 1996, Silent Walk, deux
disques pour lesquels Alter a composé tous les morceaux et dans lesquels elle
joue du piano. En 1999 et en 2002, pour Alter
Ego et If, elle cède le piano à Kenny Werner et fait interpréter ses
compositions par un quintet. Même approche pour Where Is There (2007), mais si Joey
Baron est toujours à la batterie, Werner, lui, a laissé la place à Salvatore Bonafede. Toujours chez Enja,
Alter sort Cross Ways en décembre
2015.
Le clarinettiste John
Ruocco (présent depuis If) est
aux côtés de Luciano Biondini à
l’accordéon, Michel Massot au tuba
et au trombone, Michel Bisceglia au
piano et aux arrangements, Nic Thys
à la contrebasse et Landers Gyselinck
à la batterie. Tous les morceaux ont été composés par Alter et elle joue en
solo « No Room To Laugh », dédié à Mal Waldron.
Marquée par le tango (« No Man’s Land », « Dancing
WIth Tango »), les musiques latino (« Weird Mood ») et le
musette (« Don’t Worry »), les compositions d’Alter sont avant tout
romantiques (« Again », « Inviting You »…), et son solo –
une mélodie poétique sur des motifs de tango – reste dans une veine
sentimentale. Les arrangements de Bisceglia, d’une élégance impeccable,
reposent sur des contrepoints sophistiqués (« Back To Dance ») ou des
échanges qui relèvent de la musique de chambre (« Inviting You »). Bisceglia
et Biondini se partagent les parties lyriques, mais c’est à l’accordéon de
faire danser les morceaux, sur des motifs de contrebasse minimalistes (sauf
dans ses solos, de haute volée – « Above All ») et une batterie
légère et souple. Quant à Ruocco, il emmène sa clarinette sur les sentiers du
vingtième (« No Man’s Land »), avec des phrases profondes (« Again »)
et un jeu raffiné (« Inviting you »).
Si l’univers musical d’Alter évoque bien sûr un Astor Piazzolla romantique, il peut également
rappeler la bande originale d’un film romanesque. Cross Ways est assurément un disque classe !