Le saxophoniste Hugues
Mayot, le guitariste David Vilayleck,
son frère, le bassiste Alfred Vilayleck
et le batteur Franck Vaillant ont
formé le quartet Peemaï en 2016 au sein du Collectif Koa. La musique Peemaï
(« bonne année » en thaïlandais…) puise son inspiration dans les
musiques traditionnelles de l’Asie du sud-est et le premier disque éponyme sort
en décembre 2017 chez Shreds Records.
Côté instrumentation, le quartet invite des musiciens
asiatiques pour enrichir la palette sonore : orgue à bouche (khêne),
hautbois (pi phouthaiy), vièle (sor), xylophone (lanat), gongs (khong vong)…
sans oublier les chants. Les dix morceaux de Peemaï, composés, improvisés et arrangés par le quartet, combinent
donc les approches musicales occidentales tonales et les traditions asiatiques
pantonales.
Peemaï table sur
des mélodies séduisantes (« Piyo Piyo »), aux accents nostalgiques (« Chin Sae
»), solennels (« Anthape Inthip, Pt. 1 »), folkloriques (« Fou Thaï ») voire
pop (« Peemaï Laï Laï »). Les timbres des instruments traditionnels (« Anthape
Inthip, Pt. 1 ») et des voix – souvent aigües et légèrement nasillardes (« Piyo
Piyo ») – alliées aux ritournelles jouées par la guitare électrique et le
saxophone ténor assurent l’ambiance asiatique (« Pao Bong »), tout comme les
collages sonores qui parsèment les morceaux : brouhahas d’une rue («
Pao Bong »), grésillements d’un poste TSF (« Chin Sae »), bruits d’insectes et
discours lointain (« Lam Louang Namtha »)… Le quartet met également une bonne
dose d’humour dans sa musique : le chœur final enfantin de « Piyo
Piyo », la citation de « Stolen Moments » dans « Lam Louang
Namtha », l’incursion punk dans « Anthape Inthip 2 »… La
caractéristique la plus marquante de Peemaï,
c’est sans doute le traitement du rythme. Evidemment, les gongs, clochettes,
xylophones, tambours et autres percussions diverses foisonnent du début à la
fin dans des structures complexes (« Fou Thaï »), mais les riffs sourds de la
basse (« Lam Louang Namtha »), les lignes heurtées du ténor (« Quatre mille
îles »), les boucles de la guitare (« Quatre mille îles ») et, bien entendu, le
jeu touffu (« Saravan »), puissant (« Pao Bong »), voire violent (« Anthape
Inthip, Pt. 2 ») de la batterie mettent quasiment les mélodies au second plan.
Tour à tour jazz, funky, punk, rock, pop asiatique,
folklorique… Peemaï met en musique
des ambiances d’aujourd’hui dans des décors d’hier, avec un parfum asiatique,
une sorte d’ethno-jazz qui appelle aux voyages…
Le disque
Peemaï
Hugues Mayot [ts, kbd), David Vilayleck (g), Alfred
Vilayleck (b) et Franck Vaillant (perc), avec Odai Sengdavong (khêne, vode, sor,
pi phouthaiy), Sisengchan « Seng » Thipphavong (voc), Vilasay
Laisoulivong (sor, lanade, khongvong) et Vongdeuan Soundala (voc).
Shreds Records – 0300027
Sortie en décembre 2017
Liste des morceaux
01. « Piyo Piyo » (4:54).
02. « Peemaï Laï Laï » (3:14).
03. « Fou Thaï » (4:42).
04.
« Pao Bong » (5:13).
05. « Anthape
Inthip, Pt. 1 » (3:00).
06. « Anthape
Inthip, Pt. 2 » (2:52).
07. « Saravan » (6:52).
08. « Chin Sae » (2:32).
09. « Quatre mille îles » (6:22).
10. « Lam Louang Namtha » (7:26).
Tous les arrangements et compositions sont signés Peemaï