Le 28 mars 2018 le
bassiste Ouriel Ellert s’empare du studio de l’Ermitage pour un concert de son
trio Nowhere. Il invite l’harmoniciste Olivier Ker Ourio et la chanteuse,
flûtiste et percussionniste Cynthia Abraham, qui assure également la première
partie du concert.
Cynthia Abraham
Formée au piano et à la flûte traversière, Abraham a passé
son Diplôme d’Etudes Musicales et parachevé son apprentissage au Centre des
Musiques Didier Lockwood. Présente aussi bien aux côtés de Doc Gyneco et Matt Pokora
que Pierre de Bethmann, Mario Canonge et Christophe Wallemme, elle sort Petites
voix en 2015. C’est son projet Seule
en scène qu’elle présente au studio de l’Ermitage.
Entourée de percussions diverses, d’une flûte traversière,
de pédales loop et de deux micros, Abraham peut commencer son set. Elle
commence par chanter des motifs rythmiques qui tournent en boucle pendant qu’elle
chante (« Les petites voix »), puis, au grès des morceaux, Abraham double
sa voix – notamment dans le medley de chansons de Camille, dont elle s’est
inspirée pour son spectacle – ajoute des chœurs (« O Pato »,
traditionnel brésilien), des riffs de percussions (« Aliette »,
comptine créole), des phrases de flûte traversière (« Aliette ») et
des effets d’human beat box (« La demeure d’un ciel » de Camille)… Un
beau timbre soprano (« En rond ») et une mise en place solide permettent
à Abraham d’être particulièrement à son aise dans le répertoire brésilien (« Encontros
e Despedidas » de Milton Nascimento).
Seule en scène s’apparente
à un « one woman show » entre variété et chansons à textes.
Nowhere
Ellert forme Nowhere en 2013, avec Anthony Jambon à la guitare et MartinWangermée à la batterie. Le premier disque du trio, On My Way, sort le 2 juin 2017 chez Klarthe Records. Pour le
concert au studio de l’Ermitage, Nowhere invite Abraham et Ker Ourio.
Le programme de la soirée reprend six morceaux d’On My Way et cinq autres compositions de
Nowhere. A l’instar du disque, le trio affectionne les climats dansants (« Let’s
Dance »), dans un style rock à tendance funky (« Désert »), progressif
(« Relaxin’ ») ou africain (« Wilekaya », « Stronger
With You »), toujours mélodieux (« Seven Nights ») et groovy (« Feelings »).
Wangermée possède un jeu de batterie musclé (« Let’s Dance ») et
varié (« Feelings »), Jambon jongle entre des traits de guitar hero (« Low »)
et des accords frottés (« Martiel »), tandis qu’Ellert passe d’un riff
sourd (« Relaxin’ ») à un chorus chantant (« The Endless
Expectations »). Les vocalises d’Abraham viennent doubler la guitare ou la
basse (« Wilekaya »). Le lyrisme de Ker Ourio trouve naturellement sa
place dans ces ambiances entraînantes (« Stronger With You ») et mélodieuses
(« Low »).
Avec ses rythmes puissants et ses mélodies bien tournées, le
chemin tracé par Nowhere ne mène pas nulle part, mais s’oriente résolument vers un jazz fusion efficace.