29 novembre 2015

Cellule - Polymorphie

Cellule
Polymorphie
Marine Pellegrini (voc), Romain Dugelay (as), Clément Edouard (as), Lucas Garnier (kbd), Damien Cluzel (b g) et Léo Dumont (d).
Grolektif Productions – GRO5219131
Sortie le 16 octobre 2015

Créé par le saxophoniste et membre de Grolektif Romain Dugelay, Polymorphie a sorti Voix, en 2012, et récidive en octobre 2015, avec Cellule.

Le sextet est composé de Marine Pellegrini à la voix, Dugelay et Clément Edouard au saxophone alto, Lucas Garnier aux claviers, Damien Cluzel à la guitare baryton et Léo Dumont à la batterie. Les neuf morceaux sont signés Dugelay. Tandis que Voix trouvait son inspiration chez Nick Cave, Cellule tourne autour de poésies et textes écrits au cours de séjours en prison  par Oscar Wilde (The Ballad of Reading Gaol), Jean Zay (Souvenirs et Solitudes), Albertine Sarrazin (Poèmes), Paul Verlaine (Sagesse) et Xavier, un détenu anonyme. Référence explicite aux geôles, unité fondamentale des organismes vivants et noyau musical autonome de base, Cellule porte d’autant mieux son nom que Polymorphie doit avoir la propriété de pouvoir changer de forme sans changer de nature, comme, par exemple, le poulpe, la spongille ou les Terminator…

Dès le premier des cinq « OW » – initiales de l’écrivain irlandais – Polymorphie annonce la couleur : l’arrière-plan synthétique (son saturé et sirène), le chœur hypnotique des soufflants et la rythmique puissante servent de décor pour la voix qui récite le poème. Cellule ne raconte pas le périple d’un soliste, mais plutôt un voyage collectif autour des poèmes. Dans la plupart des morceaux le ton est solennel (« Jean »), voire emphatique (« Xavier »), sauf dans « OW2 », où elle se fait diaphane, lointaine, réverbérée. Le rock (presque Metal dans « Jean ») électro (« OW5 ») progressif (« Albertine ») noisy (« OW3 ») de Polymorphie puise aussi dans la musique répétitive pour les riffs (« OW1 »), la musique contemporaine pour certaines structures (« Paul ») et la musique concrète pour certains effets électro-acoustiques (« Albertine »).

Avec Cellule, Polymorphie poursuit l’aventure commencée avec Voix, aux confins de l’électro, du rock et de la poésie.