Pianiste,
compositeur, orchestrateur, arrangeur, improvisateur… Olivier Calmel poursuit
son aventure musicale depuis la fin des années quatre-vingts dix, à la croisée
de la musique contemporaine et du jazz, sans se soucier des écoles. Une bonne
occasion de partir à la découverte de ce musicien aux multiples facettes.
La musique
A
trois ans j’ai commencé le violon, mais ça n’a pas duré... L’année d’après, j’ai
suivi des leçons particulières de piano, puis, à sept ans, je suis entré au
conservatoire pour apprendre le hautbois, tout en continuant les cours piano en
parallèle. Vers douze ans j’ai commencé à vouloir composer. Quelques années
plus tard, autour de quatorze ans, j’ai eu envie de jouer avec d’autres
musiciens du répertoire de variété. La variété que j’écoutais à l’époque : Prince, Toto… Naturellement, dès qu’on
s’intéresse à Prince, on finit par écouter
James Brown, puis Maceo Parker… Et le doigt est mis dans
l’engrenage ! Parce qu’ensuite, c’est Miles
Davis électrique et tout ce qui va avec ! Je suis de cette
génération-là : Davis électrique. Avant d’écouter John Coltrane et tous les musiciens d’avant, j’ai commencé par les
disques de Davis et Marcus Miller… A
côté de cette découverte du jazz, j’ai poursuivi mon cursus en musique
classique, d’abord d’écriture au Conservatoire Darius Milhaud, puis d’orchestre
et d’improvisation au Conservatoire Wolfgang Amadeus Mozart, pour finir par un
prix et un CFEM d’orchestration au Conservatoire à Rayonnement Régional d’Aubervilliers
– La Courneuve.
Les influences
Le
début de « mon » jazz c’est Davis électrique : Keith Jarrett, Chick Corea et Herbie
Hancock, les trois ensembles qui accompagnent Davis ! Après je me suis
intéressé au jazz européen : c’est ce qu’écoutent les copains à l’époque.
Mon meilleur ami habite un appartement juste à côté de celui de Thomas Bramerie. Or, à l’époque, Thomas
joue avec les frères Belmondo. Le quintet
des frères Belmondo joue monstrueux ! Pour moi c’est saturne, je n’ai jamais
entendu ça ! Pareil pour « l’école du Label Bleu ». J’ai découvert Bojan Z, Henri Texier, Michel Portal,
Louis Sclavis, Julien Lourau… Bien sûr j’ai écouté et relevé beaucoup d’autres musiciens,
Duke Ellington, par exemple, mais aussi Astor Piazolla, EST, Bjök, Maurice
Ravel, Claude Debussy, Igor Stravinsky… mais il y en a tant !
Olivier Calmel (c) Claude Vittiglio
Cinq clés pour le jazz
Qu’est-ce
que le jazz ?
La
liberté.
Pourquoi la
passion du jazz ?
Il
nous donne l’opportunité d’être sincère et libre.
Où écouter
du jazz ?
Principalement
en concert.
Comment
découvrir le jazz ?
Aujourd’hui
il y a tellement de choses différentes qu’il y a forcément des choses qui peuvent
plaire, mais il faut les chercher. Découvrir le jazz, c’est une démarche active !
Et il faut aller écouter des concerts…
Une anecdote
autour du jazz ?
Coltrane
qui se fait siffler à l’Olympia, c’est une anecdote qui m’a marqué.
Le portrait chinois
Si j’étais
un animal, je serais un bon chat,
Si j’étais
un fruit, je serais une pêche,
Si j’étais
une boisson, je serais un Orangina
sanguine,
Si j’étais
un plat, je serais un chicken pie au
curry,
Si j’étais
une lettre, je serais M,
Si j’étais
un mot, je serais ciel,
Si j’étais
un chiffre, je serais 7,
Si j’étais
une couleur, je serais rouge,
Si j’étais
une note, je serais do dièse.
Les bonheurs et regrets musicaux
Le
concerto pour violoncelle est sans doute à ce jour ma plus belle réussite parce
qu’il synthétise très bien ma culture de jazz, de musique écrite, de musique
concertante... Et mon plus grand regret c’est que Prince soit déjà mort..
Sur l’île déserte…
Quels
disques ? Le Requiem de Giuseppe Verdi dirigé par Ricardo Mutti à La Scala.
Quels
livres ? L’étranger d’Albert Camus.
Quels
films ? Brazil.
Quelles
peintures ? Celles de Claude Monet.
Quels
loisirs ? Les jeux de société.
Les projets
Actuellement
je travaille sur une commande pour la Maitrise de Radio France : une œuvre
pour chœurs d’enfants et orchestre sur des textes de Victor Hugo. Sinon, j’ai aussi écrit pour l’Orchestre
National d’Ile de France (ONDIF) et nous jouons en juin 2017. Le Chœur Régional
Vittoria d'Ile de France m’a également passé commande d’une cantate. Elle sera
créée en février prochain, en même temps qu’une cantate de mon père. C’est un
projet magnifique sur un texte original
de Pierre-Henri Loÿs.
Côté
jazz, j’ai deux projets qui défoncent et que j’aime : Cinematics et Double
Celli. Double Celli est de la musique acoustique, alors que Cinematics relève de
la musique électrique. A la rentrée, j’enregistre avec Double Celli. J’y crois
beaucoup et c’est très important pour moi.
En
bref, je suis pleinement avec mes projets actuels, et fais exactement ce qui me
plaît…
Trois vœux…
1.
Que le jazz ne soit plus considéré comme une
musique élitiste.
2.
Que le jazz revienne sur les ondes et à la
télévision.
3.
Que mes proches soient en bonne santé.