Voilà déjà sept ans que la percussionniste Vassilena Serafimova et le pianiste Thomas Enhco se produisent en duo. Leur premier disque, Funambules, sort en avril chez DeutscheGrammophon. Certes, le label de Hanovre (fondé en 1898…) est surtout connu pour
son catalogue de musique classique, mais Funambules
est à la croisée des chemins, et Serafimova et Enhco ont une solide formation
classique, parfaite au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse
de Paris.
Le programme de Funambules
est particulièrement éclectique : Serafimova et Enhco signent quatre
morceaux, le duo joue également « Blood Pressure » de la suite Signs of Life du compositeur contemporain
américain Patrick Zimmerli, la
sonate en ré majeur pour deux pianos (K 448) de Wolfgang Amadeus Mozart, la Pavane (opus 50) de Gabriel Fauré, la sonate numéro un en
sol mineur (BWV 1001) de Johann
Sebastian Bach, « Aquarium » du Carnaval des animaux de Camille
Saint-Saëns et « Bitter Sweet Symphony » du groupe de rock The
Verve.
La sonorité douce et boisée du marimba se marie bien au son plus
cristallin du piano et son phrasé percussif vient compléter les atouts
harmoniques et mélodiques du piano. Complémentarité particulièrement flagrante
dans « Blood Pressure », écrit… pour marimba et piano. Les ambiances
de Funambules passent d’une comptine
mélodieuse (« Eclipse ») à une pièce aux accents folks (« Bitter
Sweet Symphony »), en faisant un stop par les Balkans (superbe « Dilmano
Dilbero » !) et la musique contemporaine (« Palimpseste », « Mare
a Mare »), sans oublier les arrangements cross-over des compositions de
Mozart, Fauré (plutôt joué dans le texte), Bach et Saint-Saëns. Deutsche Grammophon
oblige, ces arrangements penchent clairement vers la musique classique :
le piano joue « mainstream » classique, tandis que les contrepoints
du marimba insufflent légèreté mélodique et vivacité rythmique (« Aquarium »).
Funambules est certes construit,
marqué par la musique classique, sans beaucoup d’espaces pour des improvisations
débridées (« Dilmano Dilbero » est l’exception qui confirme la règle),
mais Serafimova et Enhco réussissent à captiver les auditeurs grâce aux textures,
inhabituelles et captivantes.