Bill Charlap
compte près d’une trentaine de disques sous son nom, avec le New York Trio – Jay Leonhart à la contrebasse et Bill Stewart à la batterie – ou en duo
avec Warren Vache, Phil Woods, Sean Smith… Il a également joué aux côtés de Gerry Mulligan, Benny Carter,
Tony Bennett, Wynton Marsalis… Son trio avec le contrebassiste Peter Washington et le batteur Kenny Washington sort son premier opus,
All Through the Night, en 1998.
Depuis, les trois hommes écument les clubs, les festivals et autres studios
d’enregistrement.
Comme la plupart du
temps avec Charlap, Notes From New-York
s’appuie sur neuf classiques du Great American Songbook : « I'll Remember
April » (Gene de Paul pour la
comédie Ride ‘Em Cowboy,
1942), « Make Me Rainbows » (John Wiliams pour le film Fitzwilly,
1967), « Not A Care In The World » (John La Touche pour la revue Banjo
Eyes, 1941), « There Is No Music » (Harry Warren pour The
Barkleys of Broadway, 1948), « A Sleepin' Bee » (Harold Arlen pour la comédie musicale House of Flowers, 1954), « Little
Rascal On A Rock » (Thad Jones
pour le disque New Life, 1976),
« Too Late Now » (Burton Lane
pour Royal Wedding, 1951),
« Tiny's Tempo » (Tiny Grimes,
1944) et « On The Sunny Side Of The Street » (Jimmy McHugh pour le spectacle International
Revue, 1930). La pochette du disque présente un portrait …. cubiste du
pianiste
Charlap a le sens de la mélodie (« There Is No
Music ») et maitrise le vocabulaire bop sur le bout des doigts
(« I’ll Remember April »). Son phrasé est entraînant (« Tiny’s
Tempo » ) et la dissociation de ses mains lui permet d’insuffler une bonne
dose de suspens dans son jeu (« A Sleepin’ Bee »). L’influence des
pianistes be-bop est incontestable, de Hank
Jones à Tommy Flanagan, en
passant par Red Garland et Duke Jordan, mais Charlap s’inspire
également de Bill Evans (« Not A
Care In The World »). Les Washington – qui ne sont pas de la même famille
– restent fidèles au couple walking – chabada (« Little Rascal On A
Rock »). La pulsation, nette et régulière, ne s’écarte pas de la ligne
mainstream (« Make Me Rainbows »). Comme dans la plupart des trios be-bop,
la structure des morceaux repose sur le thème – solos – thème avec des
interventions profondes de la contrebasse (« Too Late Now ») et des
stop-chorus vifs de la batterie (« Not A Care In The World »).
Notes From
New York
ne révolutionne pas le jazz, mais Charlap et son trio servent le be-bop avec
savoir-faire et élégance.