Raphaël
Sibertin-Blanc s’est d’abord formé à la musique classique et au violon, avant
de se tourner vers les musiques orientales et d’ajouter le kemençe à sa
palette. Directeur artistique de l’association Concertons !, enseignant à
Music’Halle, membre de l’ensemble FM de Christine
Wodraska, mais aussi d’Alambic, de Lakhdar Hanou… Sibertin-Blanc sort Labyrinthe en février 2016 avec Dadèf
Quartet.
Dadèf Quartet est constitué de Simon Charrier à la clarinette, Guillaume Gendre à la contrebasse et Carsten Weinmann à la batterie. Le répertoire repose sur neuf
morceaux composés par Sibertin-Blanc. A noter, l’élégante pochette du disque,
œuvre d’Alem Alquier.
Avec les unissons et contrepoints orientalisants du violon et de
la clarinette sur l’ostinato de la contrebasse et le drumming sautillant et
régulier de la batterie, « Nain rouge » emporte l’auditeur vers le
Moyen-Orient. « Labyrinthe », porté par des riffs rythmiques
hypnotiques, installe une ambiance folklorique, avec une ritournelle folk jouée
en boucle. Sublimée par le son aigrelet et lancinant du Kemençe, la nostalgie
de « Zephyrus Birth » est également mise en relief par les contrechants
de la clarinette, la ligne souple et chaude de la contrebasse et les frappes
légères de la batterie. « Départ » s’aventure de nouveau dans
les territoires folkloriques avec un leitmotiv dansant soutenu par un quartet
syncopé. Plus grave, « Cheminements » revient à une atmosphère
moyen-orientale portée par le violon, un chorus émouvant de la contrebasse et
un final klezmer de la clarinette. Dans « Kurdix », Sibertin-Blanc et
Charrier jouent une mélodie étirée, sur une ligne minimaliste de Gendre et les
balais guillerets de Weinmann. « Valsatraque » part sur une jolie
valse, avec une rythmique entraînante – passages en walking et batterie touffue
–, avant de laisser la place à un chorus relevé de la contrebasse.
L’introduction « vingtièmiste » de Charrier dans « Minuit au
fond des bois » laisse la place à une partition de cirque : la
batterie cliquète, le violon et la clarinette dialoguent à qui mieux mieux,
pendant que la contrebasse sort l’archet pour calmer tout le monde !
« Cinq Cinq » commence dans une veine médiévale sur des motifs
décalées du violon et de la clarinette, accentuées par les tambours et splashes
de Weinmann, mais aussi les phrases graves et fluides de Gendre.
Influencé par le Moyen-Orient, le Klezmer, la musique médiévale,
les folklores… et tout le reste, Dadèf propose une musique dépaysante, enjouée
et émouvante.