19 novembre 2016

Le Quatuor iXi et François Couturier au Théâtre 71

Le 3 novembre, dans le cadre de la résidence de Régis Huby au Théâtre 71, le Quatuor iXi invite François Couturier pour une soirée inédite : « dans le prolongement ». Outre Huby et l’altiste Guillaume Roy qui ont créé iXi en 1994, le quatuor s’appuie sur Atsushi Sakai au violoncelle et l’omniprésent Théo Ceccaldi, au violon.


Après Linéal, en 2000, et Phrasen avec Joahim Kühn, en 2005, iXi s’est associé à Sound of Choice en 2007 (Invisible Correspondance), avant de revenir à une formule en quatuor pour Cixircle (2011) et Temps Suspendus (2015). Si le duo Dominique Pifarély et Couturier a déjà croisé iXi, en revanche c’est la première fois que le pianiste est invité seul par le quatuor, le temps d’un concert (et d’un disque ?).


Le quintet entame la soirée avec « Mychkine », morceau composé par Couturier pour le Tarkovksy Quartet, avec Anja Lechner, Jean-Marc Larché et Jean-Louis Martinier. Suivent trois composition d’Huby – « New String Quintet », « G H J » et « Dans le prolongement » – et trois de Roy – un morceau sans titre (?) dans le prolongement de « Dans le prolongement », comme le souligne non sans humour Roy, « Continuo » et « Best Of Tomorrow ».



Croisements de phrases, contrepoints qui mêlent pizzicatos et rubatos, structure complexe des morceaux basée sur des mouvements aux tempos variables – andante, allegro, adagio… –, esquisses de canons, unissons dissonants… : la musique d’iXi est exigeante (« New String Quintet »). La précision millimétriques et les constructions sophistiquées relèvent sans doute davantage de l’écriture que de l’improvisation, mais avec de tels musiciens, qui sait ? Qu’ils soient sombres et mélancoliques, dans une veine romantique minimaliste (« Mychkine »), bâtis autour d’une tournerie baroque, soutenue par une basse continue (« Continuo ») ou inscrits dans la musique contemporaine du XXe («  G H J »),  les morceaux combinent passages lyriques et effets rythmiques à base de pédales, crépitements, coups d’archets, pizzicato… (« Best of Tomorrow »). 


Il y a une telle symbiose entre Le Quatuor iXi et Couturier qu’ils semblent jouer ensemble depuis toujours et il se passe beaucoup de choses dans cette musique de chambre contemporaine qu’ils jouent avec brio.


Le Quatuor iXi et François Couturier © Jérôme Prébois