Après être passé par les conservatoires de Cagnes sur mer,
puis de Nice, où il a étudié avec Robert
Persi et Pierre Bertrand, le
pianiste Adrien Brandeis s’installe
à Paris. Il monte un quintet avec Joachim
Poutaraud aux saxophones alto et soprano, Guillaume Leclerc à la basse, Philippe
Ciminato aux percussions et Ludovic
Guivach à la batterie.
Euforia, premier
opus du pianiste, sort en octobre 2017. Les huit thèmes sont signé Brandeis. Des
mélodies attrayantes (« Tamaris ») plutôt courtes (« Quatro ») et entraînantes («
Euforia »), sur des tumbaos enjoués (« La Sonrisa »), des boléros tranquilles («
Tamaris ») ou des ambiances néo-bop (« Fausse bonne humeur »), permettent au quintet
de se promener joyeusement dans l’univers des musiques latines. La sonorité
boisée des congas et les percussions de Ciminato se mêlent au drumming léger et
souple de Guivarch pour dérouler des polyrythmies dansantes (« Satao »). Entre
riffs entraînants, lignes émaillées de shuffle et contrechants adroits, Leclerc
maintient une carrure solide (« Light On »). Quand le quintet se rapproche du bop,
la section rythmique se lance dans une walking et un chabada efficaces, puis la
batterie prend des stop-chorus mainstream (« Fausse bonne humeur »). Poutaraud passe
d’un solo chaloupé (« Euforia ») ou d’envolées perçantes (« La Sonrisa ») au
saxophone alto à des développements faussement placides (« Tamaris ») et des
propos aigus (« Satao ») au soprano. Brandeis maitrise son langage latino sur
le bout des doigts : suite d’accords (« Chestnuts »), lignes arpégées («
Euforia »), jeu à l’octave (« Quatro »), mélodie de salsero (« La Sonrisa »),
ostinatos excitants (« Satao »)… Le pianiste s’aventure également dans
le trumpet style (« Fausse bonne humeur »), un néo-bop tendu (« Light On ») ou un
morceau qui marie subtilement lyrisme et dissonance, un peu à la manière de Bill Evans (« Tamaris »).
Euforia porte bien son titre : la musique de Brandeis
navigue dans les eaux sud-américaines sous un soleil bop, avec allégresse et insouciance.