09 juillet 2016

Notes from New York - Bill Charlap Trio

Bill Charlap compte près d’une trentaine de disques sous son nom, avec le New York Trio – Jay Leonhart à la contrebasse et Bill Stewart à la batterie – ou en duo avec Warren Vache, Phil Woods, Sean Smith… Il a également joué aux côtés de Gerry Mulligan, Benny Carter, Tony Bennett, Wynton Marsalis… Son trio avec le contrebassiste Peter Washington et le batteur Kenny Washington sort son premier opus, All Through the Night, en 1998. Depuis, les trois hommes écument les clubs, les festivals et autres studios d’enregistrement.

Comme la plupart du temps avec Charlap, Notes From New-York s’appuie sur neuf classiques du Great American Songbook : « I'll Remember April » (Gene de Paul pour la comédie Ride ‘Em Cowboy, 1942), « Make Me Rainbows » (John Wiliams pour le film Fitzwilly, 1967), « Not A Care In The World » (John La Touche pour la revue Banjo Eyes, 1941), « There Is No Music » (Harry Warren pour The Barkleys of Broadway, 1948), « A Sleepin' Bee » (Harold Arlen pour la comédie musicale House of Flowers, 1954), « Little Rascal On A Rock » (Thad Jones pour le disque New Life, 1976), « Too Late Now » (Burton Lane pour Royal Wedding, 1951), « Tiny's Tempo » (Tiny Grimes, 1944) et « On The Sunny Side Of The Street » (Jimmy McHugh pour le spectacle International Revue, 1930). La pochette du disque présente un portrait …. cubiste du pianiste

Charlap a le sens de la mélodie (« There Is No Music ») et maitrise le vocabulaire bop sur le bout des doigts (« I’ll Remember April »). Son phrasé est entraînant (« Tiny’s Tempo » ) et la dissociation de ses mains lui permet d’insuffler une bonne dose de suspens dans son jeu (« A Sleepin’ Bee »). L’influence des pianistes be-bop est incontestable, de Hank Jones à Tommy Flanagan, en passant par Red Garland et Duke Jordan, mais Charlap s’inspire également de Bill Evans (« Not A Care In The World »). Les Washington – qui ne sont pas de la même famille – restent fidèles au couple walking – chabada (« Little Rascal On A Rock »). La pulsation, nette et régulière, ne s’écarte pas de la ligne mainstream (« Make Me Rainbows »). Comme dans la plupart des trios be-bop, la structure des morceaux repose sur le thème – solos – thème avec des interventions profondes de la contrebasse (« Too Late Now ») et des stop-chorus vifs de la batterie (« Not A Care In The World »).

Notes From New York ne révolutionne pas le jazz, mais Charlap et son trio servent le be-bop avec savoir-faire et élégance.