18 mars 2018

Murmures – Yves Rousseau quintet


Fin 2015, Yves Rousseau forme un quintet pour jouer une musique inspirée par des poèmes de François Cheng. Il réunit la chanteuse Anne Le Goff, le clarinettiste basse Thomas Savy, le guitariste Pierrick Hardy et le percussionniste Keyvan Chemirani.

Le quintet étrenne son programme au Triton en mai 2017, puis sort un disque sur le label Abalone en mars 2018. Pour Murmures Rousseau s’entoure de deux ingénieurs du son incontournables : l’album est enregistré par Gérard de Haro au Studio La Buissonne et mixé par Philippe Teissier du Cros au Studio Boxson…

Les textes poétiques chantés (« Jusqu'à la fin ») ou déclamés (« Un jour, les pierres ») avec solennité (« Nous n'y pouvons plus rien »), les mélodies élégantes (« Pierre à encre »), les phrases veloutées (« Caresses ») et tout en maitrise de la clarinette, les boucles subtiles de la guitare (« Chaque jour de toute vie »), la pulsation discrète et entrainante (« Ce sera par un jour d'automne ») de la contrebasse et le foisonnement léger des percussions (« Un jour si je me perds en toi ») : sur disque comme en concert, la musique de Murmures, dégage une impression de raffinement. Avec ses constructions plutôt concises, ses jeux de voix sophistiqués (« Enigme »), ses dissonances délicates (« Caresses ») et son côté musique de chambre (« Chaque jour de toute vie »), pour l’instrumentation et la sonorité acoustique du quintet, Murmures évoque parfois les mélodies des compositeurs français de la fin du dix-neuvième et début du vingtième, comme « Il pleure dans mon cœur » de Gabriel Fauré, « Les chemins de l’amour » de Francis Poulenc… en moins lyrique et davantage rythmique, percussions et lignes de basse obligent. Certaines compositions se rapprochent également les chansons d’amour courtois, comme « Où rivière et fleuve ».

Rousseau met en musique les poèmes de Cheng avec délicatesse pour en révéler la substantifique moelle car «  le centre est là d’où viennent les murmures »…

Le disque

Murmures
Yves Rousseau quintet
Anne Le Goff (voc), Thomas Savy (cl b), Pierrick Hardy (g), Yves Rousseau (b) et Keyvan Chemirani (perc).
Abalone – AB032
Sortie en mars 2018

Liste des morceaux

01. « Un jour, les pierres » (6:06).
02. « Ce sera par un jour d'automne » (3:51).
03. « Nous n'y pouvons plus rien » (3:32).
04. « Caresses » (2:35).
05. « Jusqu'à la fin » (3:04).
06. « Murmures » (0:25).
07. « Où rivière et fleuve » (2:19).
08. « Un jour si je me perds en toi » (3:40).
09. « Enigme » (5:44).
10. « Chaque jour de toute vie » (5:34).
11. « Chaque jour de toute vie » (8:34).
12. « Pierre à encre » (5:18).

Tous les morceaux sont signés Rousseau sur des poèmes de Cheng.

16 mars 2018

Triopolycordes 3

Créé en 1995, le Triopolycordes est unique en son genre : harpe, mandoline et guitare, trois instruments à cordes pincées… Florentin Calvo et Jean-Marc Zvellenreuther ont d’abord été associés à Isabelle Daups, remplacée en 2008 par Sandrine Chatron.

Le Triopolycordes publie son premier disque – Volume 1 – en 2000, puis un Volume 2 en 2003, suivi, en 2017, d’In Memoriam Frédérick Martin, hommage au compositeur disparu l’année d’avant. Le quatrième opus, Volume 3, sort en janvier 2018, toujours chez La Follia Madrigal. Le trio invite la mezzo-soprano Mareike Schelenberger sur deux morceaux.

Le répertoire du disque comprend cinq pièces composées spécialement pour le trio : « Une pincée de ciel » par le compositeur grec Alexandros Markeas, « TCP 17 » de Bruno Giner, « Sixty-One Ropes Shibari » de Sylvain Kassap, et deux œuvres autour de textes écrits par José Tono Martinez : « Tres cantos a Pandora » du compositeur argentin Luis Naón et « La caja de Pandora » de Michèle Reverdy.

Avec ses ostinatos et ses motifs qui s’imbriquent et se développent en boucle, « Une pincée de ciel » rappelle ça-et-là la musique minimaliste répétitive. Les tableaux se succèdent, tantôt sautillants, tantôt sombres, sous forme de questions – réponses ou de superposition des différentes parties. Dans les « Tres cantos a Pandora », la voix typiquement lyrique et puissante de Schellenberger se mêle aux cordes. Tandis que dans les chants numérotés trois et neuf les lignes évoluent plutôt en parallèle, dans le numéro cinq, elles dialoguent pendant que Naón déclame un poème de Martinez. Avec sa pédale, ses échanges rythmiques, ses jeux de bruitages, proches de la musique concrète, et ses fulgurances, « TCP 17 » pétille. Le « Sixty-One Ropes Shibari » de Kassap, qui pourrait se traduire par « soixante et une cordes attachées », rend hommage aux instruments du Triopolycordes. D’abord minimaliste, le morceau assemble ensuite des motifs mélodiques et rythmiques. Schellenberger retrouve le trio pour « La caja de Pandora », une pièce mélodieuse qui évoque un lied, avec quelques digressions rythmiques.

Le troisième opus du Triopolycordes est résolument ancré dans la musique contemporaine, avec des différences flagrantes par rapport au jazz, même d’avant-garde : les sonorités semblent plus polies, les intonations sont généralement très droites, les développements paraissent davantage contrôlés, avec moins d’aspérités, l’architecture des morceaux prime sur l’expressivité et l’approche du rythme est souvent rectiligne, sans cette pulsation si caractéristique du jazz. Une expérience intéressante qui ouvre les oreilles à d’autres mondes sonores.

Le disque

Triopolycordes 3
Sandrine Chatron (harpe), Florentino Calvo (mandoline) et Jean-Marc Zvellenreuther (g), avec Mareike Schellenberger (voc)
La Follia Madrigal – LFM 17091
Sortie en janvier 2018

Liste des morceaux

01.  « Une pincée de ciel », Markeas (10:38).
02.  « Tres cantos a Pandora, III », Naón (3:56).                  
03.  « Tres cantos a Pandora, V », Naón (9:36).                   
04. « Tres cantos a Pandora, IX », Naón (3:47).                  
05. « TCP 17 », Giner (9:33).            
06. « Sixty-One Ropes Shibari », Kassap (10:09).
07. « La caja de Pandora », Reverdy & Martínez (10:55).

12 mars 2018

Communion – Park Jiha


D’abord formée à la flûte classique, Park Jiha s’oriente ensuite vers des instruments coréens traditionnels : le piri (hautbois) et le saenghwang (orgue à bouche). En 2007 elle forme le groupe Sum avec Jungmin Seo. Elles enregistrent deux disques : Rhythmic Space: A Pause For Breath en 2010 et Sum 2nd en 2014. Premier disque sous son nom, Communion sort en mars 2018 chez Glitterbeat Records.

Outre ses deux instruments de prédilection, Park joue également du yanggeum (tympanon). L’artiste coréenne a également fait appel à John Bell au vibraphone, Kim Oki à la clarinette basse et aux saxophones et Kang Tekhyun aux percussions. Elle signe les sept compositions.

Les trois instruments ont des sonorités complètement différentes : aigu et nasillard, le piri se rapproche du son d’un chalumeau (« Communion »), tandis que le saenghwang évoquer l’orgue de barbarie (« Throughout The Night ») et que le yanggeum, aigu et sec, fait parfois penser à un banjo (« Accumulation Of Time »). Le son cristallin du vibraphone et le timbre velouté de la clarinette basse viennent étoffer la palette sonore (« Communion »). Les mélodies de Park, le plus souvent des motifs simples joués en pointillés (« The First Time I Sat Across From You »), passent d’une atmosphère nostalgique (« The Longing Of The Yawning Divide »), voire mélancolique (« Accumulation Of Time »), à des climats méditatifs (« The Longing Of The Yawning Divide »). Des pédales (« All Souls’ Day ») et des ostinatos (« Communion ») appuient des développements en boucles qui rappellent la musique minimaliste répétitive (« Accumulation Of Time »). Après un démarrage tranquille, les morceaux montent en tension avec un foisonnement rythmique (« Sounds Heard From The Moon»), des jeux de contrastes entre les timbres (yanggeum et saxophone dans « The First Time I Sat Across From You ») et des envolées presque free (« All Souls’ Day »).

Communion, c’est une bonne dose de musique traditionnelle coréenne, une mesure de musique répétitive et un zeste d’avant-garde jazz…

Le disque

Communion
Park Jiha
Park Jiha (piri, saenghwang, yanggeum), avec John Bell (vibraphone), Kim Oki (bcl, sax) et Kang Tekhyun (perc).
Glitterbeat Records – GBCD 057
Sortie en mars 2018

Liste des morceaux

01.  « Throughout The Night » (04:56).         
02. « Accumulation Of Time » (06:38).        
03. « Communion » (06:52).
04. « Sounds Heard From The Moon» (09:05).
05. « The Longing Of The Yawning Divide » (03:15).          
06. « All Souls' Day » (09:03).           
07. « The First Time I Sat Across From You » (08:28).

Toutes les compositions sont signées Jiha.

05 mars 2018

The Path Up – Joran Cariou


Passé par les conservatoires d’Annecy et de Chambéry, puis le Centre des Musiques Didier Lockwood, Joran Cariou s’installe à Paris en 2011. The Path Up est le premier disque sous son nom, publié chez Unit Records en novembre 2017.

Le pianiste et claviériste (il joue également du Fender Rhodes, du Pianet et du Prophet), est entouré de Damien Varaillon à la contrebasse et Stéphane Adsuar à la batterie. Il invite également le guitariste Pierre Perchaud – directeur artistique du projet – sur trois morceaux. Les neuf compositions sont signées Cariou.

Des mélodies soignées (« La fin justifie les moyens »), une articulation main droite – main gauche souple (« Voyage onirique »), une mise en place précise (« Catharsis ») et des discours tendus (« Ambivalence ») : Cariou s’approprie Bojan Z, Brad Mehldau, Esbjörn Svensson… voire Bill Evans, pour développer un langage personnel. Varaillon est un contrebassiste mélodieux (« Mala Rueda » ) qui accompagne volontiers le piano à l’unisson (« A Hint of Casualness »), joue des motifs minimalistes (« Ambivalence »), mais aussi des lignes vives (« A Hint of Casualness »), des riffs entraînants (« Share ») et des chorus dansants (« La fin justifie les moyens »). Toujours attentif à ses comparses, Adsuar joue avec légèreté sur ses cymbales (« Way-Out »), mais sait aussi faire cliqueter ses fûts (« A Hint of Casualness ») et alterne avec subtilité luxuriance (« Share ») et sobriété (« Spirit of Our Masters »). La guitare électrique de Perchaud met une touche de rock (« Voyage onirique »), se montre volontiers lyrique (« Ambivalence ») et aérienne (« Mala Rueda » ).

Avec The Path Up, Cariou s’inscrit dans une ligne musicale moderne, marquée par le bop, à la fois mélodieuse et entraînante.

Le disque

The Path Up
Joran Cariou
Joran Cariou (p), Damien Varaillon (b) et Stéphane Adsuar (d), avec Pierre Perchaud (g).
Unit Records – UTR 4798
Sortie en novembre 2017

Liste des morceaux

01.  « Way-Out » (6:28).                    
02.  « Voyage onirique » (5:45).                    
03. « La fin justifie les moyens » (7:13).                  
04. « Catharsis » (5:42).                   
05. « Spirit of Our Masters » (4:03).            
06. « A Hint of Casualness » (6:39).             
07. « Share » (3:59).             
08. « Ambivalence » (8:16).             
09. « Mala Rueda » (6:23).               

Toutes les compositions sont signées Cariou.

Peemaï


Le saxophoniste Hugues Mayot, le guitariste David Vilayleck, son frère, le bassiste Alfred Vilayleck et le batteur Franck Vaillant ont formé le quartet Peemaï en 2016 au sein du Collectif Koa. La musique Peemaï (« bonne année » en thaïlandais…) puise son inspiration dans les musiques traditionnelles de l’Asie du sud-est et le premier disque éponyme sort en décembre 2017 chez Shreds Records.

Côté instrumentation, le quartet invite des musiciens asiatiques pour enrichir la palette sonore : orgue à bouche (khêne), hautbois (pi phouthaiy), vièle (sor), xylophone (lanat), gongs (khong vong)… sans oublier les chants. Les dix morceaux de Peemaï, composés, improvisés et arrangés par le quartet, combinent donc les approches musicales occidentales tonales et les traditions asiatiques pantonales.

Peemaï table sur des mélodies séduisantes (« Piyo Piyo »), aux accents nostalgiques (« Chin Sae »), solennels (« Anthape Inthip, Pt. 1 »), folkloriques (« Fou Thaï ») voire pop (« Peemaï Laï Laï »). Les timbres des instruments traditionnels (« Anthape Inthip, Pt. 1 ») et des voix – souvent aigües et légèrement nasillardes (« Piyo Piyo ») – alliées aux ritournelles jouées par la guitare électrique et le saxophone ténor assurent l’ambiance asiatique (« Pao Bong »), tout comme les collages sonores qui parsèment les morceaux : brouhahas d’une rue (« Pao Bong »), grésillements d’un poste TSF (« Chin Sae »), bruits d’insectes et discours lointain (« Lam Louang Namtha »)… Le quartet met également une bonne dose d’humour dans sa musique : le chœur final enfantin de « Piyo Piyo », la citation de « Stolen Moments » dans « Lam Louang Namtha », l’incursion punk dans « Anthape Inthip 2 »… La caractéristique la plus marquante de Peemaï, c’est sans doute le traitement du rythme. Evidemment, les gongs, clochettes, xylophones, tambours et autres percussions diverses foisonnent du début à la fin dans des structures complexes (« Fou Thaï »), mais les riffs sourds de la basse (« Lam Louang Namtha »), les lignes heurtées du ténor (« Quatre mille îles »), les boucles de la guitare (« Quatre mille îles ») et, bien entendu, le jeu touffu (« Saravan »), puissant (« Pao Bong »), voire violent (« Anthape Inthip, Pt. 2 ») de la batterie mettent quasiment les mélodies au second plan.

Tour à tour jazz, funky, punk, rock, pop asiatique, folklorique… Peemaï met en musique des ambiances d’aujourd’hui dans des décors d’hier, avec un parfum asiatique, une sorte d’ethno-jazz qui appelle aux voyages…

Le disque

Peemaï
Hugues Mayot [ts, kbd), David Vilayleck (g), Alfred Vilayleck (b) et Franck Vaillant (perc), avec Odai Sengdavong (khêne, vode, sor, pi phouthaiy), Sisengchan « Seng » Thipphavong (voc), Vilasay Laisoulivong (sor, lanade, khongvong) et Vongdeuan Soundala (voc).
Shreds Records – 0300027
Sortie en décembre 2017

Liste des morceaux

01. « Piyo Piyo » (4:54).
02. « Peemaï Laï Laï » (3:14).
03. « Fou Thaï » (4:42).
04. « Pao Bong » (5:13).
05. « Anthape Inthip, Pt. 1 » (3:00).
06. « Anthape Inthip, Pt. 2 » (2:52).
07. « Saravan » (6:52).
08.   « Chin Sae » (2:32).
09. « Quatre mille îles » (6:22).
10. « Lam Louang Namtha » (7:26).

Tous les arrangements et compositions sont signés Peemaï

Labyrinthe – Manu Carré


Quatrième opus de la discographie du saxophoniste Manu Carré, après Réconciliabulle, Afrojazzimuts et Go!, Labyrinthe sort en décembre 2017 chez ACM. Carré joue avec ses comparses depuis plus d’une dizaine d’années : Aurélien Miguel à la guitare, Florian Verdier aux claviers, Nicolas Luchi à la basse et Max Miguel à la batterie (remplacé sur deux morceaux par Félix Joveniaux).

Carré signe les huit thèmes, dont trois co-écrits avec Miguel. Le graphiste niçois Marc Giacomoni s’est chargé de la pochette de Labyrinthe : huit cartes postales dans la mouvance lomographique (dont plusieurs autour du Centre Georges Pompidou) illustrent les compositions. Chaque titre est décrit par un jeu de mots : « Rain Id » parce que L’eau rage, « Honfleur » devient Satie l’assène, « Spritz » n’est qu’Une mesure de si et une de là, « Bax » pour Une basse un sax, « Le chat feule » car le Cri au lait…

Des thèmes-riffs énergiques (« Le chat feule »), des motifs de basse funky (« Vendredi 27.4 ») et sourds (« Bax »), une batterie puissante et régulière (« Labyrinthe »), des claviers aériens (« Zen ») ou jazz-rock (« Le chat feule »), une guitare qui slappe (« Spritz ») et sature (« Honfleur »), et un saxophoniste shouter (« Rain Id »), aux développements nerveux dans un style fusion (« Labyrinthe ») : le Manu Carré Electric 5 propose une musique dynamique qui bouge !

Dans la lignée de Go !, Labyrinthe embrasse le funk et le rock à pleines notes…

Le disque

Labyrinthe
Manu Carré Electric
Manu Carré (g), Aurélien Miguel (g), Florian Verdier (kbd), Nicolas Luchi (b) et Max Miguel ou Félix Joveniaux (d).
ACM – ACM80
Sortie en décembre 2017

Liste des morceaux

01.  « Rain Id » (8:22).                 
02.  « Vendredi 27.4 » (8:51).                 
03.  « Labyrinthe », Carré & Miguel (6:26).                   
04. « Honfleur » (7:18).              
05. « Spritz », Carré & Miguel (6:01).               
06. « Bax » (3:06).           
07. « Le chat feule » (7:05).                   
08. « Zen », Carré & Miguel (9:05).                  

Toutes les compositions sont signées Carré, sauf indication contraire.


A la découverte d’Isabelle Olivier


Jazz, musique celtique, théâtre, cinéma, poésie, enseignement… la harpiste Isabelle Olivier est présente sur tous les fronts ! En 2017 elle a sorti In Between, son neuvième disque en leader, une raison de plus de partir à la découverte d’une artiste singulière…


La musique

J’ai choisi la harpe en voyant Les Aristochats de Walt Disney… Ensuite, j’ai commencé par la musique celtique, avant de passer à la musique classique, pour ensuite bifurquer vers la pop, m’orienter vers la musique contemporaine, puis le jazz et la musique ouverte. En fait j’ai découvert le jazz grâce à ma famille et à sa discothèque très variée : de Sydney Bechet à Charles Mingus, en passant par Ella Fitzgerald, Count Basie… Et c’est Miles Davis, Gil Evans, Fitzgerald, Louis Armstrong, Peter Erskine, Louis Sclavis… qui m’ont aussi influencé.



Cinq clés pour le jazz

Qu’est-ce que le jazz ? Une musique vivante !

Pourquoi la passion du jazz ? Le jazz est un mouvement permanent…

Où écouter du jazz ? Partout et à toute heure… Quand vous en avez envie !

Comment découvrir le jazz ? Aller en voir, c’est le mieux.

Une anecdote autour du jazz ? Un directeur de festival m’a déclaré : femme et harpiste, vous cumulez deux handicaps lourds !


Le portrait chinois

Si j’étais un animal, je serais un chat,
Si j’étais une fleur, je serais un tournesol,
Si j’étais un fruit, je serais une framboise,
Si j’étais une boisson, je serais du thé,
Si j’étais un plat, je serais des pâtes à la truffe blanche,
Si j’étais une lettre, je serais A,
Si j’étais un mot, je serais Amour,
Si j’étais un chiffre, je serais 2,
Si j’étais une couleur, je serais bleue,
Si j’étais une note, je serais La,


Les bonheurs et regrets musicaux

Mon bonheur musical du moment est le disque qui vient de sortir ! Et mon regret est celui que je n’ai pas enregistré…


  
Sur l’île déserte…

Quels disques ? Kind of Blue, The Individualism of Gil Evans, The Very Best of Ella Fitzgerald & Louis Armstrong, The Best of Frank Sinatra

Quels livres ?  Océan mer d’Alessandro Baricco, Kafka sur le rivage d’Haruki Murakami et Sonnets de William Shakespeare.

Quels films ? Les Aristochats et Mes meilleurs copains.

Quelles peintures ? La Danse d’Henri Matisse, Rooms by the Sea d’Edward Hopper et Nuit étoilée de Vincent Van Gogh.

Quels loisirs ? Nage, marche et lecture.


Les projets

Continuer la route de la musique…


Trois vœux…

1. Etre vivante.

2. Etre musicienne.

3. Voyager.


02 mars 2018

Sand Woman – Henri Texier


Pour fêter les quarante ans du label JMS et les trente-cinq ans de partenariat entre le Palais des Congrès de Mans et le festival Europajazz, les protagonistes se retrouvent le 25 avril 2017 pour une soirée anniversaire autour de trois artistes-phare du label : le regretté Didier Lockwood (qui a joué à l’Europajazz en octobre 1981…), Jean-Yves Lacombe avec le groupe vocal TSF et Henri Texier.

En 1975, Jean-Marie Salhani fonde Eurodisc, bientôt rebaptisé JMS, et construit un catalogue impressionnant qui va de Lockwood à Texier en passant par Martial Solal, Louis Sclavis, Joe Zawinul, Alan Holdsworth… Et c’est en octobre 1982 que le Palais des Congrès du Mans accueille pour la première fois l’Europajazz…

A l’occasion du concert-anniversaire de JMS, et comme il aime le faire, Texier a monté un quintet dans lequel se côtoient des compagnons de route de longue date et des nouveaux venus : au saxophone alto et aux clarinettes, Sébastien Texier, présent dans les différentes formations de son père depuis plus de vingt ans ; à la guitare, Manu Codjia, déjà membre des Strada Sextet et Red Route Quartet ; aux saxophones ténor et soprano, Vincent Lê Quang, avec qui Texier a joué récemment au sein d’un trio avec Aldo Romano ; un nouveau venu tient la batterie, Gautier Garrigue, recommandé par Codjia.

En automne 2017, le quintet enregistre Sand Woman pour Label Bleu, avec l’incontournable Philippe Teissier du Cros derrière les micros. Pour illustrer la pochette du disque, Texier a choisi « Le mouvement des marées », un collage dans les tons gris signé Jacques Prévert et tiré du recueil Fatras, qui représente une femme fantomatique - ni George, ni de sable - allongée sur une plage, par nuit de pleine lune… 

Le répertoire de Sand Woman reprend trois morceaux enregistrés pour Eurodisc – JMS : « Amir » et « Quand tout s’arrête » sont tirés d’Amir, le premier opus de Texier, enregistré en solo en 1976 ; « Les là-bas » figure sur Varech, deuxième opus du contrebassiste, toujours en solo et sorti en 1977. « Indians » est repris de l’album An Indian‘s Week, publié par Label Bleu en 1993. Quant à « Hungry Man » et « Sand Woman », il s’agit de deux nouvelles compositions.

Sand Woman est bien ancré dans l’univers musical de Texier : des belles ritournelles (« Sand Woman ») invitent à la ronde (« Indians »), portées par des riffs envoûtants (« Hungry Man »), des développements denses (« Les là-bas ») et un son de groupe intense (« Quand tout s’arrête »). Même si des touches rock (« Sand Woman ») et de free (« Indians ») se glissent ça-et-là, Sand Woman s’aventure plutôt dans les territoires néo hard bop (« Amir ») et blues (« Hungry Man »).

Texier aime associer deux soufflants dans ses formations : Sébastien, bien sûr, mais souvent accompagné de François Corneloup, Francesco Bearzatti, Glenn Ferris, Georgy Kornazov… ou Lê Quang. Redoutable improvisateur, le saxophoniste se joue des techniques étendues avec une facilité déconcertante (« Amir »), s’envole volontiers vers des cieux free (« Sand Woman »), mais connaît également son abécédaire bop sur le bout des doigts (« Les là-bas »). Sébastien Texier est égal à lui-même et nage dans la musique du contrebassiste comme un poisson dans l’eau : sonorité profonde et ouatée (« Amir »), bilingue hard bop (« Amir ») et blues (« Hungry Man »), tantôt agile et bondissant (« Les là-bas »), tantôt majestueux (« Quand tout s’arrête »)… La guitare électrique métallique (« Les là-bas ») ou aérienne (« Amir ») de Codjia apporte des couleurs rocks (« Sand Woman »). « Hungry Man » est taillé sur mesure pour les lignes bluesy, distorsions, échos et autres saturations de la guitare. Avec Garrigue, Texier a trouvé un nouveau batteur à la fois physique et subtil, attaché à la pulsation et musical : aussi à l’aise avec un chabada régulier (« Amir »), qu’avec un jeu touffu (« Sand Woman »), des frappes sur les cymbales ponctuées de rim shot (« Hungry Man ») ou des roulements de tambours tribals (« Les là-bas »). Comme à son habitude Texier soutient son quintet avec des walking dynamiques (« Amir »), des riffs bluesy entraînants (« Hungry Man »), des ostinatos puissants (« Indians »)… et ses chorus racontent toujours des histoires formidables (« Quand tout s’arrête »).

« Les musiciens de jazz n’ont jamais la certitude d’en avoir fini avec une exploration », écrit Texier. En inlassable conteur de sons, il le prouve une fois de plus avec Sand Woman : toujours à l’affût d’une trouvaille, sa musique a beau être familière, elle reste une source d’inspiration inépuisable…

Le disque

Sand Woman
Henri Texier Quintet
Vincent Lê Quang (ts, ss), Sébastien Texier (as, cl b, cl), Manu Codjia (g), Henri Texier (b) et Gautier Garrigue (d).
Label Bleu – LBLC6728
Sortie 2 février 2018

Liste des morceaux

01.  « Amir » (12:05).             
02.  « Sand Woman » (10:55).                       
03.  « Hungry Man » (10:59).            
04.  « Indians » (10:01).                     
05.  « Les là-bas » (12:15).                
06.  « Quand tout s'arrête » (7:02).              

Tous les morceaux sont signés Texier.