On My Way
Nowhere
Anthony Jambon (g), Ouriel Ellert (b) et Martin Wangermée
(d).
Klarthe Records – KRJ015
Sortie le 2 juin 2017
Bassiste au parcours non conventionnel – il est charpentier avant
de devenir basiste – Ouriel Ellert s’investit
dans des projets aussi divers les uns que les autres : musique
expérimentale avec DnB XP, pop soul de Bastien
Picot, musique africaine de Mamani
Keita, rock tzigane avec Les Yeux noirs et, bien sûr, le jazz avec le Laurent Derache Trio, Le Jardin, Alex Stuart, le Youpi Quartet et
Nowhere.
Les power trio guitare – basse – batterie sont légions dans
le rock, à commencer, évidemment, par The Jimi Hendrix Experience, mais sans
oublier Cream, Motörhead, Police, Nirvana et la liste est encore longue… La
formule a également pris dans le jazz avec des groupes tels que Gateway (John Abercrombie, Dave Holland et Jack Dejohnette),
False Alarm (Allan Holdsworth, Paul Carmichael et Gary Husband), Power Tools (Bill
Frisell, Melvin Gibbs et Ronald Shannon Jackson), Trio 99 – 00 (Pat Metheny, Larry Grenadier et Bill
Stewart), Massacre (Fred Frith, Bill Laswell et Fred Maher)… parmi tant d’autres ! Nowhere part sur les traces
de ces aînés.
Ellert a formé Nowhere en 2013 avec Anthony Jambon à la guitare et Martin
Wangermée à la batterie. On My Way
est le premier disque du trio. Il sort le 2 juin chez Klarthe Records (jeune
label indépendant qui se partage entre musique classique et jazz).
Les onze thèmes d’On
My Way sont de la plume d’Ellert. Le trio alterne des morceaux enjoués et dansants
(« Seven Nights », « Desert ») et des ballades tranquilles
(« Ensemble »), voire en mode slow rock (« Where You Are »).
Electrique, mais sans véhémence, le son de Nowhere penche davantage vers un
jazz-rock intimiste que déjanté. La rythmique est solide (« Feelings »),
avec une batterie puissante et mate (« Existence »), soutenue par des
lignes de basse tantôt profondes (« Where You Are »), tantôt fluides
(« Desert »). La sonorité métallique de la guitare et celle plutôt
sourde de la rythmique produit un
contraste efficace (« Feelings »). Jambon est tour à tour aérien (« Where
You Are ») ou véloce à la manière d’un guitar hero (« Desert »),
tandis que le chorus de Wangermée dans « Existence » est imposant et
qu’Ellert prend des solos volontiers mélodieux (« Endless Expectations »).
On My Way s’inscrit
dans une tradition de jazz fusion pop rock teintée d’accents soul.