19 mai 2017

Satori - Josephine Davies

Satori
Josephine Davies
Josephine Davies (ts, ss), Dave Whitford (b) et Paul Clarvis (d)
WR4700

Sortie de la Guildhall School of Music and Drama de Londres, Josephine Davies fait partie du London Jazz Orchestra, du Pete Hurt’s Jazz Orchestra et de Collocutor, le septet de Tamar Osborn. En 2008, Davies monte le quintet JD5 (Perpective – 2010) et, en 2016, le trio Satori.

Outre les saxophones soprano et ténor de Davies, Satori est constitué de Dave Whitford à la contrebasse et Paul Clarvis à la batterie. Davies a composé les huit morceaux de Satori. La musicienne a soigneusement choisi le nom de son trio : satori est le terme bouddhiste qui désigne l’éveil spirituel… Tout un programme ! Par ailleurs elle rend hommage à George Merryweather (« The Tempest Prognosticator »), l’inventeur du baromètre à sangsues au XIXe, à Chris Potter (« Crisp Otter », jeu de mots avec une variété de malt…) et aux malheureux sportifs affectés de tics qui gênent la coordination de leurs mouvements (« The Yips »)…

L’instrumentation de Satori, sans clavier, n’est pas sans rappeler Sonny Rollins. Influence qui transparaît également dans le jeu chaloupé de Davies (« Paradoxy ») et l’espace laissé à Whitford et Clavis, notamment pour leurs solos. La rythmique est charnelle : des lignes de contrebasse enlevées («The Yips »), parsemées de shuffle (« Snakes »), qui alternent motifs minimalistes (« Insomnia ») et walking (« Paradoxy »), et une batterie dansante (« Crisp Otter »), à la frappe sèche (« Paradoxy ») et aux accents hard bop (« The Tempest Prognosticator »). Avec une sonorité veloutée au soprano, qui évoque parfois celui de Steve Lacy (« The Yips »), et un son soyeux au ténor (« Snakes »), Davies joue un free bien tempéré (« Something Small »), souvent entraînant (« Paradoxy ») et toujours subtilement tendu (« The Tempest Prognosticator »).

Dans Satori, Davis propose un néo bop teinté de free… un disque dynamique et malin !

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