15 avril 2015

Seldom

Seldom
Alessandro Lanzoni Trio
CamJazz – CAMJ 7881-2

Alessandro Lanzoni s’est d’abord illustré, entre autres, avec Roberto Gatto, Lee Konitz ou Aldo Romano avant d’enregistrer en 2013, Dark Flavour, en trio avec Matteo Bortone à la contrebasse et Enrico Morello à la batterie. Deux ans après, le pianiste récidive avec le même trio, augmenté du trompettiste Ralph Alessi et sort Seldom, toujours sur le label italien Cam Jazz.

En plus de trois duos improvisés avec Alessi, Seldom est constitué de cinq morceaux de Lanzoni et d’un thème signé Bortone.

Le trio se connaît sur le bout des notes – leurs interactions sont affranchies de tout carcan (« Tri-angle ») – et la trompette d’Alessi nage comme un poisson dans l’eau dans cette ambiance décomplexée (« Yuca »). La sonorité brillante, légèrement réverbérée, du trompettiste renforce l’impact de ses longues phrases ondoyantes (« Wine And Blood »). Dans les duos avec Lanzoni, les lignes élégantes d’Alessi se détachent sur les accords contemporains sobres du pianiste (« Horizonte »), virent au dialogue « monkien » (« Blue Tale ») ou se lancent dans des questions-réponses mélodico-rythmiques vives (« Maleta »). Une main gauche rythmique impressionnante (« Composition ») et une main droite qui alterne musique contemporaine (« Big Band »), mélodie empreinte de lyrisme (« Wine And Blood ») et swing puissant (« Yuca ») : le jeu – virtuose – de Lanzoni se caractérise par une énergie importante, des idées foisonnantes ((il y a d’ailleurs plusieurs tableaux par morceau, comme dans « Big Band ») et une écoute attentive de ses pairs (« Tri-angle »). Avec sa sonorité boisée agréable, Bortone fait chanter sa contrebasse en souplesse (« Wine And Blood ») et le quartet peut compter sur sa présence efficace (« Yuca », riff dansant de « Zapoteca »). Touffu et tendu (« Composition »), luxuriant et swinguant (« Yuca »)  ou léger et musical (« Tri-angle »), le drumming moderne de Morello complète parfaitement celui de Bortone (« Zapoteca »).


Seldom regorge d’idées et Lanzoni et son quartet réussissent le pari de les organiser avec cohérence et, surtout, un sens du rythme réjouissant.