10 juin 2017

A la découverte de Dominique Fonfrède…

Comédienne et musicienne, Dominique Fonfrède s’est illustrée dans le trio Pied de Poule et s’implique dans tout projet qui repousse les limites du conventionnel. En compagnie de la pianiste Françoise Toullec, elle vient de sortir Dramaticules : une belle occasion de partir à sa découverte…


La musique

J’ai découvert le jazz quand j’étais enfant : ma grande sœur avait des disques de Django Reinhardt, Ray Charles... Plus tard, comme comédienne, je me suis intéressée au théâtre musical, qui m’a permis de rencontrer plein de musiciens de jazz. Cela dit, j’ai toujours chanté et imité les sons que j’entendais.

En 1981 nous avons monté le trio Pied de Poule, avec Michèle Buirette à l’accordéon et Geneviève Cabannes à la contrebasse. C’est alors que je me suis plongée dans l’écriture musicale, l’improvisation, l’écriture de textes, l’utilisation de la voix d’une manière un peu expérimentale… Nous avons pas mal tourné et enregistré pendant douze ans.

Par la suite j’ai fait plein de rencontres et collaboré avec de nombreux musiciens : Annick Nozati, Bernard Vitet, Anne Ballester, François Tusques, Jean-Jacques Birgé, Carlos Zingaro, Jean-Fançois Vrod, Jean Bolcato, Alex Grillo, Mimi Lorenzini, Carol Robinson, Gérard Siracusa, François Cotinaud, Didier Petit...

Mais mes deux influences principales restent Georges Aperghis et Nozati.



Deux clés pour le jazz

Qu’est-ce que le jazz ? Le jazz permet que tous les instruments soient permis, tous les rythmes, les mélanges d’influences, les densités, les lieux d’écoute, les publics… Le jazz parle à la tête et au corps !

Comment découvrir le jazz ? Il faut être curieux et prêt à le trouver là où on ne l’attend pas forcément…


Le portrait chinois

Si j’étais un animal, je serais un doryphore parce que j’aime les pommes de terre, les tomates et les aubergines,
Si j’étais une fleur, je serais une tulipe,
Si j’étais un fruit, je serais un citron,
Si j’étais une boisson, je serais une Suze,
Si j’étais une lettre, je serais Ç,
Si j’étais un mot, je serais tube,
Si j’étais un chiffre, je serais 367… Je trouve ça beau à regarder !
Si j’étais une couleur, je serais rouge,
Si j’étais une note, je serais mi bémol,


Les bonheurs et regrets musicaux

La plupart des projets que j’ai réalisés sont des créations. Je les revendique et j’en suis fière ! Il y a de la recherche, du travail de collaboration et de grandes joies… C’est avec Pied de Poule que j’ai le plus tourné et bien « gagné ma vie ».

En revanche je regrette de ne pas avoir réussi à vendre plus de cinq fois un spectacle musical exceptionnel – et il n’y a pas que moi qui le dis ! – qui s’appelle Ce que j’aurais aimé le plus au monde.


Sur l’île déserte…

Quels disques ? Am I Blue de Ray Charles, Kulu Sé Mama de John Coltrane, Focus de Stan Getz… Que du vieux ! Je pense à eux parce que je les adore mais je ne les écoute jamais.

Quels loisirs ? Un enregistreur pour enregistrer ce qui me passe par la tête… C’est souvent très drôle mais ça disparait vite !


Les projets

Je veux développer le duo Karla Vox, avec Laurence Bouckaert au karlax et m’associer avec d’autres musiciens électroacousticiens.


Trois vœux…

1. Que les programmateurs pensent moins à la place du public… Moi j’adore, mais ça va être difficile pour mon public !

2. Que ces foutues élections présidentielles 2017 ne rendent pas la vie encore plus difficile à la culture. 

3. Que Dramaticules tourne ! Que nous soyons invitées dans les festivals en France, à Berlin, en Suisse, en Belgique, au Japon, aux US...