1986 – 2016 30 ans
Henri Texier
Michel Portal (cl, b cl, ss, bandonéon), Thomas de Pourquery
(as), Manu Codjia (g), Bojan Z (p, org), Henri Texier (b) et Edward Perraud (d)
Label Bleu – LBLC 6730
Sortie en mai 2017
Le 4 mars 2016, Label Bleu fête ses trente ans à Amiens et
donne une carte blanche au musicien qui a enregistré le plus de disques pour le
label : Henri Texier.
Pour l’occasion Texier réunit un All Star avec Michel Portal aux clarinettes,
saxophone soprano et bandonéon, Thomas
de Pourquery au saxophone alto, Manu
Codjia à la guitare, Bojan Z aux
claviers et Edward Perraud à la
batterie.
Côté programme, Texier reprend des titres tiré de ses
disques publiés par Label Bleu : « Colonel Skopje » et « Desaparecido » du double
album Izlaz – Colonel Skopje (1996), « Mucho
Calor » de Canto Negro (2011), « Don’t
Buy Ivory Anymore » d’Indian’s Week
(1993), « Barth’s Groove » co-signé avec Claude Barthélémy et tiré de Strings
Spirit (2002), « Y’a des vautours au Cambodge ?... » d’Holly Lola (2004) et « Noises »
de Paris – Batignolles (1986).
Décidément à l’aise dans n’importe quelle configuration, Perraud passe
d’un drumming débridé (« Colonel Skopje ») à un chabada de derrière
les fagots (« Barth’s Groove »). Texier mène son sextet avec des ostinatos
puissants (« Desaparecido »), des walking dansantes (« Barth’s
Groove »), des introductions chantantes (« Y’a des vautours au
Cambodge ?... »)… Toujours émouvant (« Don’t Buy Ivory Anymore »)
et moderne (« Desaparecido »), Bojan Z maintient contre vents et marées
un groove contagieux (« Noises »). Codjia dégage une énergie rock (« Mucho
Calor ») et ses phrases mélodieuses soulignent le discours de ses compères
(« Y’a des vautours au Cambodge ?... »). De Pourquery introduit
des accents de blues (« Don’t Buy Ivory Anymore ») et un free lyrique
plein d’humour (« Desaparecido »). Quant à Portal, il s’amuse autant
dans le free (« Desaparecido ») que dans la mélodie (au bandonéon
dans « Y’a des vautours au Cambodge ?... ») ou la danse (« Noises »). Des mélodies séduisantes, des rythmes enjoués, une matière sonore compacte, des unissons et des contrepoints familiers, un son de groupe unique… la musique de Texier n’a pas fini de marquer son époque.
Il fallait s’en douter, avec un tel casting, 1986 – 2016 30 ans est une parfaite réussite
et, même s’il manque ce brin de folie qui en aurait fait un disque mythique, c’est
un album qui tourne en boucle dans le lecteur…