Le 26 mai 2017, le
trompettiste Yoann Loustalot se produit au Sunset pour présenter Atrabile, nouveau disque du trio Aérophone
qui sort chez Bruit Chic.
Depuis Primavera (Elabeth
– 2007), Loustalot a sorti sept albums avec ses différents groupes : YO5 (Petit Label – 2008) et Derniers Reflets (FSNT – 2012) en
quartet, Aérophone (FSNT – 2009), Flyn’With (Bruit Chic – 2013) et Atrabile (Bruit Chic – 2017) avec le
trio Aérophone, Lucky Dog (FSNT –
2014) avec le quartet éponyme, et Pièces
en forme de flocons (Bruit Chic – 2015) en trio.
Aérophone, c’est Blaise Chevallier à la contrebasse et Frédéric Pasqua à la batterie. Pour le
projet Atrabile (« bile noire à
laquelle on attribuait autrefois la mélancolie »…), le trio invite le
tromboniste Glenn Ferris. Le concert
reprend des titres du disque, tous signés Loustalot, à l’exception de deux
morceaux entièrement improvisés (« Aspiration » et
« Inspiration »).
Le Sunset est quasiment plein. Après quelques réglages de
micro sur le trombone de Ferris, le quartet part dans une improvisation
collective et développe une ambiance mystérieuse sur fonds d’arco. Cette
atmosphère majestueuse, un brin mélancolique, se retrouve dans « Atrabile »,
« Ancient Empire » et « Doloroso » : la batterie se
fait emphatique et la contrebasse devient minimaliste, tandis que le trombone
et la trompette (ou le bugle) croisent leurs phrases dans d’élégants
contrepoints, mis en relief par leur sonorité ronde et velouté. Sur disque, les
deux improvisations, « Aspiration » et « Inspiration »,
flirtent avec un free expressionniste qui s’appuie sur des effets de souffles,
de voix, de sourdine… Avec leurs dissonances mélodieuses et leurs rythmiques
touffues, La première partie de « Spongious » et la
« Spontaneous Suite » penchent davantage du côté d’Ornette Coleman. Pourtant c’est « Sornette » qui est un hommage à Coleman. Mais ce morceau, composé le 11 juin 2015, jour de la disparition du saxophoniste, comme « Moustal » et « Pousse-pousse », s’inscrit plutôt dans une lignée hard-bop : thème énoncé à l’unisson sur une rythmique à base de walking et de chabada, souvent ultra-rapides, stop-chorus, solos véloces... Pasqua joue compact et entretient le feu du swing ! La sonorité grave et puissante, les lignes dynamiques et le jeu rythmique de Chevallier se marient parfaitement avec la batterie. Le lyrisme au parfum bluesy de Ferris et sa finesse mélodique vont comme un gant à la musique d’Aérophone. Agile et chantant, Loustalot navigue dans les eaux d’un néo bop marqué par la sensibilité de la musique classique française du début XXe.
« Spontaneous Suite » penchent davantage du côté d’Ornette Coleman. Pourtant c’est « Sornette » qui est un hommage à Coleman. Mais ce morceau, composé le 11 juin 2015, jour de la disparition du saxophoniste, comme « Moustal » et « Pousse-pousse », s’inscrit plutôt dans une lignée hard-bop : thème énoncé à l’unisson sur une rythmique à base de walking et de chabada, souvent ultra-rapides, stop-chorus, solos véloces... Pasqua joue compact et entretient le feu du swing ! La sonorité grave et puissante, les lignes dynamiques et le jeu rythmique de Chevallier se marient parfaitement avec la batterie. Le lyrisme au parfum bluesy de Ferris et sa finesse mélodique vont comme un gant à la musique d’Aérophone. Agile et chantant, Loustalot navigue dans les eaux d’un néo bop marqué par la sensibilité de la musique classique française du début XXe.
Avec Atrabile,
Loustalot poursuit opiniâtrement son chemin, fait de mélodies souvent
nostalgiques, de rythmes énergiques à tendance bop, de dissonances subtiles et de
sonorités franches.
Atrabile
Aérophone
Yoann Loustalot (tp bg), Blaise Chevallier (b) et Frédéric
Pasqua (d), avec Glenn Ferris (tb)
Bruit Chic – BC0082674
Sortie en mai 2017
Liste des morceaux
01. « Atrabile » (3:51).
02. « Spongious » (6:23).
03. « Moustal » (7:13).
04. « Sornette » (1:50).
05. « Ancient Empire » (5:05).
06. « Pousse-pousse » (4:39).
07. « Aspiration », collectif (3:38).
08. « Doloroso » (6:17).
09. « Spontaneous Suite » (7:38).
10. « Inspiration », collectif (3:28).