David Enhco présente Horizons le 31 mai au Café de la Danse.
La salle est pleine pour accueillir le troisième disque du quartet, après La horde (2013) et Layers (2014), toujours édité chez Nome, label cofondé par Enhco.
Le concert est enregistré pour Jazzlive, l’émission de Jean-Charles Doukhan.
A côté de son duo avec son frère Thomas, de son trio avec sa
mère, Caroline Casadesus, et son
frère, et de The Amazing Keystone Big Band, Enhco a également formé un quartet
en compagnie de Roberto Negro au
piano, Florent Nisse à la
contrebasse et Gautier Garrigue à la
batterie.
Horizons a été
enregistré à La Buissonne. Au répertoire, six morceaux composés par Negro ou
Enhco, deux morceaux par Nisse, un par Garrigue et deux improvisations
collectives. Le concert reprend les morceaux du disque dans le désordre, avec,
parfois, un interlude improvisé pour les enchaîner.
Sur « From The Horizon », une section rythmique
mélodramatique accueille les envolées virtuoses et lyriques de la trompette. Le
fantastique saut en parachute (39 376 mètres) de Felix Baumgartner, le 14 octobre 2012 (battu deux ans plus tard, en
toute discrétion, par Alan Eustace,
un dirigeant de Google de cinquante-sept ans…), est évoqué dans « Felix
B », morceau élégant et mélodieux, sans facilité. Sous les doigts de
Negro, la musique contemporaine fait des incursions dans « Silver
Lining », portée par une contrebasse et une batterie subtiles, et un solo
a capella raffiné de la trompette. Ambiance néo bop pour « L’inconnu et le
couple d’amoureux » : ’running bass’ et chabada véloces
accompagnent des échanges énergiques entre le piano et la trompette.
« Interspiratio » penche davantage vers un minimalisme – la ligne de
basse et les cymbales de la batterie – aux contours impressionnistes par les
dialogues entre le piano et la trompette. Une rythmique souple met en relief
« Sentinelle », d’abord exposé par le piano avec tact, puis développé
collectivement à grand renfort de contrepoints et d’interactions, tout en
gardant un swing vigoureux. Après une improvisation qui fusionne musique
contemporaine et jazz, le quartet attaque « Likasi ». Enhco explique
que Negro voulait intituler son morceau « Petit Panda », mais que
Wikipedia lui a révélé que Panda est un quartier de Likasi, ville du Katanga,
au Zaïre (n’en déplaise à ceux qui préfèrent RDC) : une mélodie délicate
soulignée par les bruissements de la batterie, l’unisson velouté de la contrebasse
et la trompette dans une veine sombre. Suit une mélodie mélancolique énoncée à
l’unisson par Enhco et Garrigue, « Questions Come Next », déroulée
ensuite avec des contre-chants, puis un emballement rythmique qui débouche sur
un fourmillement mélodique tendu. En bis, le quartet joue « L’éclat
disparu », tout en douceur et mélancolie.
Le David Enhco Quartet s’inscrit dans une lignée néo bop
moderne, libérée de tous stéréotypes, et Horizons
reflète parfaitement la connivence d’un groupe qui se connait sur le bout des
doigts.
Horizons
David Enhco
David Enhco (tp), Roberto Negro (p), Florent Nisse (b) et
Gautier Garrigue (d).
Nome – Nome 008
Sortie le 31 mai 2017
Liste des morceaux
01. « Sentinelle »,
Enhco (2:26).
02. « Felix
B. », Negro (3:51).
03. « L’éclat
disparu », Garrigue (4:21).
04. « L’inconnu
et le couple d’amoureux », Negro (2:20).
05. « From
The Horizon », Enhco (4:26).
06. « Interlude
I », collectif (1:48).
07. « Interspiratio »,
Nisse (5:16).
08. « Interlude
II », collectif (1:30).
09. « Likasi »,
Negro (5:09).
10. « Silver
Lining », Enhco (3:11).
11. « Questions
Come Next », Nisse (10:22).