16 septembre 2018

Boggamasta - Flat Earth Society & David Bové


Voilà trente ans que les soufflants déjantés et la rythmique fantasque de Flat Earth Society écument les scènes du monde avec ou sans invités venus d’horizons hétéroclites. Peter Vermeersch et ses plus ou moins quinze musiciens comptent une quinzaine de disques à leur actif… dont 13 (2013) et Terms of Embarrassment (2016) chez Igloo Records. Le dernier né, Boggamasta, est sorti en octobre 2017, suivi d’une version « dubisée » par Vermeersch et publiée en mai 2018.

Le guitariste et chanteur David Bovée, ami de FES depuis le début des années 2000, est l’invité d’honneur de Boggamasta. Vermeersch et Bovée se partagent d’ailleurs les dix titres. Boggamasta commence avec (« The Rule of The Mule »), qui imite un réveil plutôt burlesque : stridences de la guitare, auxquelles répond un chœur énergique sur des bruits de natures, le chant du coq, un discours déformé et lointain… Ensuite, la musique décolle et, en dehors de « Coisi Miniti », une ronde folk aux parfums de balade western, tous les morceaux sont survoltés. Dans Boggamasta, la guitare complète la palette sonore du Flat Earth Society : envolées de guitar hero (« Sing Hallelujah »), phrases planantes (« Slave »),  traits rocks (« Boggamasta »)… La voix, passée au vocodeur, accompagne quasiment tous les morceaux et renforce le côté underground (« The Prince of All »), avec un petit côté vintage (« From Darkness To Light »), sans oublier l’humour (« Confiscated Song »). Quant à la rythmique, elle navigue entre rock underground (« Sing Hallelujah ») ou noisy (« The Prince of All »), soul (« boggamasta »), dance floor (« Da Beava »), groove (« Slave »), mais toujours placée sous le signe du funk (« Confiscated Song »). Fidèle à sa réputation, l’orchestre joue frénétique (« From Darkness To Light »), grouille dans un esprit swing foutraque (« Sing Hallelujah »), s’ébat sur des arrangements à la Henry Mancini (« Da Beava »), foisonne dans une ambiance cirque (« The Prince of All »), bouffonne dans une atmosphère tibétaine (« Slave »)… enfin, il s’amuse quoi !

Flat Eearth Society envoie valdinguer les sons et les rythmes dans tous les sens : jazz, rock, funk, soul… Un véritable orchestre Dada !