Né en Côte d’Ivoire, passé par le conservatoire de Bordeaux,
puis le CNSMDP, sept albums en leader et fondateur de Gaya Music Production, le
parcours de Samy Thiébault est
exemplaire ! Fasciné par les musiques des Caraïbes, le saxophoniste sort
ses Caribbean Stories en septembre
2018.
Thiébault est accompagné d’Hugo Lippi (Fabien Mary Quartet, Florent Nicolescu, Alain
Jean-Marie…) aux guitares, Felipe
Cabrera (Gonzalo Rubalcaba, Eddy Palmieri, Omar Sosa, Harold Lopez Nussa…) à
la contrebasse, Inor Sotolongo
(Sosa, Roberto Fonseca, Michel Camilo, Patrice Caratini…) aux percussions et Arnaud Dolmen (Mario Canonge, Jacques
Schwarz-Bart, Hervé Samb, Gégory Privat…) à la batterie. Le trombone de Fidel Fourneyron (ONJ, Umlaut Big Band,
Wite Desert Orchestra, Animal…) et la guitare de Ralph Lavital (Sonny Troupé, Cyrille Aimée, Anthony Jambon…) viennent
renforcer le quintet sur quelques titres. Le répertoire marie cinq compositions
de Thiébault, un air traditionnel vénézuélien (« Pajarillo verde »),
une adaptation du « Limonero » de Marta Topferova, « Let Freedom Reign » du musicien rasta Count Ossie, « Presagio » de
l’artiste vénézuélien Enrique Hidalgo
et « Aïda », de la musicienne cubaine Marta Valdes.
La musique de Caribbean
Stories pétille ! Belle mélodie aux accents nostalgiques, « Santeria »
décolle portée par une batterie et des percussions rapides, vives et entraînantes,
tandis que saxophone ténor et guitare superposent subtilement leurs voix. Une
élégance très « Getzienne », marquée par un semblant de nonchalance,
des lignes sinueuses et une mise en place précise, anime « Poesia sin fin ».
Sur un riff délicat de la guitare et de la contrebasse, le ténor expose «
Les mangeurs d’étoiles » en contre-chant, avant de se lancer dans un
développement légato véloce. La rythmique souple et les contrepoints ingénieux
du trombone et du saxophone magnifient « Calypsotopia ». La Perle du Nord est
évoquée sous la forme d’une balade mélancolique : « Tanger la negra ».
Entre meringue et salsa, avec une clave dynamique, « Puerto Rican Folk
Song » invite à la danse, encouragé par les « Ah ! Ouai ! »
du chœur… Une mélodie caverneuse, une rythmique minimaliste et un déroulé placide
plantent le décor de « Let Freedom Reign ». Dans une ambiance
dansante, exacerbée par la pulsation énergique de la section rythmique, les lignes
ondulées du ténor emmènent le « Presagio » sur un chemin animé !
Prise sur un tempo rapide, la jolie
valse « Pajarillo verde » permet à Lippi et Thiébault de laisser aller
leur inspiration. L’album se conclut sur « Aïda », un bolero
décontracté dans lequel Thiébault et Lippi se renvoient la balle.
Avec ses Caribbean
Stories, Thiébault propose aux auditeurs une croisière caribéenne grisante,
aux rythmes des îles…