16 septembre 2018

Caribbean Stories - Samy Thiébault


Né en Côte d’Ivoire, passé par le conservatoire de Bordeaux, puis le CNSMDP, sept albums en leader et fondateur de Gaya Music Production, le parcours de Samy Thiébault est exemplaire ! Fasciné par les musiques des Caraïbes, le saxophoniste sort ses Caribbean Stories en septembre 2018.

Thiébault est accompagné d’Hugo Lippi (Fabien Mary Quartet, Florent Nicolescu, Alain Jean-Marie…) aux guitares, Felipe Cabrera (Gonzalo Rubalcaba, Eddy Palmieri, Omar Sosa, Harold Lopez Nussa…) à la contrebasse, Inor Sotolongo (Sosa, Roberto Fonseca, Michel Camilo, Patrice Caratini…) aux percussions et Arnaud Dolmen (Mario Canonge, Jacques Schwarz-Bart, Hervé Samb, Gégory Privat…) à la batterie. Le trombone de Fidel Fourneyron (ONJ, Umlaut Big Band, Wite Desert Orchestra, Animal…) et la guitare de Ralph Lavital (Sonny Troupé, Cyrille Aimée, Anthony Jambon…) viennent renforcer le quintet sur quelques titres. Le répertoire marie cinq compositions de Thiébault, un air traditionnel vénézuélien (« Pajarillo verde »), une adaptation du « Limonero » de Marta Topferova, « Let Freedom Reign » du musicien rasta Count Ossie, « Presagio » de l’artiste vénézuélien Enrique Hidalgo et « Aïda », de la musicienne cubaine Marta Valdes.

La musique de Caribbean Stories pétille ! Belle mélodie aux accents nostalgiques, « Santeria » décolle portée par une batterie et des percussions rapides, vives et entraînantes, tandis que saxophone ténor et guitare superposent subtilement leurs voix. Une élégance très « Getzienne », marquée par un semblant de nonchalance, des lignes sinueuses et une mise en place précise, anime « Poesia sin fin ». Sur un riff délicat de la guitare et de la contrebasse, le ténor expose «  Les mangeurs d’étoiles » en contre-chant, avant de se lancer dans un développement légato véloce. La rythmique souple et les contrepoints ingénieux du trombone et du saxophone magnifient « Calypsotopia ». La Perle du Nord est évoquée sous la forme d’une balade mélancolique : « Tanger la negra ». Entre meringue et salsa, avec une clave dynamique, « Puerto Rican Folk Song » invite à la danse, encouragé par les « Ah ! Ouai ! » du chœur… Une mélodie caverneuse, une rythmique minimaliste et un déroulé placide plantent le décor de « Let Freedom Reign ». Dans une ambiance dansante, exacerbée par la pulsation énergique de la section rythmique, les lignes ondulées du ténor emmènent le « Presagio » sur un chemin animé !  Prise sur un tempo rapide, la jolie valse « Pajarillo verde » permet à Lippi et Thiébault de laisser aller leur inspiration. L’album se conclut sur « Aïda », un bolero décontracté dans lequel Thiébault et Lippi se renvoient la balle.

Avec ses Caribbean Stories, Thiébault propose aux auditeurs une croisière caribéenne grisante, aux rythmes des îles…