23 janvier 2019

Animal – Fidel Fourneyron


Un Poco Loco, High Fidelity, ¿ Que Vola ?, l’Umlaut Big Band, Tribute to Lucienne Boyer et, bien sûr, l’ONJ : Fidel Fourneyron déborde de projets… Dans le cadre de la Jazz Fabric de l’ONJ, le tromboniste a monté le trio Animal qui sort son premier disque éponyme chez ONJ Records le 25 mai 2018.

En compagnie de Joachim Florent à la contrebasse et Sylvain Darrifourcq à la batterie, Fourneyron met en musique un bestiaire avec huit animaux éclectiques : « Singe », « Chat », « Fourmi », « Baleine », « Bison », « Coq », « Souris » et « Loup ». Le montage photographique qui illustre la pochette du disque en dit long : sous les regards d’une tribu de macaques perchés sur des murs, deux golfeurs jouent sur un terrain envahi par des crabes…

Le « Singe » bondit, porté par une rythmique qui passe de cliquetis heurtés à une ligne entraînante, sur laquelle le trombone virevolte, glissant ça-et-là quelques accents de blues. Fourneyron et sa sourdine s’immiscent dans le foisonnement véloce de Darrifourcq et Florent, puis le trio déroule « Chat » dans une ambiance joueuse. « Fourmi » évolue dans un climat africain : l’ostinato métallique étouffé style sanza, les mains sur les peaux comme un tam-tam et les bruitages cadencés du trombone. Une sirène grave, des boucles cristallines, des grincements aigus, une grosse caisse sourde, des notes tenues étirées, une alternance de sons lointains et de stridences… le chant de la « Baleine » est explicite ! Après quelques jeux rythmiques à base de motifs répétitifs et de cliquètements touffus, le trombone de Fourneyron renâcle puis « Bison » part dans une chevauchée entraînante... Des échanges en zigzags à trois, rapides et vifs, débouchent sur une running bass, un drumming luxuriant et un trombone qui pulse : c’est le « Coq » ! Nos trois mélodistes rythmiciens continuent sur leur lancée de questions-réponses malicieuses et la « Souris » gambade au grès des coups légers et variés de la batterie, des phrases animées de la contrebasse et des interventions enjouées du trombone. « Loup » se développe dans une atmosphère bluesy, avec une ligne de basse profonde, des frappes décalées sur une base régulière et un trombone mélodieux.

Fourneyron, Florent et Darrifourcq débordent de vitalité et rivalisent de répliques malicieuses : Animal est un disque d’une intelligence épatante !