29 novembre 2020

Constantine – Valentin & Théo Ceccaldi

Directeur et fondateur en 1986 de Musique et Equilibre, une école de musique associative à Orléans, Serge Ceccaldi fête ses soixante ans en 2020. Pour l’occasion, ses deux fistons, Valentin et Théo, lui ont offert un sacré cadeau : Constantine, un album dont le répertoire a été puisé dans les quelques six cent œuvres composées pour le théâtre par leur père et qui retrace l’histoire familiale depuis l’exil algérien… Le disque sort chez Brouhaha le 11 décembre.

Pour réaliser Constantine, les frères Ceccaldi ont évidemment fait appel au Grand Orchestre du Tricot, nonet du Tricollectif, dont les deux frères sont membres. Aux violon et violoncelle des rejetons Ceccaldi se joignent donc la voix de Robin Mercier, le saxophone ténor et les claviers de Quentin Biardeau, les saxophones et clarinettes de Gabriel Lemaire, les guitares de Guillaume Aknine, le piano et les claviers de Roberto Negro, et les batteries et percussions de Florian Satche et Adrien Chennebault. Mais la fête ne serait pas complète sans une pléthore d’invités : Leïla Martial, Fantazio et Abdullah Miniawy à la voix, Naïssam Jalal à la flûte traversière, Airelle Besson à la trompette, Emile Parisien au saxophone soprano, Michel Portal au bandonéon et à la clarinette basse, Yom à la clarinette et Thomas de Pourquery au chant et au saxophone alto.

L’illustration de la pochette, signée Jean Mallard, rappelle Constantine, les gorges du Rhummel et un mélange entre les ponts Sidi M’Cid et Salah Bey, dans un style naïf géométrique minimaliste. L’album s’ouvre d’ailleurs sur « Ampsaga », qui n’est autre que le nom antique du célèbre cours d’eau qui traverse la ville du vieux rocher. La culture arabe est également suggérée via « Falak falak », prénom arabe, mais aussi celui du serpent de mer des Mille et une nuits… Le titre des autres morceaux est plus énigmatique, à l’exception de « Sigognac », allusion directe au Capitane Fracasse, donc au théâtre, si cher à Ceccaldi-père...

Les motifs mélodiques simples et efficaces (« La trace du papillon ») dans l’esprit des musiques de film (« La règle du scarabée ») se développent dans des ambiances particulièrement variées qui évoquent tour à tour le monde arabe (la tournerie et les vocalises lointaines d’« Ampsaga », « Falak falak »), la musique baroque (le duo violon – violoncelle dans « Le retour des perdrix »), le rock underground (« Une bonne dose de vent », « Elle »), le klezmer (« Le retour des perdrix »), la folk (« La règle du scarabée »), la pop (« Sous les plis de l’aurore »), le tango (« Et même le ciel »), les fanfares (« Sigognac »)… Cette exubérance, juste reflet de la vitalité des Ceccaldi, est parfaitement mise en valeur par un orchestre foisonnant (« Horizon fantôme »), une utilisation adroite des voix (« Une bonne dose de vent »), des solos inventifs (« Sigognac », « La trace du papillon »), des arrangements inspirés (« La règle du scarabée ») et une section rythmique puissante (« Elle »).

Véritable mosaïque, luxuriant et bigarré, Constantine est un magnifique album souvenir musical, que tout un chacun rêverait de recevoir en cadeau d’anniversaire !

Le disque

Constantine
Théo et Valentin Ceccaldi
Robin Mercier (voc), Théo Ceccaldi (vl), Quentin Biardeau (td, kbd), Gabriel Lemaire (sax, cl), Guillaume Aknine (g), Roberto Negro (p, kbd), Valentin Ceccaldi (cello, b), Florian Satche (d, perc) et Adrien Chennebault (d, perc), avec Leïla Martial (voc), Fantazio (voc), Abdullah Miniawy (voc), Airelle Besson (tp), Naïssam Jalal (fl), Emile Parisien (ss), Michel Portal (bandonéon, bcl), Thomas de Pourquery (as, voc) et Yom (cl).
Brouhaha
Sortie le 11 décembre 2020

Liste des morceaux

01. « Ampsaga » (3:35).
02. « La règle du scarabée (4:35).
03. « Le retour des perdrix » (4:12).
04. « Une bonne dose de vent «  (4:22).
05. « Falak falak » (3:40).
06. « Sous les plis de l'aurore » (4:45).
07. « Sigognac » (5:02)
08. « La trace du papillon » (5:23).
09. « Elle » (6:40).
10. « Et même le ciel » (5:57).
11. « Horizon fantôme » (3:36).

Tous les morceaux sont signés Serge Ceccaldi.