20 novembre 2015

Les Notes de la Marée de novembre


Chaque mois, Les Notes de la Marée vous présentent les disques, livres et autres films reçus par Jazz à Bâbord.                                              

Voici des nouveautés à  découvrir au mois de novembre.                                     


Das Reale Klavier, un disque en solo du pianiste Hans Lüdemann qui sort le 1er novembre sur le label Budapest Music Center. Lüdemann a composé les neuf morceaux du disque. Si Das Reale Klavier trouve son inspiration dans la musique contemporaine à tendance lyrique, Lüdemann y ajoute des épices rythmiques et harmoniques tirés du jazz.                                     


Le saxophoniste alto Jonathan Orland publie Small Talk le 2 novembre chez Paris Jazz Underground et se produira le 11 décembre au Sunset. Orland joue en quartet avec Nelson Veras à la guitare, Yoni Zelnik à la contrebasse et Donald Kontomanou à la batterie Au programme de Small Talk : huit compositions d'Orland, plus « Falling Grace » de Steve Swallow, « Played Twice » de Thelonious Monk, « For Heaven's Sake », imortalisée par Billy Holiday et « Reysele », une chanson du poète et compositeur Mordechai Gebirtig. Small Talk est un mélange de jazz moderne dissonant, urbain... et de musique intime.

Billy Gibbons, éminent guitariste du groupe de rock barbu ZZ Top, fait paraître Perfectamundo chez Concord le 6 novembre. C'est le premier album sous son nom. Il joue avec son groupe The BFG's, consitué de Martin Guigui et Mike Flanigan aux claviers, Alex Garza et Gary Moon à la basse, et Greg Morrow à la batterie. Joe Hardy, qui a également coproduit le disque, passe d'un instrument à l'autre au grès des morceaux, tout comme Gibbons, d’ailleurs. Gibbons a composé six des onze titres du répertoire de Perfectamundo. Il interprète deux titres de Garza et reprend « Treat Her Right », le tube de Roy Head, « Got Love If You Want It » de Slim Harpo, mais aussi « Baby Please Don't Go » de Lightnin' Hopkins. Origines du leader obligent, Perfectamundo flirte davantage avec le rock qu'avec le jazz.
           
Côté ECM, trois sorties le 6 novembre : deux albums du batteur-percussionniste Thomas Stronen et un disque de la saxophoniste Mette Henriette.
                                         

Dans Time Is A Blind Guide, Stronen joue avec son nouveau quintet, en compagnie deLucy Railton au violoncelle, Akon Aase au violon, Kit Downes au piano et Ole Morten Vagan à la basse. Le quintet est également épaulé par Siv Oyunn Kjenstad et Steinar Mossige aux percussions. Toutes les compositions sont signées Stronen et Time Is A Blind Guide propose une musique élégante basée une forte présence rythmique et un habile mélange de jazz et d'accents world.
                                  


Quant à This Is Not A Miracle, c’est un disque du trio Food, qui réunit Stronen, le saxophoniste et co-leader du groupe Iain Ballamy, et le guitariste Christian Fennesz. Stronen et Ballamy sont les auteurs des onze titres.  Avec ses nombreux effets synthétiques, This Is Not A Miracle s'inspire de la musique concrète, bien sûr, mais surtout de l'électro.
                       



Mette Henriette publie un double-album sous son nom, en compagnie d'un orchestre de treize musiciens. L'instrumentation du combo est plutôt originale : en dehors de la saxophoniste en chef, d'un trombone, d'une trompette et du trio rythmique, un bandonéon, trois violons, un alto et un violoncelle viennent compléter la palette sonore. Henriette a composé la quasi-totalité des trente-cinq morceaux des deux disques, laissant trois titres au pianiste Johan Lindvall. La musique d'Henriette est sophistiquée, solennelle, minimaliste... 

Le 13 novembre, D-Stringz sort sur le label Impulse. D-Stringz réunit trois stars : Jean-Luc Ponty, Biréli Lagrène et Stanley Clarke. La formule n'est pas nouvelle pour Ponty et Clarke avaient qui avaient déjà joué et enregistré avec Al Di Meola le disque Rites of String en 1995. A côté de cinq morceaux composés par le trio figurent aussi la ballade « Too Old To Go Steady », le célèbre « Blue Train » de John Coltrane, le classique « Nuages » de Django Reinhardt et le non moins connu « Mercy, Mercy, Mercy » de Josef Zawinul. Acoustique et entrainant du début à la fin, D-Stringz s'aventure sur le terrain de jeu du jazz manouche, sans jamais oublier l'esprit du Tin Pan Alley, ni l'héritage hard-bop.




Le 16 novembre, Fresh Sound New Talent publie Lego du guitariste Michael Felberbraum. Il est entouré de Pierre de Bethman au piano, Simon Tailleux à la contrebasse et Karl Jannuska à la batterie. Felberbaum signe les neuf morceaux. A l'image de « Lego », la musique du quartet est un cocktail personnel de mélodies intimistes contemporaines et de lignes dansantes.
                                  


Cabaret Contemporain est un quintet constitué de Fabrizio Rat au piano, Giani Caserotto à la guitare, Ronan Courty et Simon Drappier à la contrebasse et Julien Loutelier à la batterie. Pour Moondog, qui sort le 21 novembre chez Subrosa, Cabaet Contemporain invite les chanteuses Linda Olah et Isabel Sorling, Cabaret Contemporain reprend, évidemment, onze morceaux de Moondog. Musique répétitive, mélodies minimalistes et contrepoints vocaux aériens : Cabaret Contemporain donne une lecture recherchée de Moondog.



Le trio de Manuel Hermia publie Austerity… And What About Rage? le 25 novembre sur le très créatif label belge Igloo. Manolo Cabras à la contrebasse et Joao Lobo à la batterie accompagnent Hermia. Le trio signe les onze morceaux du disque. Moderne et tendue, la musique d'Austerity s'acoquine avec le free…                                   




Toujours chez Igloo, et toujours le 26 novembre, le LG Jazz Collective propose son premier disque : New Feel. LG Jazz Collective est un septet qui s'est formé autour du guitariste Guillaume Vierset, avec Jean-Paul Estievenart à la trompette, Steven Delannoye au saxophone ténor, soprano et à la clarinette, Laurent Barbie au saxophone alto, Igor Gehenot au piano, Félix Zurstrassen à la contrebasse et Antoine Pierre à la batterie. Vierset a écrit la plupart des morceaux, mais le LG Jazz Collective joue aussi des compositions de Philip Catherine, Eric Legnini, Lionel Beuvens et Alain Pierre. New Feel soigne l'équilibre des timbres et les jeux entre les voix : le LG Jazz Collective sonne comme un grand orchestre. La musique est dense et vive…
                                  
Manuel Hermia et le LG Jazz Collective seront au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris pour présenter leurs disques, respectivement les 25 et 26 novembre prochains.

Pour terminer, deux ouvrages indispensables publiés par les incontournables éditions Parenthèses dans la collection Eupalinos. 




La réédition du West Coast Jazz d'Alain Tercinet, publié en 1986. Plus de trois cent pages consacrées à cette branche du jazz qui a émergé au début des années cinquante sur la côte ouest des Etats-Unis.
                                              


Dans La Nuée, l'anthropologue et expert ès-jazz Alexandre Pierrepont analyse de fond en comble l'Association for the Advancement of Creative Musicians. Ce collectif, né à Chicago au milieu des années soixante, n'a pas cessé de soutenir la musique d'avant-garde.