26 juin 2013, par Bob Hatteau
Sorties printanières chez ENJA
A défaut de rayons soleil, ENJA a inondé ce printemps d’une pluie de notes : voici six disques sortis entre mars et Juin 2013, du big band de Monika Roscher au trio de Rez Abbasi en passant par le quatuor de Reut Regev et les formations à géométrie variable deTristan Loriaut, Umberto Echo et Vana Gierig.
Failure In Wonderland – Monika Roscher Bigband
Dans le cadre de ses études au conservatoire de Munich, la guitariste et chanteuse Monika Roscher a profité d’un projet pour monter un orchestre d’une vingtaine de musiciens. Comme elle le dit, plutôt que le Monika Roscher Bigband, elle aurait préféré l’appeler « Die Kapelle der Verklärung (l’orchestre de la transfiguration) » car ce nom reflète davantage l’esprit de ce groupe qui cherche en permanence à faire évoluer sa musique.
Roscher et son orchestre jouent huit morceaux de son cru et « When I Fall In Love », le standard de Victor Young et Edward Heyman.
Dès « Failure In Wonderland », qui ouvre l’album, l’approche musicale de Roscher rappelle celle de Carla Bley : une musique orchestrale qui privilégie les mouvements d’ensemble plutôt que la mise en avant des solistes. La guitariste met l’accent sur une rythmique puissante (« Failure In Wonderland »), des chœurs de bois et cuivres touffus (« Wüste ») et des chorus soignés (la guitare dans « Future 3 », la trompette dans « Die Parade »…). Ses morceaux sont souvent des successions de tableaux (« Schnee Aus Venedig ») qui leur donnent parfois un côté musique de film (« Irrlicht », « Nacht »). Roscher ajoute des chansons – en anglais – dans un style pop rock, entre Joni Mitchell et Patti Smith (« Future3 », « Human Machines »), et des effets électro expressifs (« When I Fall In Love »). L’ensemble est vif (« Schnee Aus Venedig »), varié (« Die Parade ») et dansant (« When I Fall In Love »).
Le Monika Roscher Bigband est une fanfare à la croisée des brass band, de la pop et du rock et Lewis Carroll aurait certainement apprécié le brin de folie qui se dégage de Failure In Wonderland.
Le disque
Failure In Wonderland
Monika Roscher Bigband
Monika Roscher (g, voc), Felix Jechlinger (tp, bg), Andreas Unterreiner (tp), Matthias Lindermayr (tp), Johannes Schneider (tp), Maximilian Witmann (tp), Julian Schunter (as, fl), Jan Kiesewetter (as), Jasmin Gundermann (ts, fl), Michael Schreiber (ts, fl), Heiko Giering (bs, fl), Peter Palmer (tb), Michael Raum (tb), Max Weber (tb), Roman Sladek (b tb), Jakob Grimm (b tb), Florian Mayrhofer (tu), Josef Ressle (p), Ferdinand Roscher (b), Leonhard Kuhn (electro), Bastian Jütte (d) et Silvan Strauss (d).
ENJA – ENJ-9585
Sortie en mars 2013
Monika Roscher Bigband
Monika Roscher (g, voc), Felix Jechlinger (tp, bg), Andreas Unterreiner (tp), Matthias Lindermayr (tp), Johannes Schneider (tp), Maximilian Witmann (tp), Julian Schunter (as, fl), Jan Kiesewetter (as), Jasmin Gundermann (ts, fl), Michael Schreiber (ts, fl), Heiko Giering (bs, fl), Peter Palmer (tb), Michael Raum (tb), Max Weber (tb), Roman Sladek (b tb), Jakob Grimm (b tb), Florian Mayrhofer (tu), Josef Ressle (p), Ferdinand Roscher (b), Leonhard Kuhn (electro), Bastian Jütte (d) et Silvan Strauss (d).
ENJA – ENJ-9585
Sortie en mars 2013
Liste des morceaux
01. « Failure In Wonderland » (07:24).
02. « Future 3 » (05:26).
03. « Irrlicht » (08:21).
04. « Wüste » (10:30).
05. « Die Parade » (06:40).
06. « Human Machines » (03:23).
07. « Schnee Aus Venedig » (08:58).
08. « When I Fall In Love », Young & Heyman (09:16).
09. « Nacht » (03:35).
02. « Future 3 » (05:26).
03. « Irrlicht » (08:21).
04. « Wüste » (10:30).
05. « Die Parade » (06:40).
06. « Human Machines » (03:23).
07. « Schnee Aus Venedig » (08:58).
08. « When I Fall In Love », Young & Heyman (09:16).
09. « Nacht » (03:35).
Tous les morceaux sont de Roscher, sauf indication contraire.
Exploring The Vibe – Reut Regev
A cinq ans Reut Regev commence par apprendre le piano, puis, quelques années plus tard, elle se met au trombone qui devient rapidement son instrument de prédilection. Installée à New York avec son mari, le batteurIgal Foni, Regev joue dans des contextes très différents : le Metropolitan Klezmer, Elliott Sharp, Anthony Braxton,Butch Morris… Après This Is R*time, en 2009, Exploring The Vibe est le deuxième disque sous son nom, avec Jean-Paul Bourelly à la guitare, Mark Peterson à la basse et Foni à la batterie.
Les membres du quartet ont composé la totalité du répertoire d’Exploring The Vibe, à l’exception de « OK OJ », qui est le fruit d’une collaboration de Foni avec le saxophoniste Michaël Attias.
Exploring The Vibe tient l’auditeur en haleine pendant plus de soixante-dix minutes. Les onze morceaux ont au moins deux points communs : le funk, omniprésent, et une tension permanente.
Tendance trash (« Drama Maybe Drama »), teinté de rock progressif (« Montenegro », « OK OJ »), avec des traces de hard bop (« Madeleine Forever »), coloré de rap africain (« Great Pretender »), avec des nuances bluesy (« Raw Way »), traité en fanfare (« New Beginning »)… le funk est trituré dans tous les sens ! A l’instar du Free Form Funky Freqs de Vernon Reid, Jamaaladeen Tacuma et G. Calvin Weston et de Rainbow Shadow avec Bourelly, Reggie Washington et Patrick Dorcean, le quartet de Regev met du free dans son funk.
Quant à la tension, elle est maintenue par la densité de la musique et un suspens intense : les démarrages mystérieux (« Montenegro »), bruitistes (« Blue Llamas ») ou rythmiques (« Breaking The Silence ») changent brutalement de direction (« Raw Way »), les ambiances rebondissent au grès des interactions (« OK OJ »), les musiciens glissent des touches personnelles inattendues (kora dans « Ilha Bela », méditation « népalaise » dans « Blue Llamas », accents moyen orientaux dans « Montenegro », chant dans « New Beginning »…).
Sons d’hiver 2013 a permis d’apprécier le funk rock, les envolées de guitar hero et le chant bluesy de Bourelly. Peterson joue des lignes efficaces (« Drama Maybe Drama »), des riffs puissants (« Madeleine Forever »), des walking dansantes (Blue Llamas »), un slap entraînant (« Madeleine Forever »)… et prend des solos piquants : un jeu en double-cordes qui prend des allures orientales (« Montenegro »), des phrases aériennes à l’archet (« OK OJ ») etc. Batteur volubile qui joue volontiers avec des rythmes composés et complexes (« Montenegro »), Foni est très présent (« Breaking The Silence ») et son drumming foisonnant (« Drama Maybe Drama ») maintient le quartet sous pression. Regev est une tromboniste résolument moderne et lumineuse, dont le jeu rappelle celui d’Albert Mangelsdroff : une mise en place impeccable (« OK OJ »), un discours particulièrement expressif (alternance de passages fluides et d’effets en tous genres, « New Begginning »), des solos captivants (a capella de « Blue Llamas ») et une mobilité sonore stupéfiante (« Montenegro »).
Exploring The Vibe regorge de surprises plus excitantes les unes que les autres : Regev et ses compagnons ne se contentent pas d’explorer l’univers des vibrations, ils trouvent les bonnes !
Le disque
Exploring The Vibe
Reut Regev
Reut Regev (tb), Jean-Paul Bourelly (g), Mark Peterson (b) et Igal Foni (d).
ENJA – ENJ-9589
Sortie en mars 2013
Reut Regev
Reut Regev (tb), Jean-Paul Bourelly (g), Mark Peterson (b) et Igal Foni (d).
ENJA – ENJ-9589
Sortie en mars 2013
Liste des morceaux
01. « Drama Maybe Drama », Bourelly, Regev, Foni & Peterson (10:21).
02. « Breaking The Silence », Bourelly, Regev, Foni & Peterson (03:33).
03. « Montenegro », Regev (10:08).
04. « Ilha Bela », Bourelly, Regev, Foni & Peterson (03:50).
05. « Madeleine Forever », Foni & Regev (09:09).
06. « Blue Llamas », Regev (08:45).
07. « Hashed In », Bourelly (01:26).
08. « Great Pretender », Bourelly (06:40).
09. « OK OJ », Foni & Attias (03:20).
10. « Raw Way », Bourelly, Regev, Foni & Peterson (06:38).
11. « New Beginning », Peterson & Bourelly (08:40).
02. « Breaking The Silence », Bourelly, Regev, Foni & Peterson (03:33).
03. « Montenegro », Regev (10:08).
04. « Ilha Bela », Bourelly, Regev, Foni & Peterson (03:50).
05. « Madeleine Forever », Foni & Regev (09:09).
06. « Blue Llamas », Regev (08:45).
07. « Hashed In », Bourelly (01:26).
08. « Great Pretender », Bourelly (06:40).
09. « OK OJ », Foni & Attias (03:20).
10. « Raw Way », Bourelly, Regev, Foni & Peterson (06:38).
11. « New Beginning », Peterson & Bourelly (08:40).
Continuous Beat – Rez Abbasi Trio
Après Sumo Sumo, disque sorti en octobre 2011 avec son quartet Invocation, Abbasi revient avec Continuous Beat,en compagnie de John Hébertà la contrebasse et Satoshi Takeishi à la batterie.
Abbasi signe cinq morceaux, « Major Major » de Gary Peacock, « The Cure » deKeith Jarrett, « Off Minor » deThelonious Monk et l’hymne américain en guise de conclusion.
La musique du trio repose sur des thèmes mélodieux (« Rivalry ») et des développements sinueux (« Off Minor ») qui s’appuient sur une section rythmique puissante, avec parfois des velléités rock (« Back Skin »). Les roulements dynamiques et serrés de la batterie (« Major Major ») et les riffs appuyés (« Back Skin ») ou les lignes souples et aérées (« Divided Attention ») de la contrebasse accompagnent les volutes de la guitare. Abbasi pimente sa musique avec des phrases aux consonances indiennes (« Introduction », « The Cure »), des introductions variées (« Rivalry », « Off Minor »), des solos véloces (« Back Skin »), de l’espace pour Hébert (« iTexture ») et Takeishi (« Rivalry »)…
Continuous Best est un disque de fusion : l’héritage bop se mêle aux racines pakistanaises d’Abbasi, à la contrebasse jazz d’Hébert et à la batterie free rock de Takeishi…
Le disque
Continuous Beat
Rez Abbasi Trio
Rez Abbasi (g), John Hébert (b) et Satoshi Takeishi (d)
ENJA – ENJ-9591
Sortie en avril 2013
Rez Abbasi Trio
Rez Abbasi (g), John Hébert (b) et Satoshi Takeishi (d)
ENJA – ENJ-9591
Sortie en avril 2013
Liste des morceaux
01. « Introduction » (02:33).
02. « Divided Attention » (04:29).
03. « Major Major », Peacock (07:17).
04. « Rivalry » (07:47).
05. « iTexture » (05:52).
06. « The Cure », Jarrett (08:46).
07. « Off Minor », Monk (07:11).
08. « Back Skin » (06:00).
09. « Star Spangled Banner », Key & Smith (02:29).
02. « Divided Attention » (04:29).
03. « Major Major », Peacock (07:17).
04. « Rivalry » (07:47).
05. « iTexture » (05:52).
06. « The Cure », Jarrett (08:46).
07. « Off Minor », Monk (07:11).
08. « Back Skin » (06:00).
09. « Star Spangled Banner », Key & Smith (02:29).
Tous les morceaux sont d’Abbasi, sauf indication contraire.
Elevator Dubs – Umberto Echo
Philipp Winter, alias Umberto Echo, est un ingénieur du son et producteur qui a contribué à plus d’une centaine de disques, du batteur Jojo Mayer au duoSly & Robbie en passant par le tromboniste Josh Roseman ouAbdullah Ibrahim. En tant que musicien, Echo est un spécialiste du dub et Elevator Dubs est son quatrième album pour ENJA.
Echo est accompagné d’une pléthore de musiciens dont Mayer à la batterie et, selon les plages, Peter Apfelbaum aux saxophones etJean-Louis Matinier à l’accordéon.
Sept des onze morceaux que compte Elevator Dubs ont été composés par Echo et ses musiciens. Il reprend aussi « Surfin ‘ » d’Ernest Ranglin, « Water Get No Ennemy » de Fela Kuti, « Tomorrow Now Dub » du groupe de dub allemand The Senior Allstars et « Gong Rock Dub » du batteur de The Police, Stewart Copeland. Même s’il garde ses racines reggae, le dub d’Echo puise aussi dans l’électro et le jazz.
Tous les ingrédients du dub sont là : accords et rythmique reggae, mélodies courtes en forme de couplets, batterie sèche, rapide et mate, boucles imbriquées, effets électro etc. Essentiellement instrumentale et dansante, comme le veulent les canons du dub, la musique d’Echo incorpore aussi des éléments venus du jazz ou d’autres musiques comme une trompette bouchée à la Miles Davis (« Surfin’ »), des parties vocales entre rap (« Bonde Di Irmão ») et slam (« Tomorrow Now Dub »), des mélopées moyen-orientales (« Travels In Hyperreality »), un sax réverbéré (« Obroni Outernational »), une ambiance afrobeat à la Kuti (« Water Get No Enemy »), une marimba (« Gong Rock Dub »), des traits d’accordéon (« Tomorrow Now Dub »)…
Elevator Dubs trouvera sa place dans la plupart des dancefloor et les amateurs de nu jazz ou de ses proches cousins issus de l’électro-jazz seront sans aucun doute comblés par ce disque.
Le disque
Elevator Dubs
Umberto Echo
Umberto Echo (prgm, g, percu, kbd) avec, entre autres, JoJo Mayer (d), Peter Apfelbaum (sax), Jean-Louis Matinier (acc)...
ENJA – NIN-1910
Sortie en avril 2013
Umberto Echo
Umberto Echo (prgm, g, percu, kbd) avec, entre autres, JoJo Mayer (d), Peter Apfelbaum (sax), Jean-Louis Matinier (acc)...
ENJA – NIN-1910
Sortie en avril 2013
Liste des morceaux
01. « Surfin' », Ranglin (05:32).
02. « Bonde Di Irmão », Echo, Jesse Silva & Bani Silva (04:04).
03. « Travels In Hyperreality », Matinier (04:25).
04. « Elevator Dub », Echo & Wally Warning (03:50).
05. « Obroni Outernational », Ben Abarbanel-Wolff (05:12).
06. « Water Get No Enemy », Kuti (06:01).
07. « Tomorrow Now Dub », The Senior Allstars & Luciano (04:41).
08. « Faro Dub », Echo et l’orchestre (05:11).
09. « The Power Dub », El Witeri (06:47).
10. « Gong Rock Dub », Copeland (04:23).
11. « Roman Baths »,Barney McAll & Gian Slater (04:29).
02. « Bonde Di Irmão », Echo, Jesse Silva & Bani Silva (04:04).
03. « Travels In Hyperreality », Matinier (04:25).
04. « Elevator Dub », Echo & Wally Warning (03:50).
05. « Obroni Outernational », Ben Abarbanel-Wolff (05:12).
06. « Water Get No Enemy », Kuti (06:01).
07. « Tomorrow Now Dub », The Senior Allstars & Luciano (04:41).
08. « Faro Dub », Echo et l’orchestre (05:11).
09. « The Power Dub », El Witeri (06:47).
10. « Gong Rock Dub », Copeland (04:23).
11. « Roman Baths »,Barney McAll & Gian Slater (04:29).
Making Memories – Vana Gierig
Gierig apprend le piano en Allemagne. A douze ans, il assiste à un concert d’Oscar Peterson. C’est décidé : il sera pianiste de jazz. Encore adolescent, Gierig intègre le Berklee College of Music à Boston, puis rejoint le New England Conservatory. Installé à New York, il joue notamment avec Lena Horne et entame une collaboration au long cours avec Regina Carter. En 1999, il sort son premier disque : Small Regrets. Gierig compose également pour la télévision (Sex And The City pour HBO). Dans les années deux mille, il joue avec Eddie Gomez, Marian McPartland, Wynton Marsalis… Making Memories est le quatrième disque de Gierig.
Pour jouer ses neuf compositions, Gierig a réuni une formation à géométrie variable avec Paquito D'Rivera à la clarinette, Sean Conlyou Matthew Parrish à la basse, Marcello Pellitteri ou Gene Jackson à la batterie et Vinicius Barros aux percussions. Gieirig étoffe également sa palette sonore avec la violoniste Jane Hunt et le violoncelliste Wolfram Koessel.
Si l’ambiance prédominante du disque est le latin jazz, à l’instar du morceau-titre, limiter Making Memories à ce genre est réducteur. Gierig possède l’idiome bop sur le bout des doigts (« Texting While Driving ») et maîtrise également le vocabulaire classique (« The Spiraling Spell »). Le cocktail des trois genres donne une musique rythmée (« Looking Back »), pleine de rebondissements (« Declaration ») et empreinte de romantisme (« Morning Cadence »).
La section rythmique se montre légère, subtile et musicale, le violon et le violoncelle sont utilisés avec goût, la clarinette de D’Rivera est douce, agile et sinueuse, tandis que Gierig est un pianiste complet plein d’idées.
Dans Making Memories, Gierig construit ses souvenirs à partir d’une synthèse talentueuse de Bud Powell pour l’énergie bop, Lennie Tristano pour la sophistication du Third Stream, Dave Brubeck pour le cross-over abouti, Bill Evans pour l’élégance modale… et avec le latin jazz en toile de fonds. C’est réussi !
Le disque
Making Memories
Vana Gierig
Vana Gierig (p), Paquito D'Rivera (cl), Sean Conly (b) ou Matthew Parrish (b), Marcello Pellitteri (d) ou Gene Jackson (d) et Vinicius Barros (perc), avec Jane Hunt (v) et Wolfram Koessel (cello).
ENJA – ENJ-9597
Sortie en mai 2013
Vana Gierig
Vana Gierig (p), Paquito D'Rivera (cl), Sean Conly (b) ou Matthew Parrish (b), Marcello Pellitteri (d) ou Gene Jackson (d) et Vinicius Barros (perc), avec Jane Hunt (v) et Wolfram Koessel (cello).
ENJA – ENJ-9597
Sortie en mai 2013
Liste des morceaux
01. « Declaration » (11:52).
02. « Making Memories » (08:49).
03. « Texting While Driving » (07:42).
04. « Morning Cadence » (08:44).
05. « The Spell » (05:57).
06. « The Spiraling Spell » (06:34).
07. « Rome » (06:06).
08. « Looking Back » (05:56).
09. « Conversations » (07:34).
02. « Making Memories » (08:49).
03. « Texting While Driving » (07:42).
04. « Morning Cadence » (08:44).
05. « The Spell » (05:57).
06. « The Spiraling Spell » (06:34).
07. « Rome » (06:06).
08. « Looking Back » (05:56).
09. « Conversations » (07:34).
Tous les morceaux sont de Gierig.
Keep A Safe Distance From Elephants – Tristan Loriaut
C’est par le violoncelle que Loriaut débute l’apprentissage de la musique. A l’adolescence, il se met à la guitare et au jazz aux conservatoires de Marseile, Aix-en-Provence et Bastia. Loriaut suit ensuite les cours deMichel Zenino, Gérard Maurinet Philippe Petrucciani à l’IMFP de Salon de Provence. En 2003, il s’inscrit au Conservatoire Nadia et Lili Boulanger, puis au CNSMDP. En 2005 Loriaut monte le Perceptual Quartet et sort son premier disque. L’année suivante, au CNR de Paris, il étudie avec Manu Codjia, Emil Spanyi, Pierre Bertrand... A côté des concerts et autres disques, Loriaut enseigne le jazz, est programmateur du festival Jazz au Couvent et aussi chroniqueur pour Les dernières nouvelles du jazz.
Loriaut a enregistré avec son trio régulier – Michel Rosciglione à la basse et Geoffrey Cormont à la batterie – et des invités qui changent au gré des morceaux, dont Gaël Horellou et Pierre de Bethmann, qui font partie du quintet de Loriaut, et Sébastien Llado, Ari Hoenig, un quatuor à cordes...
Le guitariste joue dix de ses compositions et « Airegin » de Sonny Rollins. Du morceau éponyme et « Yovo Yovo » où Loriaut imite une kora à « Agbalepedo & Princess Koumba » dans lequel les conques de Llado se joignent aux tambours de Cormont et à la guitare-kora, en passant par « Mawulolo's Dance » qui tourne à la rumba congolaise, l’Afrique est omniprésente et pour cause : c’est à la suite d’un voyage à Lomé que Loriaut a trouvé l’inspiration pour enregistrer ce disque. A côté des ambiances africaines, une série de morceaux plonge l’auditeur dans un univers davantage mainstream, avec souvent une structure thème – solos – thème, une walking, un chabada et des stop-chorus, mais chaque pièce à sa dominante : « Bonne arrivée » s’aventure dans le funk, « Blues For A Little White Choclate Dragonfly » et « Airegin » lorgnent vers le hard bop et « Don’t Panic » est un blues vivant. « Upper West Side » et « Rue Saint-Lazare », qui rappelle « Darn That Dream », sont des ballades étirées, soutenues par le quatuor à corde. Quant à « Brooklyn Bridge », c’est une sorte de bop dissonant moderne.
Le 13 juin, Loriaut se produit en trio au Sunside pour le lancement deKeep A Safe Distance From Elephants. L’occasion d’écouter en concert des morceaux du disque (« Mawulolo's Dance », « Rue Saint-Lazare » et « Airegin »), mais aussi « All Or Nothing At All » (le standard d’Arthur Altman et Jack Lawrence), « Isotope » de Joe Henderson et un autre morceau dont le titre restera inconnu (peut-être « Nomo », mais quelle version ?). Le concert amplifie les qualités du disque : une musique équilibrée, des thèmes mélodieux, des développements énergiques, un swing solide…
Keep A Safe Distance From Elephants forge sa personnalité dans cette fusion d’ingrédients bop et d’épices africains et Loriaut est visiblement à son aise dans cet univers américano-africain !
Le disque
Keep A Safe Distance From Elephants
Tristan Loriaut
Tristan Loriaut (g), Michel Rosciglione (b) et Geoffrey Cormont (d, perc), avec Gaël Horellou (as), Sébastien Llado (tb, conques), Pierre de Bethmann (p), Ari Hoenig (d), Philippe Thallis (v), Isabelle Robert (v), Myriam Bis-Cambreling (av) et Pascal Coignet (cello).
ENJA – ENJ-9595 2
Sortie en mai 2013
Tristan Loriaut
Tristan Loriaut (g), Michel Rosciglione (b) et Geoffrey Cormont (d, perc), avec Gaël Horellou (as), Sébastien Llado (tb, conques), Pierre de Bethmann (p), Ari Hoenig (d), Philippe Thallis (v), Isabelle Robert (v), Myriam Bis-Cambreling (av) et Pascal Coignet (cello).
ENJA – ENJ-9595 2
Sortie en mai 2013
Liste des morceaux
01. « Keep A Safe Distance From Elephants » (01:00).
02. « Bonne Arrivée » (04:47).
03.« Yovo Yovo » (05:17).
04. « Rue Saint Lazare » (04:05).
05. « Blues For A Little White Chocolate Dragonfly » (06:33).
06. « Mawulolo's Dance » (07:29).
07. « Upper West Side 03:30).
08. « Agbalepedo & Princess Koumba » (03:15).
09. « Brooklyn Bridge » (02:53).
10. « Airegin », Rollins (02:54).
11. « Don't Panic » (03:51).
02. « Bonne Arrivée » (04:47).
03.« Yovo Yovo » (05:17).
04. « Rue Saint Lazare » (04:05).
05. « Blues For A Little White Chocolate Dragonfly » (06:33).
06. « Mawulolo's Dance » (07:29).
07. « Upper West Side 03:30).
08. « Agbalepedo & Princess Koumba » (03:15).
09. « Brooklyn Bridge » (02:53).
10. « Airegin », Rollins (02:54).
11. « Don't Panic » (03:51).
Tous les morceaux sont de Loriaut, sauf indication contraire.
20 juin 2013, par Bob Hatteau
FES a treize ans…
Huit soufflants, un accordéon, une guitare, deux claviéristes, une basse et deux percussionnistes… Flat Earth Society est un grand orchestre basé à Gand et monté par Peter Vermeersch à la fin des années quatre-vingts dix. Depuis Bonk & Larf, en 2000, Flat Earth Society a sorti presqu’un disque par an. Et, en toute cohérence avec son nom ésotérique, Flat Earth Society fête ses treize ans d’existence avec 13, le treizième disque du big band, qui contient treize morceaux et sort chez Igloo Records. Une bonne occasion pour s’entretenir avec son infatigable animateur…
Bob Hatteau : Commençons par le commencement, Flat Earth Society !? Samuel Shenton a créé cette organisation qui soutient que la terre est plate, en 1956… Pourquoi ce nom pour le groupe ?
Peter Vermeersch : Flat Earth Society a commencé en trio : Louis Colan à la basse, Gene Velocette à la batterie et moi au sax. C'est eux qui ont proposé ce nom. Ils sont anglais et le mouvement de la terre plate a des racines très fortes en Angleterre… Bien avant 1956, d’ailleurs. Nous avons donc décidé de faire partie de cette mouvance splendide et débile ! Mais entre temps la maxime a évolué pour devenir : « the earth may be round, but the world is flat »... Et tant que le monde est plat, je continue à faire de la musique... Bel avenir donc !
Comment vous est venue l’idée de ce big band ?
Le trio a reçu une commande pour accompagner un spectacle de cirque avec et pour des enfants, et, pour ce spectacle, nous avons voulu ajouter davantage de cuivres... J‘ai eu l’occasion ensuite de jouer une musique pour une pièce de théâtre : Trage kogels (Slow Bullets). Ils voulaient un bigband live sur scène : c’est cet orchestre qui est à la base de FES. Après cette expérience, j'ai eu envie de continuer l’aventure avec ce bigband et de trouver d’autres musiciens pour monter un grand orchestre.
D’un point de vue artistique, comment a évolué la musique de Flat Earth Society depuis ses origines ?
Je ne sais pas… J'ai l'impression de faire un peu n'importe quoi et suis certain qu'on trouvera toujours une ligne artistique après ! Mais ça ne m'occupe pas... C'est bien de se lâcher et de recommencer continuellement ! J'aime la vie au jour le jour...
L’écoute de 13 peut aussi faire penser aux univers de Carla Bley (Social Studies) ou d’Uri Caine (The Sidewalks Of New York), avec qui vous avez d’ailleurs enregistré FES ft. Uri Caine, en 2004. Plus généralement, quels sont les musiciens que vous citeriez comme principale influence de Flat Earth Society ?
Duke Ellington, Charles Mingus, George Russell, Györgi Ligeti,Xenakis, Sun Ra, The Pop Group, Ennio Morricone, Vladimir Cosma… le merle et le moineau !
Dans 13, les climats changent d’un morceau à l’autre : années folles et swing dans « Sneak Attack Of The Sponges », nuances orientales avec « Goat's Wool Without Abbas », touches latines pour « Betwixt & Between », musique concrète pour le démarrage de « Meet Luke Devereaux », rock dans une partie de « Experiments In The Revival Of Organisms », cantate ou requiem pour « Unconditional Lucifer » etc. Energies et éclectisme sont des marques de fabrique de la musique de Flat Earth Society ?
Non, il n'y a pas d'éclectisme du tout ! Il y a juste des réactions chimiques dans lesquelles des éléments très différents les uns des autres se réunissent – ce qui demande plus ou moins d'énergie – pour former un nouvel élément, unique, qui a ses propres caractéristiques… Et sa propre odeur… Dans ce sens-là, les styles, je m'en fous ! Je suis l'opposé d'un musicologue !
D’ailleurs nous ne choisissons pas un répertoire. FES est un orchestre de création : en tant que compositeur j’évolue sans cesse et les autres musiciens ont chacun leur personnalité qui se transforme également. Celui qui veut composer, compose ! Peter Vandenberghe et Tom Wouters proposent souvent de nouvelles compositions.
Plus ça va et plus je pense en termes de « concert » plutôt que de « morceaux » : avoir toujours assez de compostions disponibles pour jouer n'importe où et dans toutes les circonstances, injecter de l'oxygène avec des morceaux neufs et faire un beau voyage à chaque concert ! Un concert, ce n'est pas douze morceaux joués l'un après l'autre...
La musique de Flat Earth Society est très expressive, voire expressionniste, comme dans « Raincheck », avec des bruits, des effets sonores, des jeux avec les timbres et les voix… Dans chaque morceau, Flat Earth Society cherche à raconter une histoire, tout l’inverse d’une musique abstraite ?
Bien entendu ! Ou plutôt : bien vu ! Car cette musique a été composée pour un film des années vingt : Regen (Pluie) de Joris Ivens. Donc il s’agit d’une musique davantage programmatique qui suit les images ou qui, parfois, s’immisce en contrepoint des images.
Selon moi, notre musique ne raconte pas des histoires, mais chaque morceau a une intrigue, un développement, un trajet, et c'est peut-être ça qui donne l'impression d'une histoire. Cela dit, c'est probablement vrai que c’est une musique qui raconte, parle, dialogue… Je déteste le jazz basé sur la structure Thème – Solo 1 – Solo 2 – Solo 3 – Thème. Quand on rejoue un thème à la fin, il doit donner l'impression d'avoir muté, même si on en reprend les premières notes. Le contexte l'a changé, son âme n’est plus la même, il a été pétri...
A l’instar de « Experiments In The Revival Of Organisms », « Domination Of Black »… il y a de nombreux changements de tableaux au sein d’un même morceau qui évoquent, naturellement, le cinéma. Quel est le lien entre le septième art et la musique de Flat Earth Society ?
HearSee, La Princesse aux Huîtres, Ernst Lübitsch, Minoes… C’est vrai que FES joue souvent avec le cinéma. Musique et cinéma forment un couple naturel. Le cinéma a ouvert un nouveau terrain musical à découvrir, avec des possibilités infinies. La musique, pour moi, a déjà un côté très visuel. J'aime bien composer pour des films – c’est-à-dire des images qui bougent. Ça me vient facilement, c'est un jeu très chouette, et ça me plaît beaucoup de jouer de la musique live sur les images. J'aime bien la tension entre les deux axes : la musique en fonction des images et les images en fonction de la musique... Et, surtout, de jouer avec ces deux axes, de faire varier le curseur sur ces axes, c’est ce qui fait vivre le tout ! Musique et film partagent le même lit !
Beaucoup de morceaux pourraient accompagner des films burlesques, dont « Stoptime Rag ». Les titres des morceaux sont souvent drôles : « Sneak Attack Of The Sponges », « Meet Luke Devereaux », « Goat's Wool Without Abbas » … Le nom du groupe, vos textes de pochette et votre slogan sont, eux-aussi, comiques : « The most unreliable music since 1999 »… L’humour est un point central de la démarche de Flat Earth Society ?
Débile et sérieux vont souvent de pairs... Personnellement, je ne pense pas en termes d’humour. C'est juste une question de logique. D’une logique souvent absurde, mais qui débouche sur une impression de vérité. C’est une musique qui se prend au sérieux, mais qui n'est pas sérieuse du tout… Comme un enfant qui joue et s'imagine tout un univers virtuel en jouant : il a le regard sérieux. L'imagination, le plaisir, l'humour intensifient les sensations du moment… Je vis à la même latitude que James Ensor, qui n'était pas du tout un clown !
Des voix s’ajoutent aux instruments dans « Experiments In The Revival Of Organisms », « Patsy », « Raincheck », « Unconditional Lucifer »… Plutôt que des chants, il s’agit de déclamations ou de scansions. D’où vient cette approche de la voix ?
Ces textes n'ont pas besoin de mélodie. Ils ont leur propre prosodie. Contenu et forme sont déjà là et les mélodies sont autour de la voix, dans l'orchestre.
Pourquoi Wallace Stevens et comment avez-vous rencontré et enregistré John Watts pour 13 ?
Stevens est un poète américain, mort dans les années cinquante. J'ai trouvé des poèmes de Stevens au marché aux puces. Quand je suis tombé sur la phrase « I remembered the cry of the peacocks », j’ai eu envie d’écrire une chanson ! « Je me souvenais du cri des paons », un passé imparfait, c’est génial !
Quant à Watts, il venait souvent à Gand pour jouer ces nouvelles chansons et jouait avec Kristof Roseeuw, notre bassiste. Nous sommes donc souvent sortis ensemble pour manger, boire… C’est comme ça que ça s’est fait.
A l’inverse d’un orchestre de jazz traditionnel dans lequel chaque soliste prend un chorus tour de rôle, il semblerait que la démarche de Flat Earth Society est de favoriser davantage le groupe avec des constructions complexes et des jeux de voix sophistiqués ?
Chaque morceau a une construction et un caractère qui lui sont propres. La construction fait partie de la composition. C'est pour ça que, dans le jazz, je préfère Ellington, Mingus, Russell, Sun Ra plutôt que le jazz conservateur qui va de chorus en chorus. Sans une bonne construction, il n’y a pas de surprises, pas de voyage musical, pas de vrai laisser-aller...
Je ne fais pas de distinction entre composition et arrangement. Tout est pensé orchestralement dès le début. Chaque idée musicale requiert une approche qui lui est spécifique et qu’il faut découvrir : c’est le rôle de la composition. La musique de FES passe du tout écrit au tout improvisé… sans oublier le terrain de jeu ce qu’il y a entre les deux ! C'est pour ça que je pense davantage en termes de concert que de morceau en soi.
Flat Earth Society a enregistré pour Zonk!, Klara, Crammed, Igloo…Qu’est ce qui guide votre choix vers tel ou tel label ?
En ce qui concerne les labels, nous sommes condamnés à une vie nomade... Rien à faire ! Mais j'ai l'impression qu’il y a une bonne complicité avec Igloo. Peut-être une pause sédentaire ?
Comment s’est déroulée la séance d’enregistrement de 13 ?
Klara est un peu la radio France Musique flamande et ils nous ont offert quelques jours d'enregistrements dans leur studio Toots. Nous y avons joué une sélection des morceaux que nous jouons régulièrement en ce moment. « Patsy » a été enregistré au Conservatoire de Gand. Pour « Unconditional Lucifer », j’ai enregistré en overdub chaque musicien chez lui, dans son living. La voix de Watts a été prise par Skype... Et de toutes ces sessions, j'ai choisi treize morceaux pour l'album. C’est donc une sorte de coupe transversale de notre musique en ce moment. Pierre Vervloesem a mixé le tout chez lui, dans son « Studio Fiasco ».
Pouvez-vous nous parler de vos concerts et tournées à venir avec13, ainsi que de vos autres projets ?
Les concerts 13 regroupent des morceaux de l'album, ben sûr, mais une bonne moitié du programme est un matériel neuf. D’ailleurs nous développons déjà un nouveau répertoire pour les concerts à venir et il sera prêt dans un avenir très proche ! Nous préparons aussi une collaboration avec un guitariste finlandais : Kalle Kalima. En parallèle nous continuons nos concerts-cinéma, avec Modernski. Nous planifions également un nouvel album pour 2015 ainsi qu’un grand spectacle théâtre-musique. Mais je veux aussi me perfectionner dans la fabrication de crème glacée !
Le disque
13
Flat Earth Society
Stefaan Blancke (tb), Benjamin Boutreur (as, fl), Berlinde Deman (tu, voc), Bart Maris (tp), Michel Mast (ts), Marc Meeuwissen (tb), Kristof Roseeuw (b), Peter Vandenberghe (p, kb), Luc van Lieshout (tp), Bruno Vansina (bs, fl), Teun Verbruggen (d, perc), Peter Vermeersch (b cl, voc), Pierre Vervloesem (g), Wim Willaert (acc, kb) et Tom Wouter (b cl, vib), avec John Watts (voc).
Igloo Records – IGL239
Sortie en mars 2013
Flat Earth Society
Stefaan Blancke (tb), Benjamin Boutreur (as, fl), Berlinde Deman (tu, voc), Bart Maris (tp), Michel Mast (ts), Marc Meeuwissen (tb), Kristof Roseeuw (b), Peter Vandenberghe (p, kb), Luc van Lieshout (tp), Bruno Vansina (bs, fl), Teun Verbruggen (d, perc), Peter Vermeersch (b cl, voc), Pierre Vervloesem (g), Wim Willaert (acc, kb) et Tom Wouter (b cl, vib), avec John Watts (voc).
Igloo Records – IGL239
Sortie en mars 2013
Liste des morceaux
01. « Experiments In The Revival Of Organisms » (6:31).
02. « Sneak Attack Of The Sponges » (3:50).
03. « Patsy », paroles John Watts (5:11).
04. « Fast Forward » (4:21).
05. « Six Pine Trees » (3:57).
06. « Stoptime Rag », Scott Joplin (3:49).
07. « Raincheck » (11:36).
08. « Intersections, TomDissevelt » (4:26).
09. « Goat's Wool Without Abbas » (6:34).
10. « Betwixt & Between » (4:04).
11. « Unconditional Lucifer », paroles John Watts (4:53).
12. « Meet Luke Devereaux » (5:27).
13. « Domination Of Black », paroles Wallace Stevens (7 :28).
02. « Sneak Attack Of The Sponges » (3:50).
03. « Patsy », paroles John Watts (5:11).
04. « Fast Forward » (4:21).
05. « Six Pine Trees » (3:57).
06. « Stoptime Rag », Scott Joplin (3:49).
07. « Raincheck » (11:36).
08. « Intersections, TomDissevelt » (4:26).
09. « Goat's Wool Without Abbas » (6:34).
10. « Betwixt & Between » (4:04).
11. « Unconditional Lucifer », paroles John Watts (4:53).
12. « Meet Luke Devereaux » (5:27).
13. « Domination Of Black », paroles Wallace Stevens (7 :28).
Toutes les compositions sont signées Peter Vermeersch, sauf indication contraire.
16 juin 2013, par Bob Hatteau
Le chant des possibles
Entre le brass band Docteur Lester et les formations qui gravitent dans la sphère imuZZic, Rémi Gaudillatest coutumier des orchestres de soufflants et du jazz de chambre… Son quartet avecFred Roudet, Loïc Bechevillier et Laurent Vichard s’inscrit dans la continuité de sa démarche musicale. Leur premier disque, Le chant des possibles, sort chez Instant Music Records.
Le chant des possibles s’articule autour de six morceaux signés Gaudillat plus « Mechanical Wind » de Bachevillier. Le style, ferme et sophistiqué, s’appuie sur une instrumentation originale qui n’est pas sans évoquer celle d’un quatuor classique, mais aux deux violons, à l’alto et au violoncelle, se substituent deux trompettes ou cornets, une clarinette basse et un trombone, voire un tuba.
Les thèmes sont mélodieux (« Lune triste »), souvent emprunts d’une gravité majestueuse (« Jeux d’ombres »), jusqu’à évoquer une ode funèbre (« Rien en face »). Le quartet ajoute des touches moyen-orientales (« Envolées »), bluesy (« L’armée des poètes »)… et s’attache à rester expressif, comme avec les effets de voix qui caquète dans « Le voyage » ou l’introduction bruitiste de « Mechanical Wind ». Même si, de par son instrumentation, la musique du Rémi Gaudillat Quartet tient beaucoup de la fanfare (partie centrale de « Le voyage »), la construction des morceaux a aussi de nombreux points communs avec la musique classique. Elle ne suit pas une forme invariable, mais, au contraire, est bâtie à partir d’une mosaïque d’éléments : contrepoints (« Jeux d’ombres »), unissons (« L’armée des poètes »), questions-réponses (« Le voyage »), ostinatos (« Envolées »), motifs croisés (« Mechanical Wind »), ligne de basse continue (« Rien en face »), dialogues (« L’armée des poètes »), bourdon (« Le voyage »), contraste des timbres (« Lune triste »)… Les développements du quartet évoquent d’autant plus la musique de chambre classique que tout l’équilibre du Chant des possibles repose sur l’interaction entre les musiciens ; une voix n’est rien sans les autres.
Le chant des possibles porte bien son nom : Gaudillat et ses compères cultivent sans relâche le champ des mélodies, et les fruits leur jardin musical sont un vrai régal pour les oreilles !
Les musiciens
Sorti du Conservatoire de Lyon, Gaudillat enregistre en 2004 son premier disque avec le trio Non Violence et le trompettiste Jean-Luc Cappozzo. En 2005, il crée Docteur Lester, une fanfare sur le modèle du Brass Fantasy de Lester Bowie. L’année suivante il rejoint le réseau imuZZic. Dès lors, Gaudillat est de la plupart des aventures de Bruno Tocanne : new dram nOw!, Nachoff-Tocanne Project, 4 new dreams!, Libre(s)ensemble, I.Overdrive trio… En 2008, Gaudillat crée Call It Anything, un quartet avec Fred Meyer, Benoît Keller et Tocanne. Il forme également la Théorie du tuyau avec Bachevillier et Sylvain Thomas. Pour fédérer ses projets, Gaudillat a monté la compagnie lesImproFreeSateurs…
Roudet joue dans des contextes très divers comme le théâtre, la poésie, les cinés-concerts… avec, entre autre, la Turak Théâtre, le metteur en scène Emmanuel Meirieu, le poète Patrick Dubost, Tricot 303, Le cuirassé Potemkine etc. Il est aussi membre de La Tribu Hérisson, de la Marmite Infernale, du collectif imuZZic… et participe au Jiripoca Band, un groupe de musique brésilienne dirigé par Celio Mattos, au trio de Gérard Maimone, au Kousmine Pichon d’Etienne Roche…
Diplômé du Conservatoire de Lyon en 2004, Bachevillier fait partie de la compagnie les ImproFreeSateurs, de la Théorie du Tuyau, de Bigre – Grolektif – et joue souvent avec les groupes d’imuZZic. On retrouve également Bachevillier dans la formation Gainsbourg In Jazz ou encore dans les orchestres latinos Nueva Banda et La Matanga.
Membre de La Tribu Hérisson, comme Roudet, et de Résonance Contemporaine, Vichard a suivi une formation de clarinettiste classique et d’enseignant en musicologie au CEFEDEM Rhône-Alpes. Il a joué notamment avec Louis Sclavis, Jean-Pierre Drouet, Les Percussions de Strasbourg… Vichard compose aussi pour la scène : A tour de rôle, Bidul’théâtre, Turak théâtre…
Le disque
Le chant des possibles
Rémi Gaudillat Quartet
Rémi Gaudillat (tp, bugle), Fred Roudet (tp, bugle, tu), Loïc Bachevillier (tb) et Laurent Vichard (b cl).
Instant Music Records – IMR009
Sortie en avril 2013
Rémi Gaudillat Quartet
Rémi Gaudillat (tp, bugle), Fred Roudet (tp, bugle, tu), Loïc Bachevillier (tb) et Laurent Vichard (b cl).
Instant Music Records – IMR009
Sortie en avril 2013
Liste des morceaux
01. « Jeux d'ombres » (3:00).
02. « Envolées » (8:58).
03. « L'armée des poètes » (3:00).
04. « Rien en face » (3:50).
05. « Mechanical Wind », Bachevillier (6:00).
06. « Le voyage » (10:20).
07. « Lune triste » (3:15).
02. « Envolées » (8:58).
03. « L'armée des poètes » (3:00).
04. « Rien en face » (3:50).
05. « Mechanical Wind », Bachevillier (6:00).
06. « Le voyage » (10:20).
07. « Lune triste » (3:15).
Toutes les compositions sont signées Gaudillat, sauf indication contraire.
12 juin 2013, par Bob Hatteau
Deux sorties Bee Jazz
Pas de trêve hivernale pour Bee Jazz, le label indépendant fondé par Alexandre Leforestier en 2003. Parmi les trouvailles de son directeur artistique, Mohamed Gastli, deux disques sortis respectivement en février et en mars : Man In The Fog, du pianiste suédois Jan Lundgren, et I Remember Chet, du trompettiste Eric Le Lann.
Man In The Fog – Jan Lundgren
Lundgren commence le tennis et le piano quasiment au même âge. Aussi doué pour l’un que pour l’autre, ce n’est qu’à l’adolescence qu’il finit par choisir les cordes du piano plutôt que celles de la raquette, au grand dam de ses entraîneurs qui voyaient en lui un futur Bjorn Borg… Et s’il termine ses études classiques au Royal College of Music de Stockholm, entre temps Lundgren s’est pris de passion pour le jazz. Le pianiste sort son premier disque, Conclusion, en 1994. Suivront, jusqu’en 2003, sept disques en trio. En parallèle, Lundgren accompagne de nombreux musiciens, comme Johnny Griffin, Stacey Kent, Benny Golson, Conte Candoli… En 2008, il enregistre Mare Nostrum, avec Paolo Fresu etRichard Galliano. Man In The Fog est son premier disque en solo.
Pour Man In The Fog, Lundgren joue des compositions de tous horizons, mais dont le principal point commun est la sérénité. « Les filles de Cadix » de Léo Delibes ouvrent le disque, sans doute en souvenir deMiles Davis et Gil Evans (Miles Ahead). Le pianiste interprète aussi le célèbre « Après un rêve » de Gabriel Fauré. Deux thèmes sont repris du cinéma : « I Don’t Want To Cry Anymore » du réalisateur et compositeur Victor L. Schertzinger et le thème du film Chinatown deRoman Polanski, écrit par Jerry Goldsmith. Lundgren fait aussi un tour par le Brésil avec « As Vitrines » de Chico Buarque. Trois morceaux sont tirés d’œuvres composées par des musiciens suédois : le compositeur contemporain Bo Nilsson, le pianiste de jazz Håkan Rydin et l’auteur-musicien Jacques Werup. Enfin Lundgren signe deux compositions, dont le morceau titre.
Lundgren a choisi d’enregistrer Man In The Fog sur le Steinway modèle D-274 du Rainbow Studio d’Oslo. Piano phare de Steinway, qu’une pléiade de pianistes ont joué, de Vladimir Horowitz à Alfred Brendelen passant par Artur Rubinstein, Sergei Rachmaninoff… mais aussiKenny Barron, Hank Jones, Diana Krall, Chick Corea...
« The Maids Of Cadiz » donne le ton de Man In The Fog : lignes délicates, notes choisies avec soin et mélancolie sont au rendez-vous. Un phrasé souvent legato (« Après un rêve »), une main droite mélodieuse (« View Of P ») qui glisse des passages aux dissonances tranquilles (« I Don’t Want To Cry Anymore »), une main gauche qui alterne motifs minimalistes (« Twenty-five Years ») et accords sobres (« Chinatown »), des touches de blues (« En Lång Väntan För Väntans Skull »), un jeu dans le registre médium-aigu, des tempos plutôt lents et une tension constante… la musique de Lundgren évoque un romantisme moderne. Son approche se situerait entre les artistes du début vingtième et Keith Jarrett (l’ostinato et la mélodie entêtante de « Man In The Fog »).
Avec un répertoire qui explore les univers musicaux qui ont marqué Lundgren, Man In The Fog est placé sous le signe de la réflexion, du sentiment et de l’élégance, une sorte d’introspection musicale… sans fard.
Le disque
Man In The Fog
Jan Lundgren
Jan Lundgren (p)
Bee Jazz – Bee059
Sortie en février 2013
Jan Lundgren
Jan Lundgren (p)
Bee Jazz – Bee059
Sortie en février 2013
Liste des morceaux
01. « The Maids Of Cadiz », Delibes (4:52).
02. « View Of P », Lundgren (4:29).
03. « Après un rêve », Fauré (5:43).
04. « I Don’t Want To Cry Anymore », Schertzinger (5:04).
05. « En Lång Väntan För Väntans Skull », Nilsson (2:53).
06. « Man In The Fog », Lundgren (4:39).
07. « Twenty-Five Years », Rydin (5:52).
08. « Theme Fom Chinatown », Goldsmith (4:24).
09. « As Vitrines », Buarque (4:18).
10. « Tack För Allt », Werup (6:18).
02. « View Of P », Lundgren (4:29).
03. « Après un rêve », Fauré (5:43).
04. « I Don’t Want To Cry Anymore », Schertzinger (5:04).
05. « En Lång Väntan För Väntans Skull », Nilsson (2:53).
06. « Man In The Fog », Lundgren (4:39).
07. « Twenty-Five Years », Rydin (5:52).
08. « Theme Fom Chinatown », Goldsmith (4:24).
09. « As Vitrines », Buarque (4:18).
10. « Tack För Allt », Werup (6:18).
I Remember Chet – Eric Le Lann
Pour le vingt-cinquième anniversaire de la mort de Chet Baker – le 13 mai 1988 – nombreux sont les musiciens et labels qui lui rendent hommage. Eric Le Lann, qui a été l’ami de Baker et a joué avec lui dans les années quatre-vingt, a réuni Nelson Veras etGildas Boclé pour se souvenir de Chet…
Le trompettiste a choisi la formule trompette – guitare – contrebasse qui rappelle le trio de Baker avec Doug Raney et Niels-Henning Orsted Pedersen ou avec Philip Catherine et Jean-Louis Rassinfosse. Le premier trio enregistreDaybreak (1980), This Is Always (1982) et Someday My Prince Will Come (1983) pour SteepleChase. Le deuxième trio laisse Strollin’ chez ENJA (1985) et Chet’s Choice chez Criss Cross (1985), dans lequel Hein Van De Geijn tient la contrebasse sur trois morceaux. A la même époque, Baker joue également en trio avec Michel Graillier au piano et, à la contrebasse, Massimo Moriconi (Live From The Moonlight – Philology – 1985) ou Ricardo Del Fra (Mr. B – Timeless – 1984). Autant de disques qui ont marqué la carrière de Baker, dont le jeu à fleur de peau trouve une résonance idéale dans la finesse de ces trios.
En dehors de « Backtime », signé Le Lann, les autres morceaux sont des standards du Real Book que Baker a enregistrés à plusieurs reprises : « If I Should Care » (Sammy Cahn et Axel Storahl – 1944), « The More I See You » (Harry Warren et Mack Gordon – 1945), « Summertime » (George Gershwin et DuBose Heyward – 1935), « I Am A Fool To Want You » (Joel S Herron, Franck Sinatra et Jack Wolf – 1951), « The Touch Of Your Lips » (Ray Noble – 1936) et « Angel Eyes » (Matt Dennis et Earl K Brent – 1946). Quant à « Love For Sale » (Cole Porter – 1930) et « For Minors Only » (Jimmy Heath – 1961), Baker les a aussi enregistrés en trio. A ces morceaux s’ajoutent deux autres classiques : « Milestones » (Miles Davis – 1958) et « Zingaro » (Antonio Carlos Jobim) que Baker interprète dans le documentaire deBruce Weber, Let’s Get Lost (1989).
Son ample et soyeux, souffle maitrisé (aucun écart criard), attaques précises, phrasé dynamique, discours tendus… Loin de refaire du Baker, Le Lann déroule les thèmes à sa façon, avec un sens mélodique affûté, mais sans fragilité, ni intonations feutrées. Les accords rythmés et délicats de Veras mettent en relief les développements de Le Lann. Les solos du guitariste se déploient fluides, faussement décontractés, et s’appuient sur cette sonorité acoustique métallique et cristalline, immédiatement reconnaissable. Boclé joue sur le boisé de sa contrebasse pour accentuer sa walking (ou running bass…) et des double notes viennent pimenter sa ligne de basse. En pizzicato, Boclé prend des chorus dans la continuité de sa walking, en parcourant toute la tessiture de sa contrebasse, qu’il fait également bourdonner sous son archet dans « Milestones »…
Comme un cadeau qu’on ramène d’un voyage pour partager ses émotions, avec I Remember Chet, Le Lann nous offre le souvenir attachant d’un artiste émouvant…
Eric Le Lann
Après une jeunesse dans les Côtes-d’Armor, pendant laquelle il apprend la trompette avec son père, Le Lann s’installe à Paris, devient musicien professionnel et remporte, à vingt-deux ans, le premier prix du concours national de jazz de La défense ! En 1980, il rejoint le quintet de René Urtreger aux côtés de Jean-Louis Chautemps, Jean-François Jenny-Clark et Aldo Romano. La même année Le Lann tourne avec Henri Salvador. L’année suivante, il entre dans le big band de Martial Solal. En 1983, il sort son premier disque, Nightbird, avec Olivier Hutman, Césarius Alvim et André Ceccarelli. Dans les années quatre-vingt, Le Lann joue dans Autour de minuit de Bertrand Tavernier, puis compose la musique d’Elsa de Didier Haudepin. A partir de 1989, Le Lann s’oriente vers la fusion, d’abord avec un trio, en compagnie de Louis Winsberg et Paco Sery (New-York – 1989), puis un quintet avec Lionel Belmondo, Jean-Michel Pilc, Richard Bona et Jean-Paul Ceccarelli (Cap Fréhel – 1991). En parallèle, Le Lann joue également des chansons d’Edith Piaf et de Charles Trénet, arrangées par Solal. Dans les années deux mille, Le Lann se partage entre un duo avec Veras, axé sur les œuvres de Jobim et de Duke Ellington, et un quartet avec Jannick Top.
Chet Baker
A dix ans, Baker choisit la trompette et apprend la musique dans l’orchestre scolaire de Glendale. Après avoir joué dans des orchestres de danse, il est engagé dans le big band de l’armée américaine, à Berlin. Au début des années cinquante, Baker se met au be-bop, étudie l’harmonie, jamme avec Dexter Gordon, Paul Desmond, Stan Getz…Charlie Parker le sélectionne pour l’accompagner lors d’une tournée sur la côte ouest des Etats-Unis. En 1952, il s’associe avec Gerry Mulligan pour former un quartet sans piano fameux. De 1953 à 1955, Baker enregistre beaucoup, avec son quartet, mais aussi dans de nombreuses formations californiennes. Son premier disque de chanteur, Chet Baker Sings (1956), est un véritable succès commercial. En 1955, Baker s’installe quelques mois en Europe et signe avec Barclay. De retour aux Etat-Unis, il continue de jouer et d’enregistrer abondamment, notamment avec Art Pepper (The Route), Bill Evans(Chet)… De 1959 à 1964, Baker vit en Allemagne, en Italie ou en France, au grès des expulsions ou emprisonnements que lui vaut sa dépendance à l’héroïne. En 1966, agressé par des dealers à San Francisco, Baker a la mâchoire fracturée et des dents cassées. Ce n’est qu’en 1973 qu’il peut rejouer normalement ; Baker renoue avec le succès et se partage alors entre les Etats-Unis et l’Europe. Il meurt en tombant de la fenêtre de son hôtel, à Amsterdam, en 1988…
Le disque
I Remember Chet
Eric Le Lann
Eric Le Lann (tp), Nelson Veras (g) et Gildas Boclé (b).
Bee Jazz – BEE057
Sortie en mars 2013
Eric Le Lann
Eric Le Lann (tp), Nelson Veras (g) et Gildas Boclé (b).
Bee Jazz – BEE057
Sortie en mars 2013
Liste des morceaux
01. « For Minors Only », Heath (3:54).
02. « If I Should Care », Cahn and Storahl (5:21).
03. « The More I See You », Warren et Gordon (4:50).
04. « I Am A Fool To Want You », Herron, Sinatra et Wolf (3:02).
05. « Summertime », Gershwin et Heyward (4:43).
06. « The Touch Of Your Lips », Noble (4:30).
07. « Milestones », Davis (4:53).
08. « Zingaro », Jobim (6:40).
09. « Love For Sale », Porter (6:05).
10. « Angel Eyes », Dennis et Brent (7:39).
11. « Backtime », Le Lann (5:05).
02. « If I Should Care », Cahn and Storahl (5:21).
03. « The More I See You », Warren et Gordon (4:50).
04. « I Am A Fool To Want You », Herron, Sinatra et Wolf (3:02).
05. « Summertime », Gershwin et Heyward (4:43).
06. « The Touch Of Your Lips », Noble (4:30).
07. « Milestones », Davis (4:53).
08. « Zingaro », Jobim (6:40).
09. « Love For Sale », Porter (6:05).
10. « Angel Eyes », Dennis et Brent (7:39).
11. « Backtime », Le Lann (5:05).