22 novembre 2014

Février 2012

Ahmad Jamal – Blue Moon

De Live in Paris (1992) à Quiet Time (2009) Ahmad Jamal a enregistré une dizaine de disques pour Dreyfus Jazz. Le décès de Francis Dreyfus en juin 2010 a profondément marqué Jamal qui voyait en lui « l’un des derniers grands producteur musical ». Jamal a dû également changer de label et il a choisi Jazz Village, le label jazz qu’Harmonia Mundi vient de créer et dont Blue Moonest la première référence…
Révolution dans la section rythmique : James Cammack, compagnon de Jamal depuis plus de vingt-cinq ans, est remplacé par Reginald Veal. La contrebasse de Veal apporte de la légèreté à la section rythmique. Quant à Idris Muhammad, souvent derrière la batterie depuis les années quatre-vingt dix, il laisse sa place à Herlin Riley, déjà aux côtés de Jamal de 1984 à 1987. Régularité bop ou frappe binaire lourde, motif ternaire ou polyrythmie free : la versatilité de Riley convient parfaitement à la musique de Jamal. Jamal garde son percussionniste fétiche : Manolo Badrena. Ses percussions viennent renforcer le caractère dansant de la musique (sans oublier les appeaux, clin d’œil aux oiseaux… Birdology oblige !).
Né à Chicago, mais ayant grandi à La Nouvelle Orleans, Veal apprend d’abord le piano, avant de jouer de la basse électrique dans le groupe de gospel paternel. Wynton et Brandford Marsalis le convainquent de passer à la contrebasse. Veal se met également au trombone basse, tourne avec Ellis MarsalisTerence Blanchard, puis Wynton Marsalis. Il enregistre avec Brandford Marsalis et fait partie de l’orchestre du Jazz At Lincoln Center.
Riley est lui-aussi originaire de La Nouvelle Orleans. Il apprend la batterie dès trois ans, et la trompette jusqu’à l’université. Après son passage dans le groupe de Jamal, il joue avec Harry Connick Jr.,George BensonBenny Wallace… et rejoint Marsalis avant d’intégrer l’orchestre du JALC.
Natif de Puerto Rico, Badrena se fait un nom avec Weather Report. Il participe à de multiples albums d’horizons divers : des Rolling Stones àBill Evans, en passant par Art BlakeyJoni Mitchell, Blondie… et Jamal.
Côté répertoire, Blue Moon reprend trois morceaux « habituels » de Jamal : sa composition « Autumn Rain », déjà enregistrée avec Riley et Badrena (plus Cammack à la basse) dans Rossiter Road (Atlantic – 1986) ; le saucisson de Bronislau Kaper, « Invitation », également au programme de Rhapsody (Cadet – 1966), avec Jamil Nasser et Vernel Fournier plus un orchestre de cordes sur des arrangements de Joe Kennedy ; et l’hommage de Dizzy Gillespie à Woody Herman, « Woody’n You », que Jamal a enregistré plusieurs fois, notamment dans l’album At The Pershing (Chess – 1958). S’ajoutent deux compositions de son cru (« I Remember Italy » et « Morning Mist »), un thème de music-hall de Lee Adams et Charles Strouse (« This Is The Life »), le thème que David Raksin et Johnny Mercer ont créé en 1945 pour Otto Preminger (« Laura »), la chanson populaire « Gypsy » (Billy Reid – 1945), enregistrée par Charlie Parker en 1946, et le morceau titre, composé par Richard Rodgers et Lorenz Hart en 1934, et repris par Mel Tormé comme jingle.
Il n’y a aucun doute, Blue Moon est un disque cent pour cent Jamal. Les auditeurs y trouveront un condensé de l’art du pianiste : lignes mélodiques et ostinatos entrecoupés de séquences d’accords, phrases aériennes mélodieuses brusquement interrompues par des arabesques foisonnantes, alternance de doigtés légers et de touchers percussifs, mise en place constamment dansante… Des envolées lyriques, une construction verticale et une expressivité à fleur de peau : le jazz de Jamal est d’un tempérament romantique…
Un album de Jamal est toujours un événement : le pianiste de Pittsburgh continue de marquer le jazz de son empreinte… Blue Moonconfirme la règle.
Le disque
 Blue Moon
Ahmad Jamal
Ahmad Jamal (p), Reginald Veal (b), Herlin Riley (d) et Manolo Badrena (perc)
Jazz Village - 570001
Sortie le 7 février 2012
Liste des morceaux
01. « Autumn Rain » (7:39).
02. « Blue Moon », Richard Rodgers & Lorenz Hart (9:56).
03. « Gypsy », Billy Reid (5:15).
04. « Invitation », Bronislau Kaper (13:14).
05. « I Remember Italy » (13:09).
06. « Laura », David Raksin & Johnny Mercer (6:31).
07. « Morning Mist » (8:21).
08. « This is the Life », Lee Adams & Charles Strouse (7:10).
09. « Woody’n You », Dizzy Gillespie (4:57).
Toutes les compositions sont signées Jamal sauf indication contraire.

ENJA, quadra fertile

En 2011 ENJA fête ses quarante ans et le catalogue continue de s’enrichir à un rythme soutenu…
Pascal Schumacher Quartet
Bang My Can
Pascal Schumacher a rejoint ENJA en 2008 et a déjà enregistré deux projets :Face To Face en duo avec le pianisteJeff Neve et Here We Gong en quartet avec Franz von Chossy au piano,Christophe Devisscher à la contrebasse et Jens Düppe à la batterie. Bang My Can, le nouvel album du quartet, est sorti en septembre 2011.
Né au Luxembourg, Schumacher cumule les prix de conservatoires : au Luxembourg, bien sûr, mais aussi à La Hague, Strasbourg et Bruxelles ! Il entame sa carrière musicale en 1995. En dehors de son duo et de son quartet, Schumacher compose pour la musique de chambre, le cinéma, le théâtre, la danse et des projets multimédias. Il enseigne également au Conservatoire de Luxembourg et à la Hochschule für Müsik de Sarrebruck, en Allemagne.
A l’image de la bande-son d’un film, les onze morceaux de Bang My Can illustrent autant de scènes : dépouillées, majestueuses, aériennes, épaisses… Les morceaux sont construits à base de nombreuses ruptures rythmiques, sonores et mélodiques. Tour à tour répétitifs, hypnotiques ou dansants, les rifs de la section rythmique plantent un décor propice aux solos mélodieux du vibraphone et du piano. Le glockenspiel, les effets électro mystérieux, les bruitages... s’inspirent, bien sûr, de la musique contemporaine et du cinéma, sans se départir d’une bonne dose d’humour : le dernier morceau du disque, « Ghosttrackmusic », littéralement « piste musicale fantôme », commence par une minute de silence…
Entre minimalisme sophistiqué, jazz contemporain et rock progressifBang My Can est un disque d’ambiances éclectiques plein de rebondissements.
Le disque
Bang My Can
Pascal Schumacher Quintet
Pascal Schumacher (vib, glockenspiel), Franz von Chossy (p), Christophe Devisscher (b) et Jens Düppe (d).
29 septembre 2011
ENJ-95722
Liste des morceaux
01. « Inspector » (1:09).
02. « Water Like Stone » (4:03).
03. « Elmarno », Devisscher (3:37).
04. « Seven Fountains » (5:07).
05. « Bang My Can » (6:00).
06. « A Fisherman’s Tale », Devisscher (4:11).
07. « Metamorphosis », von Chossy (7:16).
08. « 30 Little Jelly Beans », Düppe (3:43).
09. « Taubenturm » (5:31).
10. « No Dance On Volcano Ashes » (6:01).
11.  « Ghosttrackmusic », Düppe, Jacobs, Schumacher (4:13).
Toutes les compositions sont de Schumacher sauf indication contraire.

Csaba Toth Bagi
Aved Ivenda
ENJA est connu pour la diversité de son catalogue. Avec Aved Ivenda, disque du guitariste hongrois Csaba Toth Bagisorti en février 2012, le label ne déroge pas à sa règle.
Bagi nait en Serbie, mais, en 1993, ses parents fuient la guerre et s’installent en Hongrie. Bagi commence par apprendre le piano, puis à douze ans se tourne vers la guitare et le chant. D’abord attiré par le blues (Crazy Clock en 1997), il se tourne ensuite vers le rock (A Tribute to Jimi Hendrix en 1999), puis la pop teintée de musique folklorique hongroise.
Aved Ivenda est composé de douze pièces pour la plupart signées Bagi, mais aussi de morceaux issus des répertoires traditionnels hongrois, serbes et macédoniens. L’album rassemble des enregistrements réalisés à l’occasion de diverses tournées. Les formations fluctuent, mais un noyau dur s’affirme avec le claviériste macédonien Vasil Hadzimanov et le bassiste hongrois Lazslo MatheAl Di Meola, qui a intégré Bagi à son orchestre, participe à « Aved Ivenda » (premier morceau de l’album éponyme et tiré d’un thème traditionnel hongrois), tandis que Dave Weckl est présent sur les quatre premières pistes.
Rythmique puissante, frappes sèches et sourdes, motifs rock ou funky, effets vintage du B3 : Bagi place d’entrée sa musique sous le signe du rock, du funk, du blues et de la pop, avec des ingrédients tirés de la tradition musicale des Balkans. Bagi alterne chorus de guitare mélodieux, lignes folkloriques, tours de chant entre pop et crooner et solos virtuoses dans une veine Santana. « Si Zalbuji », le dernier morceau du disque, en trio, part d’une belle mélodie et permet d’apprécier les interactions entre le duo acoustique piano – contrebasse et la guitare électrique : le chorus du piano aux accents d’Europe de l’est est très clair, soutenu par un motif de basse profond et une ligne de guitare crépusculaire, qui n’est pas sans rappeler Il était une fois dans l’ouest d’Ennio Moricconne, avec qui Bagi a travaillé…
Dans Aved Ivenda, Bagi s’inspire de rock, de folklore des Balkans et de tradition jazz : un jazz fusion d’Europe Centrale bien assumé.
Le disque
Aved Ivenda
Casba Toth BagiCasba Toth Bagi (g, voc), Vasil Hadzimanov (p, kb) et Laszlo Mathe (b) avec : Dave Weckl (d), Ernie Adams (d), Peter Kaszas (d), Third Richardson (d), Butch Thomas (as), Gabor Molnar (as, cl), Fausto Beccalossi (acc), Gumbi Ortiz (cga), Akos Kertesz (perc) et Al Di Meola (g).
7 février 2012
ENJ-95792
Liste des morceaux
01.  « Aved Ivenda », traditionnel serbe (7:37).
02.  « Čudo Da Vidiš », traditionnel macédonien (4:51).
03.  « Lotus » (7:11).
04.  « Balkan Mafia » (5:49).
05.  « Esövel megyek el », traditionnel macédonien et hongrois (6:20).
06.  « Chkin’ and Waffles » (5:09).
07.  « Laura’s Song » (5:26).
08.  « Srpsko Makedonsko » (6:29).
09.  « Volt nékem szeretôm », traditionnel hongrois (5:16).
10.  « Alphabet City », Kornel Kurinal (3:34).
11.  « Grandfather’s Rocking Chair », Denes Szigeti et Bagi (3:49).
12.  « Si Zalbuji » (3:37)
Toutes les compositions sont de Bagi  sauf indication contraire.

Max Merseny
Thank Y’All
Dès sa création ENJA s’est efforcé de découvrir et faire connaître des jeunes talents, Max Merseny est de ceux-là.
Né en 1988 à Munich, Merseny commence par l’apprentissage du piano avant de passer au saxophone. Thank Y’All, son premier disque en leader pour ENJA, sort en février 2012.
Hormis « Soul Serenade », le tube de King Curtis, les huit autres morceaux sont de Merseny ou cosignés avec des musiciens du combo.
La musique de Merseny navigue entre soul et funk : rythmique binaire entraînante, rifs funky, chœurs d’orgue, ritournelles bien ficelées et production au carré. Merseny maîtrise incontestablement ses instruments - saxophone alto et flûte -, joue avec la réverbération, s’envole volontiers dans les aigus, met des effets de shouter dans ses chorus, place des traits virtuoses… en bref, possède le vocabulaire du genre, à la croisée d’un Curtis et d’un Kenny G.
Thank Y’All plaira sans aucun doute aux amateurs de smooth jazz à tendance soul.
Le disque
Thank Y’All
Max Merseny
Max Merseny (as, fl), Matthias Bublath (p, kb, Org, el), Ferdinand Kirner (g), Igor Kljujic (b) et Christoph Holzhauser (d, perc), avec Tony Lakatos (ts), Eva Ahoulou (voc), Tim Collins (perc), Thomas Merseny (voc, g), Adriano Prestel (voc), Roger Rekless (scratches, voc), Patrick Scales (b).
7 février 2012
TIP-888 851 2
Liste des morceaux
01.  « Choo Choo » (5:04).
02.  « Agi » Merseny & Bublath (5:59).
03.  « Basement » (4:36 ).
04.  « The 4th » (4:56 ).
05.  « Back To New York », Merseny & Kirner (5:22).
06.  « Colorful World », Merseny & Kirner (4:36).
07.  « Mäxxx », Merseny & Bublath (5:10).
08.  « Soul Serenade », Curtis Ousley & Luther Dixon (6:40).
09.  « Thank Y’All », Merseny, Kirner & Reckless (8:49).
Toutes les compositions sont de Merseny sauf indication contraire.

Livio Minafra Quartet
Surprise!!!
Avec l’ensemble de son père, le Pino Minafra’s Sud Ensemble, Livio Minafra a déjà enregistré Terronia chez ENJA, en 2005. Dans Surprise!!!, qui sort en février 2012, Minafra joue avec son quartet composé de Gaetano Partipiloaux saxophones, Domenico Caliri à la guitare et Maurizio Lampugnani aux percussions, au glockenspiel et à la voix.
A dix ans Minafra commence le piano avec Francesco de Santis. En 2004, sorti du conservatoire de Bari, sa ville natale, il poursuit son apprentissage Valfrido Ferrari. En parallèle Minafra est diplômé en jazz avec une thèse sur Cecil Taylor. Depuis 2003, le pianiste multiplie les rencontres – Canto General, Municipale Balcanica (à l’accordéon, son deuxième instrument), Kocani Orchestra, l’Orchestre Symphonique de la Province de Bari -, se produit et enregistre en solo (La dolcezza del Grido chez Leo Records en 2003), participe aux groupes de son père (Pino Minafra’s Sud Ensemble et MinAfric Orchestra) et a joué notamment avec Louis Moholo et Keith et Julie Tippetts.
Minafra est l’auteur de huit thèmes et Caliri a composé « Minimale core ». Les mélodies sont essentiellement d’inspiration folklorique, mais intègrent également des éléments de musique contemporaine, de free, de fanfares et de rock. Souvent basée sur des boucles enchevêtrées et autres tourneries énergiques, la musique foisonne avec moult interactions, contrepoints, croisements de voix, unissons, brisures… Mais ce foisonnement reste toujours d’une redoutable cohésion grâce à des musiciens particulièrement pertinents et précis. Humour, parfois bouffon, et danse se succèdent d’un morceau à l’autre, jeux subtils avec les sons travaillés des claviers, du glockenspiel, des voix, de la guitare et les sonorités naturelles du piano, de la batterie et des saxophones.
Minafra a réussi son coup : Surprise!!! porte son nom à merveille. La musique du quartet, pétillante, moderne et originale, ne cesse d’ébahir !
Le disque
Surprise!!!
Livio Minafra
Livio Minafra (p, kb), Gaetano Partipilo (as, ts, ss), Domenico Caliri (g) et Maurizio Lampugnani (d, perc, glockenspiel, voc), avec Alessandro Pipino (scie musicale) et Andrea de Balsi (Basson).
7 février 2012
ENJ-9578 2
Liste des morceaux
01. « Surprise » (3:23).
02. « La danza del sole » (5:37).
03.  « Minimale core », Caliri (5:52).
04.  « Lacrime stelle » (5:02).
05.  « Uzbek » (5:14).
06.  « Maschere » (5:12).
07.  « Passi » (4:00).
08.  « Gomitoli » (4:30).
09.  « Stop War » (5:24).
Toutes les compositions sont de Minafra sauf indication contraire.

Rez Abbasi’s Invocation
Suno Suno
A l’instar de Rudresh Mahanthappa etVijay IyerRez Abbasi développe une musique au confluent de la musique classique occidentale, du jazz et de ses racines indo-pakistanaises. Une musique innovante comme les aime ENJA, chez qui est sorti Suno Suno en octobre 2011.
Né au Pakistan de parents indiens, Abbasi a grandi en Californie. Après des études de guitare classique et jazz à l’University of Southern California et à la Manhattan School of Music, Abbasi retourne en Inde prendre des cours avec le percussionniste Ustad Alla Rakha. Installé à New York, il joue avec un nombre considérable de musiciens : de Peter Erskine à  Tony Malaby en passant par Kenny WernerBarre Phillips,Marc JohnsonBilly HartRick MargitzaDave DouglasMarilyn CrispellGreg Osby... Abbasi a enregistré sept albums sous son nom, dont les fameux Snake Charmer et Bazaar, et il est également actif dans la world music comme directeur musical du chanteur Kiran Ahluwalia.
En 2008 Abbasi crée le quintet Invocation en compagnie du saxophoniste Mahanthappa, du pianiste Iyer, du contrebassisteJohannes Weidenmueller et du batteur Dan WeissSuno Suno, qui fait suite à Things To Come, sorti en 2009, explore le qawwali, un genre musical pakistanais, « expression musicale de la louange, comme le gospel occidental » (Abbasi). Le guitariste est l’auteur des six thèmes qui composent Suno Suno (« écoute écoute » en ourdou).
L’architecture des morceaux est subtile : des introductions contemporaines précèdent des thèmes dissonants et des chorus free, séparés par des changements de rythmes et des intermèdes mélodieux. Portée par une section rythmique énergique, des lignes mélodiques chaloupées et des touches d’exotisme, la musique danse du début à la fin.
Dans Suno Suno, Invocation vogue toutes voiles dehors vers des horizons familiers et comme l’avoue Abbasi : « cet enregistrement est bien le premier correspondant véritablement à mon identité ». A écouter, sans faute.
Le disque
Suno Suno
Rez Abbasi’s Invocation
Rez Abbasi (g), Rudresh Mahanthappa (as), Vijay Iyer (p), Johannes Weidenmueller (b) et Dan Weiss (d).
27 octobre 2011
ENJ-9575 2
Les morceaux
01. « Thanks For Giving » (13:08).
02. « Onus On Us » (11:15).
03. « Monuments (intro) » (1:43).
04. « Monuments » (6:57).
05. « Nusrat » (9:42).
06. « Overseas » (9:55).
07. « Part Of One » (11:26).
Toutes les compositions sont signées Abbasi sauf indication contraire.